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Poker Cash Game : les fishs mieux armés ?

Argent

Alors que Charles Coppolani, le président de l'Agence de régulation des jeux en ligne (ARJEL), a récemment déclaré vouloir «travailler sur les tournois qui attirent les joueurs» pour dynamiser le marché du poker en ligne français, plusieurs rooms veulent (re)donner la possibilité aux joueurs récréatifs de prendre du plaisir en cash-game. Une notion qui a tendance à s'étioler avec la présence d'une grande majorité de joueurs réguliers multitableurs qui «chassent» ce type de joueurs. Un statut de proie qui peut lasser très rapidement les «fishs» qui, à terme, préfèrent quitter l'aquarium rempli de «sharks» pas très avenants.

Pour lutter contre cette désertion, plusieurs acteurs du poker en mis ont mis en place des mesures visant à «protéger» le joueur récréatif du joueur régulier.

Party Poker : monotableurs

Le 6 mai 2014, la version internationale de la salle PartyPoker.com a lancé ses «Casual Cash Game Tables». Reconnaissables grâce à un smiley dans le lobby, ces tables sont réservées aux «monotableurs», c'est-à-dire à ceux qui ne veulent jouer que sur une seule table. Dès lors, si le joueur décide d'ouvrir une table de ce type, il lui sera impossible d'en ouvrir d'autres. Et s'il joue déjà sur plusieurs autres tables «normales» de cash-game, il ne pourra pas jouer sur une table «casual». Une aubaine donc pour le joueur récréatif quand on sait que le joueur régulier, pour plusieurs raisons, est obligé de multitabler. Avec ces tables, qui, en toute logique -quoique- devraient être délaissées par les joueurs chevronnés, c'est l'assurance de jouer face à des adversaires moins forts. Ici, le récréatif n'aura pas la sensation d'être traqué et pourra prolonger son expérience de jeu.

iPoker : tables anonymes

Les tables anonymes du réseau iPoker international comme français (MyJoaPok, Everest Poker) ont aussi été mises en place pour protéger les joueurs récréatifs. Pas de pseudo ni d'avatar pour différencier les joueurs. Chaque joueur présent à table étant nommé «Joueur 1», «Joueur 2» etc. suivant sa position. Il devient alors moins aisé pour les joueurs réguliers de cibler les «fishs» au fil des sessions. Même si les trackers et HUD fonctionnent durant la partie, ces derniers perdent de leur importance car ils ne prennent en compte que les statistiques du moment. Une fois que le joueur quitte la table, ces données ne peuvent être conservées puisque le joueur est anonyme... Ainsi, le joueur régulier ne pourra pas, de manière certaine, établir les faiblesses de ses adversaires – il faut en général, plusieurs milliers de mains sur un joueur pour avoir des informations fiables via un tracker. Par conséquent, l'edge du régulier diminue relativement au profit du récréatif qui pourra, en théorie, s'adonner à son loisir plus longtemps.

Unibet.com : changement intensif de profil

«Notre nouveau logiciel est principalement conçu pour les joueurs moyens. Ils peuvent dorénavant jouer en ligne avec plus de liberté et d’insouciance». Cette phrase, issue d'un communiqué de presse concernant l'évolution du logiciel international Unibet.com, ne laisse aucun doute sur les intentions de la room suédoise. Les faits non plus :

  • Les joueurs ont la possibilité de modifier leur profil jusqu'à trois fois par jour.
  • Le logiciel n'est pas compatible avec les trackers.
  • Pas de tables de Heads-Up en cash-game afin d'éviter le bumhunting.
  • Impossibilité de choisir précisément sa table : dans le lobby, le joueur choisit la variante (NLHE, Omaha), la limite, et il est ensuite assis à une table de manière aléatoire. Il peut la quitter si elle ne lui convient pas.

Avec ses mesures, les rooms espèrent améliorer – et surtout - prolonger l'expérience de jeu du joueur récréatif en cash-game afin de préserver un écosystème en difficulté depuis plusieurs années. Cela sera-t-il suffisant? Personne ne peut le prédire. Mais les acteurs du marché français pourraient peut-être s'en inspirer pour insuffler un nouveau souffle au cash-game online.

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A. Murtas

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