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Cercle Cadet : le grand banditisme dans le collimateur de la justice

Cercle Cadet : le grand banditisme dans le collimateur de la justice 0001

A l'heure où le gouvernement s'oriente vers la création de clubs de jeu pour remplacer les cercles, l'enquête sur le cercle Cadet se poursuit. Cette semaine, des auditions se sont déroulées au sein du milieu corse. C'est ce que révèle le journal Le Monde dans son édition du 18 juin.

Le grand banditisme corse a-t-il pris le contrôle du cercle Cadet et racketté ses dirigeants ? Une information en ce sens avait entraîné l’ouverture d’une enquête à la fin de l'année 2012. Principaux suspects : le clan de bergers de Venzolasca, dirigé par la famille Federici, puissant clan, dont plusieurs membres sont soupçonnés d'appartenir au milieu du grand banditisme. Une piste que les enquêteurs ne sont toujours pas parvenus à étayer.

En effet, les gardes à vue de six personnes originaires de Corse, interpellées lundi 15 juin par le service des courses et jeux, ont finalement été levées mardi dans la soirée sans que les soupçons qui planent sur le banditisme corse ne soient confirmés. Parmi les personnes placées en garde à vue figuraient aussi deux anciens salariés du cercle Cadet.

"Les enquêteurs cherchent à savoir si, comme des éléments le laissent à penser, Serge Kasparian, un homme d’affaires venu de la brasserie, qui avait repris le cercle en 2008, a été racketté par des hommes de main du banditisme insulaire. Tout aurait commencé à l’automne 2012 après que Jean-François Federici, 58 ans, en cavale depuis cette même année dans un dossier où il a été condamné à trente ans de prison pour un double assassinat, lui a fait savoir que le cercle leur appartenait" indique le journal Le Monde.

Le message serait suffisamment bien passé pour que M. Kasparian détourne chaque mois 120 000 euros en moyenne des recettes des cagnottes et du bar pour remettre cet argent liquide à des hommes de main à l’occasion de rendez-vous fixés à Paris. A chaque fois, le lieu changeait, mais jamais il n’était fixé au téléphone. Deux hommes arrivaient alors en scooter, récupéraient le sac contenant l’argent apporté par M. Kasparian et s'en allaient.

Un scénario conforté par des indices de géolocalisations, mais que les auditions en garde à vue n’ont pas permis de confirmer. Le racket aurait duré jusqu’en octobre 2014, date à laquelle le service des courses et jeux a procédé à la fermeture du cercle, soupçonnant sa direction de pratiquer notamment du blanchiment et du travail dissimulé. M. Kasparian avait alors été mis en examen de ces chefs d’accusation avant d’être incarcéré à Fleury-Mérogis pendant plusieurs mois. Le détournement porte donc sur une somme de 2,5 millions d'euros au minimum...

De Concorde à Cadet, l’histoire se répète

Auparavant nommé cercle Concorde, l’établissement du 9e arrondissement de Paris avait été le théâtre d’un « affairisme sournois et assassin », selon les mots du procureur en charge de l’affaire, où le clan Federici, au premier rang duquel Jean-François, dit « Jef », avait fini par s’imposer. Le cercle de jeu avait été fermé en novembre 2007 et plusieurs personnes condamnées. Mais, dans ce dossier, l’extorsion de fonds n’avait pu être caractérisée et ce ne sont que les infractions à la législation sur les jeux et aux règles fiscales qui avaient été retenues.

En 2008, Serge Kasparian s’était porté candidat pour reprendre le cercle, et après une enquête du ministère de l’intérieur, avait obtenu l’autorisation de rouvrir fin 2009. Dès 2010, les enquêteurs ont soupçonné que les véritables dirigeants n’avaient en fait pas changé.

Le 31 mai 2010, un lieutenant du service des courses et jeux exposait ainsi dans un rapport transmis à sa hiérarchie que certains éléments – comme le fait que M. Kasparian avait tenté de « cacher la connaissance qu’il avait d’un membre important de la famille Federici » – laissaient penser « qu’il y ait une très forte probabilité que la succession dans cet établissement de jeu soit, compte tenu des fonds investis par les anciens dirigeants, le résultat d’une entente ou d’une reprise en sous main de l’établissement». Et d’encourager la poursuite des investigations afin « d’identifier les possibles associés occultes de M. Kasparian».

Depuis 2008, huit cercles ont été fermés sur les dix que comptait Paris, le plus souvent d'autorité par le Service des Courses et jeux. Le gouvernement a engagé une réflexion pour moraliser ce secteur, le fonctionnement des cercles en association de type loi 1901 favorisant les abus, selon différents rapports officiels. La création de casinos à Paris a cependant été écartée.

L'article du Point sur Serge Kasparian

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