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Introduction à l'Omaha - Estimer le montant des tapis

Introduction à l'Omaha - Estimer le montant des tapis 0001

Tony est un joueur régulier en ligne et en salle qui vit en Angleterre. Il joue principalement au Texas Hold'Em et à l'Omaha (Hi-Lo également) en limit, pot limit et no limit, en parties d'argent et en tournois.

Introduction

Il y a des moments au poker où l'on se demande ce que les joueurs ont dans la tête pour faire ce qu'ils font. On se pose cette question en général juste après qu'un énorme pot, qui vous a coûté très cher, aille vers l'un de ces joueurs!

Cependant, il est parfois préférable de tenir sa langue et de contenir ses émotions en réfléchissant un peu au coup et à son déroulement. Y avait-il une autre façon de jouer le coup, qui aurait poussé votre adversaire à jeter sa main avant qu'il ne touche la carte pour vous battre ?

Des mains de première catégorie!

Après avoir perdu à la rivière un coup que je pensais gagner, je me suis demandé si j'aurai dû le jouer différemment. Cela n'est pas inhabituel en soi mais quand j'ai vu les cartes du joueurs qui m'a battu, j'ai du m'y prendre à deux fois pour réaliser qu'il m'avait payé avec la plus grande partie de son tapis au turn avec rien, en tout cas ce n'était pas le genre de main qui justifiait de payer le pot.

Laissez-moi vous raconter ce coup parce que c'est l'un des pires cauchemars du joueur d'Omaha. Tous les montants des relances sont donnés de mémoires mais sont à peu près correctes.

J'étais assis à une table de dix joueurs de Pot Limit Omaha $1/$2, j'avais donc mis le montant minimum de la cave devant moi, soit $200. Je réussissait à monter doucement des jetons quand au bouton on me donna les cartes suivantes Ap At Rp Dt, le genre de mains dont vous rêvez, deux tirages couleurs à l'as, accompagnés de cartes fortes. Les joueurs dans le coup avaient juste payé $2, à mon tour de parler je décidais de miser $6 plutôt que le pot, car au premier tour, ce genre de relances aurait signifié aux autres joueurs « deux as » !

Trois joueurs me payèrent et le flop vint Vp 7t 4p. Presque parfait pour moi, un tirage couleur max et un flop pas très inquiétant. Personne ne pouvait avoir de quinte pour le moment, et seulement deux paires ou un brelan pouvaient me battre. Tout le monde checka (ce qui était encourageant), je décidais donc d'évaluer la situation et misais le pot, environ $35. Deux joueurs m'avaient payé quand un sept rouge sorti au turn. Ce n'était pas très bon pour moi de voir apparaître une paire au flop, sans aucune amélioration pour ma couleur. Cependant, si un joueur avait deux paires valet- quatre, j'avais la consolation de pouvoir le battre avec deux paires as-sept.

Le moment était donc venu de prendre une décision difficile. Je décidais donc d'être agressif et miser le pot après que les deux joueurs aient checké. S'ils avaient touché un brelan ou mieux, ils n'auraient pas checké. Un joueur passa mais l'autre paya les $140. Les chances étaient probablement de deux contre un mais avait-il déjà touché un brelan ? Il lui restait à présent $40 devant lui, il était donc clairement impliqué dans le coup.

La rivière fut un cinq rouge et il checka à nouveau. Je décidais de continuer à représenter un jeu fort et misais le montant de son tapis. Il réfléchit un moment, je me demandais alors s'il n'avait pas également manqué sa couleur. Mais il paya et montra un méli-mélo de cartes dont un 6 et un 3. La quinte qu'il avait touchée à la dernière battait mes aces.

Mon incrédulité sur le moment fut qu'il avait payé le pot monstrueux au turn. Mon adversaire était visiblement soulagé parce qu'il dit « j'ai eu de la chance, je savais que vous aviez deux as ». Je ne lui ai pas demandé ce qui lui avait pris de me payer au turn et supposais qu'il avait déjà investi $50, il pouvait tout aussi bien payer jusqu'au bout et prier pour une bonne carte. En fait, tous les joueurs ne connaissent pas forcément l'existence des probabilités.

