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Alex Dreyfus - GPI : "Nous voulons amener le poker au public, pas le public au poker"

Alex Dreyfus

Alexandre Dreyfus, PDG de Global Poker Index (GPI) s'entretient avec PokerNews depuis ses bureaux de Malte. Il nous parle des nombreux développements connus par le GPI en 2014 et de ses projets pour 2015.

PokerNews: Une chose est sûre, le GPI a connu une année 2014 intense. Vous avez lancé de nombreux projets et en même temps donné à l'entreprise une forme qui semblait inimaginable il y a encore quelques années. Que pensez-vous des douze mois écoulés ? En êtes-vous satisfait ?

Dreyfus: En décembre 2013, j'ai écrit un blog à propos de mes attentes pour 2014, alors il me semble juste de m'y référer.

Le premier but fixé est que les gens ''entendent davantage parler de nos initiatives, nos partenariats et nos ambitions" et je crois que cet objectif est atteint.

Un autre objectif important était de devenir "une voix qui pèse dans le monde du poker, une voix qui a la légitimité pour parler aux médias généralistes et spécialisés dans le sport". Ici aussi je crois que l'objectif est rempli.

Aussi, nous voulions donner plus de visibilité au poker et le rendre intéressant pour les non-joueurs. Je crois honnêtement que des partenariats comme celui conclu avec CineSport ou avec d'autres médias généralistes vont dans la bonne direction.

Un autre but était de récompenser l'excellence et de promouvoir le poker comme un sport et je peux vous dire que nous avons vraiment essayé de faire de notre mieux pour y parvenir.

Mais votre blog mentionnait beaucoup d'autres objectifs. Est-ce que tous ont connu la même réussite que ceux que vous avez cités ?

Non, pas tous. L'une de nos missions étaient de travailler dans un sens qui ferait que les joueurs de poker se considèrent davantage comme des actionnaires que comme des clients de l'industrie du poker. Nous voulions que les joueurs se sentent mieux représentés et je dois avouer que je ne pense pas y être parvenu. Mais nous ne perdons pas espoirs d'y arriver en 2015.

Nous voulions aussi établir le ''GPI ID'' comme un standard dans l'industrie mais malheureusement cela ne s'est pas produit.

Un autre but qui n'est pas atteint est notre présence aux World Series of Poker 2014 (WSOP). Nous ne sommes pas encore aussi forts que nous le voudrions aux Etats-Unis. C'est un fait et nous allons travailler dur pour y remédier.

A ce jour, aux Etats-Unis, nous travaillons avec le World Poker Tour, avec le Deepstack Poker Tour et d'autres mais nous ne travaillons pas avec les WSOP, ce qui est évidemment un échec. Mais je ne perds pas espoir, je suis même très confiant pour 2015.

Dans l'ensemble je dirai que 2014 a été une bonne année pour le GPI. Bonne mais frustrante.

Frustrante ?

Toute chose prend du temps et bien sûr beaucoup d'argent. La monétisation de notre modèle est encore loin et notre travail suit un plan sur le long terme. Au final, je suis celui qui finance tout. Je ne veux pas dire que j'en souffre, mais parfois – en particulier à la fin du mois – je me dis que je devrais peut-être me concentrer sur d'autres priorités.

Soyons honnêtes, nous ne gagnons pas d'argent et je savais que ce serait ainsi dès le départ. La bonne nouvelle, c'est que tout le monde le sait, je n'ai donc rien à cacher.

Tout est question de planification à long terme. Quand un actionnaire a suffisamment de fonds, l'on peut se demander : ''Pourquoi essayer de gagner de l'argent tous les mois quand je peux atteindre des objectifs plus grands à plus long terme ?''.

C'est un peu comme au poker si vous voulez une analogie. Tant que vous avez beaucoup de jetons, vous n'avez pas vraiment besoin de jouer agressivement. Votre attention doit être tournée vers la victoire ultime.

Je n'en suis pas très sûr. En tournoi, les blinds augmentent et les jetons disparaissent plus vite que beaucoup de joueurs prudents ne l'imaginent.

Oui, c'est vrai. Quand les blinds augmentent, je dois penser différemment – et ce sera mon but en 2015. Je me rappelle avoir lu quelque part qu'un bon entrepreneur est celui qui sait adapter et ajuster sa stratégie. C'est exactement ce à quoi je m'emploie.

N'oublions pas que le GPI tel qu'il est à ce jour n'existe que depuis deux ans et demi et je suis heureux de ce que nous avons déjà accompli jusqu'ici. Je ne pense pas que nous aurions pu faire davantage sur cette période.

Est-ce dire que si cela était à refaire, vous ne changeriez rien ?
Non, ce n'est pas ce que je dis. Je parle du travail fourni pour gagner de la reconnaissance. C'est une chose nécessaire et qui ne peut être achetée. Rétrospectivement, je pense que nous avons fait du bon travail et c'est cela qui nous a permis d'arriver à ce nous voulions.

Toutefois ce n'est pas suffisant et il reste beaucoup à faire – en particulier aux Etats-Unis. En 2015, notre attention se portera sur les Etats-Unis. Je pense à des événements comme l'American Poker Awards et la Global Poker Conference 2015 qui seront deux pas importants dans la bonne direction.

