Bankroll poker : Des micro-limites aux high stakes avec Alec Torelli

25 Octobre 2013

Alec Torelli est un joueur de poker professionnel originaire de Californie. Torelli compte plus d'1,5$ million de gains en tournois live et plus de 500.000$ de gains en ligne. Son palmarès affiche notamment deux tables finales aux World Series of Poker et deux au World Poker Tour. Aujourd'hui, il établit une feuille de route pour les joueurs qui souhaitent atteindre les sommets et jouer les tables aux plus hautes limites.

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Toute activité à des conditions à remplir pour pouvoir avancer. Au tennis, il faut du talent; au poker, de l'argent. La concurrence aux plus hauts niveaux est plus âpre que jamais, les adversaires plus rusés et les enchères plus élevées. Cela veut dire qu'il faut à la fois plus de talent et plus d'argent pour réussir à s'installer sur les tables high stakes. Si vous vous êtes demandés un jour à quel point il est difficile d'arriver jusqu'au plus haut niveau, cet article est fait pour vous.

Gravir les limites à partir des micro-stakes

Ce n'est pas un secret, le poker est devenu plus difficile, ce qui implique des taux de rentabilité moins élevés. Supposons le meilleur de joueur du monde de $0.25/$0.50 et appelons le Mike. Il est peut-être le futur meilleur pro au monde, mais pour le moment, une chose le limite : l'argent. Une bankroll de 5.000$ ne lui permet que de jouer sur les petites limites. Il gagne à un rythme de 14 big blinds pour 100 mains (7$ pour 100 mains). Il joue sur quatre tables, 40 heures par semaine, soit près de 45.000 mains par semaine. Il gagne ainsi 3.150$ par mois, avant les taxes et dépenses.*

_{*Ce sont des estimations très approximatives. Il est difficile de trouver quelqu'un qui gagne régulièrement à ce rythme en jouant cinq tables ou plus.}

Sans faire plus de projections d'avenir, chacun peut se rendre compte qu'à ce rythme, il faudra à ce joueur plusieurs années avant de pouvoir jouer en moyennes limites ($3/$6-$10/$20), sauf s'il gagne un tournoi ou réussi un shot. Arrivé à ce niveau, Mike devra développer tout un nouvel ensemble de compétences. Son apprentissage se fera avec des hauts et des bas, ce qui retardera encore sa montée sur les moyennes limites de quelques années. Si au cours de cette progression, il ne se retrouve pas broke au moins une fois, il pourra être considéré comme l'un des tous meilleurs joueurs du monde – bien qu'à ce moment là, personne au monde ne connaîtra son nom.

Battre les limites moyennes

Il lui aura fallu trois ou quatre ans, mais maintenant Mike peut vivre sans grinder intensivement. La vie lui est agréable, mais il veut plus : atteindre le sommet. Il travaille son jeu, va disputer des tournois live (comment pourrait-il faire connaissance avec de vrais joueurs autrement ?) et son entourage compte davantage de joueurs compétents et meilleurs que lui, qui vont le pousser à se concentrer sur sa carrière. C'est un choix de mode de vie dans lequel Mike s'implique sérieusement. Plutôt que de poster des historiques de mains sur internet, il a de vrais amis joueurs de poker avec qui en discuter. Ils l'aident à être responsable, rêvent ensemble et s'améliorent les uns les autres. Une autre année passe ainsi.

C'est un joueur de poker conservatif, comme – aucun nom ne me vient à l'esprit — , aussi il progresse vite et met de l'argent de côté. Cinq ans ont passé depuis qu'il a commencé à jouer. Après avoir payer ses taxes et dépenses diverses, ses 5.000$ de bankroll sont devenus 250.000$. et il espère gagner 100.000$ ou plus sur l'année qui vient.

Battre les plus hautes limites

Ainsi, il aura fallu cinq à Mike pour venir disputer les partie high stakes, où très peu des participants ont fait fortune en jouant au poker. Ironiquement, ces parties high stakes sont parfois plus faciles à jouer, car les personnes avec des revenus discrétionnaires, les millionnaires et milliardaires, jouent sur ces tables.

Le poker est formidable, n'importe qui avec assez d'argent peut affronter les meilleurs joueurs du monde avec une chance de gagner !

Mais Mike est confronté à une nouvelle série de problèmes. D'abord, sa bankroll est relativement petite. Il n'est pas habitué à jouer avec des tapis très profonds. Il doit encore une fois développer un nouvel arsenal de compétences : soigner ses relations avec les gens, apprendre à perdre avec grâce - et avais-je mentionné qu'il ne jouait pas en live auparavant ?

Trois conseils pour avancer plus vite

Rien ne peut remplacer le grind. Mais ces trois conseils vous aideront sans doute à franchir ces différents obstacles plus rapidement.

• Staking: Le stacking (fait que quelqu'un vous finance pour jouer) permet de jouer à des limites supérieures sans risquer d'argent. Vous pouvez faire vos preuves à une limite et établir des estimations de gains à la limite supérieure. Comparez votre taux de gain à ceux des autres joueurs de votre limite. Si avec un gain moyen de 5BB/100 mains, vous vous situez au 70ème centile de votre limite, estimez où vous vous situeriez à la limite supérieure. Assurez de prendre en compte le rake. Soyez professionnel et traitez cela comme un business.
• Jouer des tournois : Pour construire une bankroll, rien ne vaut un gros score en tournoi. Puisque le capital est un facteur essentiel, allouez une petite part de ce capital (10-20%, ou peut-être une journée par semaine) pour jouer des tournois. Une grosse perf pourrait vous faire gagner quelques années.
• Thésauriser: Ne pas dépenser ou gaspiller d'argent est égal à en gagner. Surtout au début, quand votre bankroll est encore modeste, soyez un nit. Ne faites pas sauter les bouchons de champagne (comme je l'ai fait) dès que vous gagner 10.000$. Bien sûr, vous pouvez profiter de la vie et acheter quelque-chose pour célébrer une victoire, mais il est essentiel de rester économe. L'argent que vous ne dépenser pas aujourd'hui est l'argent que vous n'aurez pas gagner demain. Quelque-chose que je fais encore aujourd'hui est d'accumuler les points de fidélité à chaque fois que je prends l'avion. Je peux voyager en classe business tout en économisant 10.000$ par an.

Grinder intensivement pendant cinq ans peut sembler décourageant, mais le poker n'est pas différent d'un sport ou d'une quelconque activité qui réclame l'acquisition de compétences. Si vous voulez arriver au sommet, acquérir une bonne éthique de travail est de loin le facteur le plus déterminant pour votre réussite. Soyez réalistes dans vos estimations et faites attention à la quantité d'efforts que vous capable de supporter. Quels sacrifices êtes-vous près à faire pour atteindre votre but ? Si votre réponse n'est ni la télévision ni les weekends, il est temps de travailler son jeu car un nouveau shark va naître dans moins de cinq ans !

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