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"J'aurais pu devenir Heisenberg", quand ElkY se confie à GQ

ElkY a répondu aux questions du magazine GQ à l'occasion du PokerStars Championship Barcelona. Le plus gros vainqueur tricolore de l'histoire du poker de tournoi raconte son retour en force, sa rencontre avec le poker, ses aspirations. Enrhumé au moment de l'interview d'Alfie Baldwin, le Team Pro de 36 ans se montre "charmant". Morceaux choisis.

L'entretien commence avec un retour sur la transition réussie entre esport (StarCraft, ndlr) et poker. De la "chance" selon Bertrand Grospellier qui se décrit comme quelqu'un de "toujours curieux". "J'ai instantanément aimé le poker", raconte le Français, "un jeu d'informations incomplètes" qui fait la part belle à la compétition.

ElkY dresse ensuite un tableau des similarités entre les deux disciplines avant de parler de son style de jeu et son évolution : "La chose la plus importante dans le poker c'est l'adaptation, c'est ce que j'essaye de faire en permanence. [...] Au début j'étais plus agressif, désormais je choisis mes spots, [...] C'est très important d'être imprévisible et de maîtriser plusieurs approches.

Le journaliste explique ensuite que le tricolore a connu au moins une performance à six chiffres entre 2008 et 2013 et lui demande les raisons de sa méforme jusqu'à 2017. "Le jeu est devenu plus difficile et il y a de la variance. Cela touche tout le monde. [...] Quand tout se déroule bien tu es en pleine confiance, Mais des fois ton A-Game se tranforme en B-Game... Je passais aussi beaucoup de temps sur Twitch, cela prenait beaucoup de place dans mon emploi du temps et je jouais moins en live. Moins tu fais de volume et plus c'est dur de perfer. Le Live tu n'as pas 20 chances par jour, c'est facile de run bad et de ne pas faire de résultats", explique ElkY avant de revenir sur sa place de runner-up aux WSOP 2017, un tournoi à 111 111$ l'entrée.

"C'était un tournoi incroyable. [...] J'ai été chipleader une grande partie du tournoi et j'ai fait un gros bluff sur Phil Hellmuth. [...] C'est plus facile de jouer quand tu as un gros avantage en jetons même s'il ne faut pas être trop confiant. [...] En table finale il n'y avait plus vraiment de profondeur, j'ai gagné un flip crucial [...] Je ne regardais pas l'argent, j'étais concentré sur le jeu et j'ai été un peu déçu de terminer deuxième, surtout que sur la première main du duel final j'ai trouvé deux paires au flop et il m'a eu sur la rivière. En gagnant cette main, le bracelet était tout proche. Mais c'est le jeu. [...] C'est un résultat énorme, les meilleurs joueurs du monde perdent 99% des tournois auxquels ils participent", raconte Bertrand avant d'insister sur la difficulté du poker moderne en tant que jeu.

Le Français prêche ensuite pour sa paroisse : "Le jeu a beaucoup évolué, quand j'ai débuté l'industrie du poker était en plein boom et tout était nouveau. Désormais il y a des restrictions partout et des régulations stupides qui empêchent la moitié du monde de jouer ensemble sur Internet. C'est vraiment triste".

"Durant 4 ou 5 ans, Phil Hellmuth m'appelait l'idiot du Nord de l'Europe"

Le Team Pro PokerStars revient ensuite sur le coup qui l'a opposé au Poker Brat lors du WSOP One Drop l'été dernier. "L'historique entre nous remonte à loin. Au début, durant 4 ou 5 ans, il m'appelait l'idiot du Nord de l'Europe (rires). Désormais il respecte mon jeu. Il y a quelques temps, en Amérique, il a dit "ce gamin comprend un peu (ce jeu)", j'ai pensé 'oh wow' (rires)", débute-t-il avant d'expliquer comment il s'est servi de cette image, de son statut de chipleader de la table et du tilt d'Hellmuth.

"Il adore faire des Hero Fold donc (vu le déroulement du coup), s'il y a quelqu'un qui peut passer ici, c'est lui. Il a réfléchi durant 5 ou 6 minutes et il a finalement montré ses cartes, j'ai montré le bluff et il était en super tilt. [...] C'est important d'avoir toujours un plan pour la main mais il faut rester flexible selon la texture du board, les actions de votre adversaires", explique l'un des 7 joueurs détenteur de la Triple Couronne (un titre WSOP, WPT et EPT, ndlr).

"Le bracelet WSOP a été le plus long à conquérir. [...] Aucun titre n'a été compliqué à gagner, quand tu gagnes le poker ressemble à un jeu super facile, depuis j'ai réalisé à quel point c'est difficile, notamment en essayant de devenir le premier à faire le doublé EPT", ajoute ElkY avant de rendre hommage à Jason Mercier et Daniel Negreanu "pour leurs résultats incroyables depuis des années" tout en insistant sur le fait que "chaque joueur à des forces et des faiblesses".

En conclusion de cet entretien très intéressant, Grospellier termine par une pirouette. "Si je n'avais pas fait du poker je jouerais toujours probablement toujours aux jeux vidéos. Dans une vie précédente, j'ai toujours aimé la chimie, je serais donc probablement devenu un scientifique. En fait, j'aurais pu devenir Heisenberg* (rires).

*un personnage de la série Breaking-bad, professeur de physique chimie au lycée qui se transforme en dealer après avoir mis au point une drogue de synthèse...

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  • Le parcours de Bertrand Grospellier continue d'intriguer. Le Français est à l'honneur de la version britannique de GQ. Morceaux choisis.

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