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Addiction Poker : les pigeons aussi ?

Addiction aux jeux d'argent : pigeon, singe, homme même combat

Pour les scientifiques, l'un des aspects les plus intéressants du poker et des jeux d'argent en général est l'étude du comportement humain face aux aléas de leur destinée. Parmi les sujets de prédilection de ceux qui se penchent sur la psychologie des joueurs, les flambeurs* sont les plus fascinants et tout semble démontrer que dans ce domaine comme dans bien d'autres, l'homme descend bien du singe. Encore plus étonnant, mais finalement assez logique, le comportement du flambeur se retrouve aussi chez les pigeons ainsi que l'affirme une récente étude scientifique.

* flambeur : n m / f flambeur, flambeuse [flɑ̃bœʀ, flɑ̃bøz] personne qui aime prendre des risques au jeu / Les flambeurs dépensent souvent tout leur argent en jouant.

Les pigeons ont l'amour du risque

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Selon le biologiste Thomas Zentall de l'Université du Kentucky, les pigeons ont tendance à faire les choix qui leur offrent une plus grande récompense ponctuelle plutôt qu'un résultat inférieur mais consistant. Placés face à deux lumières, les pigeons pouvaient donner un coup de bec sur l'une ou l'autre pour obtenir de la nourriture, la première déclenchant l'arrivée de trois graines à chaque fois, tandis que la seconde leur offrait dix graines une fois sur cinq. En d'autres termes, les pigeons préfèrent tenter leur chance pour un gain plus important alors que ce choix leur rapporte en moyenne deux graines par coup de bec au lieu de trois.

"Le pigeon obtient 50% plus de nourriture s'il choisit la lumière de droite" explique Zentall dans le journal Proceedings of the Royal Society B où il a publié le 13 octobre les résultats de son étude, "et pourtant le pigeon choisit la lumière à dix graines quasiment 90% du temps". Rapprochant ce comportement de celui des joueurs à risques, les flambeurs ou 'gambleurs', Zentall explique au magazine Live Science que cet engouement pour le risque vient notamment de l'attrait pour un résultat aléatoire où le plaisir du gain l'emporte sur l'amertume de la défaite.

Des singes gambleurs compulsifs

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Une expérience similaire avait déjà été menée, toujours avec des lumières et de la nourriture, par le neurobiologiste Michael Platt (Duke University Medical Center) en 2005 sur des singes macaques 'Rhésus' avec le même type de résultat.

Quelque soit la méthodologie employée, "ils préféraient la cible risquée" expliqua Platt au journal Nature Neuroscience, "en fait ces singes aiment juste 'gambler' ". Même en ralentissant la fréquence de distribution de nourriture les macaques prenaient malgré tout le choix le plus risqué.

"Cela semble très, très similaire à l'expérience de gens qui sont des gambleurs compulsifs", conclut Platt en expliquant que chaque gros gain semble effacer le mauvais souvenir des pertes, même répétées. "C'est comme si les singes étaient accros aux grosses récompenses".

Les flambeurs accros à la dopamine?

Il y a chez tous les mammifères une partie distincte du cerveau, indispensable à la survie, nommée "système de récompense" regroupant trois composantes distinctes : affective, motivationnelle et cognitive. La composante motivationnelle est celle qui celle qui déclenche les actions nécessaires pour obtenir une "récompense" ou éviter une "punition". Cette composante fait appel à un neuromédiateur (transmettant l'information des nerfs aux neurones) considéré comme la "molécule du plaisir" ou "messager du plaisir" : la dopamine. Cette substance chimique déclenche la production d'autres corps chimiques comme l'endorphine, molécule proche de la morphine (donc de l'opium et de l'héroïne) naturellement produite par le cerveau.

Chaque récompense ou expérience agréable (gagner au jeu, manger du chocolat, faire l'amour) déclenche l'action de la dopamine, poussant les individus à répéter les actions qui ont conduit à ce résultat. Les drogues comme l'alcool, le tabac, les amphétamines, la cocaïne et tant d'autres agissent directement sur le système de récompense en stimulant la production de dopamine, créant des phénomènes de dépendance. Ce comportement addictif a donc été rapproché de celui des joueurs compulsifs puisque venant des mêmes causes et entraînant les mêmes effets.

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De fait, lorsqu'observés par IRM alors qu'ils jouaient sur des machines à sous lors d'une expérience menée par Luke Clark (University of Cambridge) en mai 2010, les sujets ayant des problèmes liés au jeu (addiction, dettes, comportements...) ont montré une plus grande activité dans les zones du cerveau riche en dopamine que ceux ayant une attitude détachée vis-à-vis du jeu.

Plus récemment, fin septembre, une équipe de chercheurs dirigée par Jean-Claude Dreher, du centre de neurosciences cognitives de Lyon (CNRS/université Claude Bernard-Lyon 1) ont montré pour la première fois qu'il existe, au sein du cortex orbitofrontal (situé dans la partie antérieure et ventrale du cerveau), des régions distinctes répondant à des récompenses secondaires comme l'argent ou à d'autres plus primaires comme des images érotiques.

L'addiction à la flambe, une prédisposition qui transcende les espèces

Pigeons, singes et humains partagent donc une faiblesse commune pour la flambe et l'amour du risque, ou plus exactement à la satisfaction physique ressentie en cas de récompense accrue même lorsque le ratio risque/récompense est totalement déséquilibré. Les comportements addictifs qui en découlent parfois pourraient ainsi être la conséquence d'une prédisposition naturelle prenant le pas sur le conscient de l'individu qui agit contre son propre intérêt et son bien-être. Les chercheurs qui se sont penchés sur la question ont par ailleurs tous constaté qu'il existe (chez l'homme) une propension accrue à la flambe chez les sujets par ailleurs victimes d'autres dépendances (alcool, tabac, drogues ou même sexe...) qui reproduisent face au jeu les mêmes comportements compulsifs.

Je suis accro mais je me soigne

La loi du 12 mai 2010 permettant l’ouverture à la concurrence du secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne et en organise sa régulation a été accompagnée d'un dispositif de prévention et de prise en charge des addictions pathologiques au jeu dans le cadre du plan national de prévention et de prise en charge des addictions 2007-2011.

Les opérateurs de jeux en ligne sont tenus de proposer des mécanisme de lutte contre l'addiction tels que la limitation des mises, l’auto-exclusion ou l'inscription volontaire sur le fichier des personnes interdites de jeu. Tous les sites de poker en ligne font par ailleurs désormais figurer un des deux messages suivants sur toutes leurs pages :

"Famille, vie sociale, santé sociale. Êtes-vous prêt à tout miser ? Pour être aidé, appelez le 09 74 75 13 13 (appel non surtaxé)"
ou
"Jouer comporte des risques : endettement, isolement, dépendance. Pour être aidé, appelez le 09 74 75 13 13 (appel non surtaxé)".

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