Aussi 2015, sera l'occasion d'annoncer un certain nombre de nouveaux partenariats aux Etats-Unis pour mieux promouvoir le poker comme un sport et promouvoir ce jeu via de nouveaux canaux.

Revenons en 2014. L'année fut-elle plutôt bonne ou plutôt frustrante ?

Je pense que, compte tenu de ce qui a été accompli, 2014 est une très bonne année. Même si parfois, certains personnes écrivent trop sur le GPI (rires).

Personnellement, je dois dire que certaines visions optimistes sur le futur du GPI et nos initiatives me mettent la pression. J'ai parfois l'impression que si nous ne réussissons pas, je pourrais plus sortir dans la rue.

Je ne jetterai pas toute la faute sur les médias. Vous avez mis en marche une énorme machine de relations publiques pour promouvoir les initiative du GPI, n'est-ce pas ?

C'est vrai, et j'ai aussi beaucoup de pression à cause de la communication que je fais, mais je pense que la perception crée la réalité. Je crois que plus on dit quelque chose plus on le rend réel Je crois vraiment en cela.

Permettez-moi de mentionner un inconvénient de cette théorie : l'espérance.

Oui, c'est un inconvénient et assez effrayant. Parfois, je me dis que je personnifie peut-être trop le GPI mais je crois aussi que c'est le seul moyen que cela fonctionne.

Ce qui me fait peur est que je n'ai pas le droit d'échouer, sans quoi je me sentirais mal en tant que personne et qu'entrepreneur. Mais en tant qu'entrepreneur, c'est mon devoir de prendre des risques. Et comme je dépense mon propre argent, j'ai toute liberté.

Au cours de notre première année d'activité, nous avons commencé avec les classements et nous avons construit quelque chose de remarquable. En 2014, nous avons essayé de devenir une figure d'autorité et de lancer de nouveaux projets.

En 2015, il sera davantage question de travailler avec les agences de marketing pour promouvoir le poker comme un sport et, en même temps, de lancer deux nouveaux produits stratégiques comme les Global Poker Masters et la Global Poker League.

Cela vient vraiment compléter l'ensemble que nous essayons de construire depuis le début. Ces derniers projets sont les pièces manquantes du puzzle GPI. Une fois que tout sera prêts, nous pourrons enfin monétiser notre travail.

Au delà de la monétisation, quels sont vos objectifs pour le début 2015 ? De quoi discuterons-nous en décembre 2015 ?

L'un de nos principes pour 2015 sera : 'le contenu est roi' et son pendant 'la distribution est reine'. A ce jour, nous proposons des vidéos sur MSN.com et AOL.com pour amener au poker un nouveau public.

Nous voulons que ce contenu soit distribué sur différents sites web et nous allons faire en sorte que le poker touche un plus grand public que celui d'aujourd'hui. C'est ce que je veux faire et c'est l'une de mes priorités.

Mon second but est lié au lancement de la Global Poker League. Je pense sincèrement que cela peut changer le poker tel qu'on le connaît aujourd'hui.

Le succès de cet événement et les Global Poker Masters peuvent réellement nous aider à faire du poker un sport. Ils nous aideront vraiment à faire entrer le poker dans le monde du sport.

Troisièmement, je veux convaincre les agences de marketing spécialisées dans le sport de se joindre au GPI.

Vous avez beaucoup parlé de promouvoir le poker comme un sport et, malgré vos efforts, je ne suis pas convaincu que le GPI puisse faire cela seul. Quels sont vos plans pour 2015 ? Que peut faire l'industrie du poker pour vous aider dans votre tâche ?
Ma mission continue en 2015 et, oui, la participation de l'industrie du poker est nécessaire pour réussir.

J'ai besoin que les joueurs reconnaissent le sens de nos actions et qu'une entreprise qui essaye d'apporter quelque-chose de neuf est une bonne pour le jeu. J'ai aussi besoin que les joueurs aident à promouvoir les classements, à devenir les ambassadeurs du jeu à travers nous.

Concernant le poker en ligne, nous avons besoin de l'appui des salles. Peut-être que certaines peuvent se joindre à des événements comme l'European Poker Awards, l'American Poker Awards ou les deux conférences qui se tiendront à Miami et Malte pour les sponsorisés. Et j'aimerais aussi que les casinos terrestres commencent à utiliser le GPI comme une autorité reconnue pour promouvoir le poker comme une industrie unifiée. Personnellement, j'aimerais bien qu'ils investissent dans nos sites internet et les utilisent pour donner plus de visibilité à leurs tournois.

Pour l'industrie des médias, je ne pense pas pouvoir espérer plus que ce que j'ai déjà aujourd'hui. Nous, le GPI, avons de très bonnes relations avec les médias et je suis sûr que nous sommes complémentaires. Nous ne nous faisons pas concurrence parce que je n'essaye pas de transformer le GPI en un nouveau média. Je pense simplement que le GPI pourrait être l'acteur avec l'autorité et la légitimité requises pour parler à un nouveau public.

J'ai l'impression que vous voulez transformer le GPI en une sorte d'Associated Press (AP) du poker – prêt à fournir les médias généralistes en informations poker.

C'est exactement ce je voudrais accomplir. Dans mon business plan, il est littéralement écrit que l'un des objectifs du GPI ''n'est pas de devenir un média du poker mais de légitimer la distribution des informations et contenus consacrés au poker comme AP et Reuters le font. Nous voulons amener le poker au public, pas le public au poker".

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