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Kipik Poker : Jouer un petit flop contre un joueur régulier

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La chronique de cette semaine va me permettre d’introduire un très intéressant logiciel, Flopzilla, et de mettre le doigt sur une erreur assez courante chez les joueurs réguliers en petites limites.

Commençons par la mauvaise nouvelle : Flopzilla, qui a longtemps été distribué en Freeware, est désormais payant ($25, téléchargeable ici : http://www.cardrunners-ev-calculator.com/Flopzilla.html). Il reste toutefois possible de l’essayer gratuitement une semaine. Et, croyez-moi, si vous en profitez pour simuler ne serait-ce qu’une dizaine de situations par jour, vous devriez déjà nettement progresser dans votre jeu postflop.

Flopzilla pour les nuls

Le principe de Flopzilla est simple : vous définissez une range et un flop, Flopzilla calcule comment cette range se connecte au flop.

Prenons un exemple simple : vous relancez (par exemple J8) et un joueur régulier vous paie depuis la Petite Blinde (SB). En absence de 3b (surelance), on va éliminer quelques mains comme JJ et mieux, AQ et mieux, AK. Notre adversaire étant un joueur régulier, sa range de défense en SB sera assez limitée. Probablement n’importe quel As assorti, A10 et mieux, KQ et les broadways assortis (QJ, K10…), les paires moyennes et petites (1010 et moins), la plupart des connecteurs assortis (65 et mieux).

En gros, une range de 17%, assez standard.

Le flop vient 9 6 3.

Rentrons ces informations dans Flopzilla et regardons comment la range de notre adversaire se comporte sur ce flop.

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A gauche, la range considérée. Seconde colonne, le flop. A droite, éventuellement, nos cartes (qui, ici, ont très peu d’importance, elles vont essentiellement éliminer quelques XJ de sa range). La troisième colonne est celle qui nous intéresse, elle détaille la façon dont la range a touché le flop.

Miser un flop hauteur 9 n’est pas une bonne idée…

Kipik Poker : Jouer un petit flop contre un joueur régulier 102

Premier constat : notre adversaire a touché ce flop (main faite, quelque soit sa force, ou tirage) 40% du temps. Si le flop était bicolore, ce serait le cas 47,46% du temps.

En théorie, miser ce flop est donc une assez mauvaise idée. On cherchera plus à miser sur des flops que notre adversaire touche environ 30% du temps ou moins.

Si notre adversaire était un très mauvais joueur, capable par exemple de payer avec seulement des overcards ou une hauteur, on ne se donnerait probablement même pas la peine de réfléchir plus sur cette main…

Ici, nous avons défini un profil de joueur régulier, qui n’a pas payé préflop avec tout et n’importe quoi. La où la simulation devient intéressante, c’est d’observer comment se répartissent les mains de notre adversaire (à la différence d’un « fish » qui ne fera pas trop de différence entre « top pair » et « bottom pair» »).

Si notre adversaire a « touché » le flop 40% du temps, c’est 11.4% du temps avec une paire faible et quasiment 10% avec une paire moyenne, inférieure à top pair.

Si notre adversaire a presque toujours une meilleure main que nous, et 40% du temps une paire (ou le tirage quinte), le véritable enseignement que Flopzilla nous donne, c’est que, plus de la moitié du temps (21.2/40%, soit 53% du temps), sa « bonne main » ne sera pas assez bonne pour tenir la pression.
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…mais payer un flop hauteur 9 non plus !

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Ce qui m’amène à une erreur très courante chez les joueurs réguliers des tables à faibles enchères : ils vont généralement payer au flop avec leur paire faible mais seront incapables de tenir la pression sur plus d’un tour d’enchère. Cette logique n’a rien de ridicule, la plupart des joueurs à ce niveau ayant tendance à abandonner leur bluff s’ils sont payés au flop.

Malheureusement pour la logique, celle-ci devient absurde quand on réalise que, certes, notre mise de continuation au flop sera très souvent payée. Trop souvent pour être rentable. Mais qu’elle le sera une fois sur deux par une main faible, trop faible pour s’investir au-delà du flop.

La situation est en fait encore plus profitable si on considère qu’une bonne part de la portion forte de la range adverse (overpaire, Top Pair, brelan) est susceptible de relancer au flop. Second point en notre faveur : une mise au flop va généralement faire se coucher les mains au-dessus du flop (comme QJ ou A10), il sera donc moins probable qu’on perde si un Valet complète au Turn. Et quasiment n’importe quelle carte qui viendra au Turn sera une carte dangereuse pour le joueur dont le plan est d’aller à l’abattage pour pas cher avec sa petite paire.

Si vous ne pouvez pas miser une fois, envisagez de miser deux fois

Miser un flop 963 est théoriquement une très mauvaise idée. Notre fold equity est beaucoup plus faible qu’on le voudrait. Si notre adversaire est un joueur faible, inutile d’essayer, autant s’abstenir (sa range de départ va en plus contenir plus de 9X et 6X, et ce genre de joueur a du mal à jeter des mains comme K{JsJh} ou A8 pour des raisons qui généralement nous arrangent… mais pas là, là il nous paiera plus de 50% du temps, aucun intérêt).

Mais À l’inverse, contre un joueur régulier, qui défend en SB, il est très facile d’exploiter à notre avantage le fait qu’ils utilisent une stratégie trop dépendante de nos actions. Contre ce genre de joueur, qui va par exemple payer avec 55 ou 67, miser le flop avec le plan de continuer à miser au Turn (et éventuellement à la River) devient extrêmement profitable. Certes, le bet au flop ne sera pas très bon. Mais une seconde mise au Turn va mettre notre adversaire dans une position intenable plus de 50% du temps (probablement plus de 60% du temps, en fait, puisqu’il n’a pas check-raise le flop. Si le flop est bicolore, ce sont autant de tirages en plus qui affaiblissent sa range. Attention toutefois à un éventuel As au Turn qui lui donnera souvent Top Pair).

Si une mise de continuation au flop serait au mieux légèrement marginale, contre ce genre d’adversaire qui va se retrouver au Turn avec une range très faible, elle permet de mettre en place une mise au turn qui sera, elle, extrêmement rentable. N’hésitez donc pas à profiter de ce défaut assez fréquent qui amène des joueurs corrects à ne pas lâcher leur paire au flop pour une simple mise de continuation. Leur plan est d’espérer que vous jouerez « honnêtement » passé le flop alors même que cela leur donne une range très faible qui devrait nous inciter à poursuivre notre bluff.

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