Bien évidement, après que mon adversaire ait payé ma relance au turn, je me suis retrouvé sans véritable moyen de pression. Il ne lui restait plus que $40, il était donc impliqué dans le coup et j'aurais été incapable de le bluffer à la rivière.

Un autre scénario

Imaginons le même coup avec les deux joueurs possédant de plus gros tapis. Maintenant, après le tour de relance au turn, mon adversaire touche sa quinte avec sa combinaison 6-3. La première chose à dire est que ses cartes lui permettent de toucher la petite quinte au sept. Il aurait donc dû, s'il avait eut conscience des signes de danger au board, s'inquiéter de la possibilité que j'ai 8-6 en main. De plus, ses relances ne me permettaient pas de penser qu'il avait un autre sept. Il aurait d'autant plus dû craindre de ma part un full, d'après la violence de mes relances quand le deuxième sept apparut au board.

Si j'avais eut plusieurs centaines de dollars encore devant moi, j'aurai jugé que mon adversaire n'avait pas de main forte et j'aurai encore relancé du pot. Seulement cette fois là, il s'agissait d'un pot de plus de $400. Avec une petite quinte, ce joueur allait-il sérieusement payer ? Je vous laisse décider. Ce fut en définitive très audacieux de ma part de tenter de bluffer de cette façon mais pourtant soyez certains que les meilleurs pros agissent de la même façon.

Malheureusement, je n'avais pas un gros tapis et mon adversaire encore moins. Me suis-je mis tout seul dans la situation d'avoir un tapis encore moins important? Peut-être! Quand le sept est sorti au turn, peut-être aurais-je dû miser un peu moins. Après tout, j'aurai tendance à dire que c'est l'usage lorsqu'une paire vient au board et que vous avez un tirage couleur. Si j'avais misé de nouveau $40, la plupart des joueurs auraient passé à moins d'avoir un sept en main ou touché un full. Clairement, l'individu en question n'aurait pas payé les $40 mais paya ma relance du pot parce qu'il restait une carte à venir.

Quand le cinq est sorti à la rivière, si j'avais eu devant moi environ $180 et mon adversaire $140, une relance du pot pour tenter de bluffer le coup aurait alors eut un sens. Cela aurait-il fait réfléchir mon adversaire sur le fait que j'avais peut-être une main supérieure à sa petite quinte ?

C'est difficile à dire. Je pense qu'il aurait quand même payé. De nouveau, quand on est dans une situation où il n'y a plus de cartes à venir pour améliorer sa main, toute décision est difficile à prendre. Il est plus que probable qu'un joueur passera avec le jeu gagnant face à un gros bluff à la rivière plutôt qu'à un bluff au turn. Le secret est d'avoir les moyens de faire ce qu'il faut au moment critique.

Conclusion

En Pot Limit Omaha, il est essentiel non seulement de maîtriser l'art d'analyser son jeu et celui de lire les gens, mais également de prendre en compte le tapis des autres joueurs quand vous êtes dans un gros coup. Il est parfois nécessaire de savoir ne pas trop relancer quand vous avez une main avec des tirages monstrueux, que vous n'avez rien touché et que vous ne pouvez gagner le coup qu'en bluffant. Garder des jetons pour la rivière peut vous permettre de gagner de gros coups tout simplement en relançant à la dernière, faisant ainsi croire aux autres joueurs que vous avez la main gagnante. Vous devez toujours garder à l'esprit que l'Omaha est un jeu de tirage et que de nombreux joueurs payeront sans réserve pour tenter de toucher leurs jeux à la rivière. Et s'ils ne touchent rien ou n'améliorent pas une main modeste, ils seront intimidés et auront tendance à passer devant une forte relance.

Prenez toujours en compte votre tapis et celui de vos adversaires. Cela peut beaucoup vous avantager.

(p: piques; t:trèfles)

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