Stratégie Poker - Se reconstruire une bankroll aux tables de NLHE 'micro-limite'

21 Décembre 2009

Nicole Gordon

Stratégie Poker - Se reconstruire une bankroll aux tables de NLHE 'micro-limite' 0001

En 2007, Chris “Jesus” Ferguson était parvenu à se monter une bankroll de 10.000$ sur Full Tilt Poker en partant de zéro. En début d'année, Daniel Negreanu a entrepris de transformer 10$ en 100.000$ sur PokerStars, démarrant aux tables avec des caves à 2$ de no-limit hold’em (0,01$/0,02$).

Ce faisant, ces deux joueurs ont montré qu'à force de patience, d'abnégation et de jeu solide, il est tout à fait possible de se monter une bankroll à partir de très peu d'argent sur Internet. Et vous n'avez pas nécessairement besoin d'avoir remporté cinq bracelets aux WSOP pour y parvenir.

Même avec un dépôt minimum, investi sur n'importe quelle room de poker en ligne, vous pouvez très bien, grâce au no-limit hold’em à très faibles limites, transformer vos quelques dollars en une bankroll autrement plus substantielle.

Où puis-je jouer ?

Full Tilt et PokerStars proposent des tables de no-limit hold'em à partir de 0,01$/0,02$ les blindes (caves à 2$).

A quelle limite dois-je démarrer ?

Si vous êtes un complet débutant en matière de no-limit hold'em, ne vous installez pas à des tables pour lesquelless vous disposez de moins de 20 à 25 buy-ins. Si vous voulez vous asseoir à une table de cash-game de NLHE à 0,01$/0,02$, veillez à avoir au moins 40$ à 50$ en réserve. Pour des tables à 0,02$/0,05$, ayez 100$ à 125$ de bankroll. Et pour les tables à 0,05$/0,10$, vous devrez avoir au minimum 200$ en réserve.

Les joueurs plus expérimentés qui souhaitent se monter une bankroll à partir d'un petit dépôt peuvent desserrer un peu ces contraintes, tout au moins aux limites les plus faibles. Ils peuvent se lancer sur à des tables pour lesquelles ils ne disposent que de 10 à 15 buy-ins. Les tables à 0,01$/0,02$ deviendront ainsi accessibles avec 25$ ou moins. Ils pourront aussi essayer les 0,02$/0,05$ dès qu'ils auront accumulé 50$ à 75$ et grimper aux tables à 0,05$/0,10$ à partir de 100$ de bankroll.

Puis-je multi-tabler ?

Soyons sérieux une seconde. Des files ininterrompues de relances pré-flop à 0,07$ et de pots de 0,30$ mettront forcément votre patience à mal. Le multi-tabling évite l'ennui et empêche souvent les joueurs d'aller rechercher d'autres distractions (comme allumer la télé, surfer sur Internet ou aller tchatter sur Skype) en attendant de trouver une main jouable.

Les débutants devraient vraiment se cantonner à une seule table tant qu'ils n'auront pas assimilé les fondamentaux du no-limit hold'em, mais nous conseillons à ceux d'entre vous qui ont un peu plus d'expérience d'essayer d'ajouter une table ou deux. Ainsi, ils joueront plus de mains et augmenteront leur gain horaire.

Voyez les choses de la manière suivante : si vous découvrez le poker et que c'est votre premier (ou même second) dépôt de 50$, restez à une seule table. Si vous jouez au poker depuis un petit moment et que votre bankroll s'est effondrée suite à un test à la limite supérieure qui s'est mal passé, multi-tablez vous un chemin aussi vite que possible à travers les tables à 0,02$/0,05$ et 0,05$/0,10$.

Combien puis-je espérer gagner ?

En micro-limite NLHE, il y a autant de taux de gain différents que de joueurs et ils dépendent en grande partie de l'habileté et de l'expérience de chacun. Avec des eaux aussi poissonneuses, un joueur solide réussira à extraire beaucoup de valeur et devrait grimper rapidement les limites.

Au début de son Challenge '$10 to $100,000" un peu plus tôt cette année, Daniel Negreanu a réussi à faire passer sa bankroll de 10$ à 25,26$ en l'espace de 786 mains, sur les tables de NLHE à 0,01$/0,02$. Cela correspond à un taux de gain de pratiquement un big blind par main ! Alors, bien sûr, on ne trouve pas au coin de chaque rue quelqu'un qui possède les qualités pokéristiques de Negreanu. Mais en jouant un poker solide et sans fioritures, en extrayant un maximum de valeur de vos bonnes mains et en bluffant très peu, vous vous en tirerez sans problèmes.

Quand grimper de limite ?

Des tables de NLHE à 0,01$/0,02$ à celles à 0,05$/0,10$, calez-vous sur la gestion de bankroll que nous avons abordée plus tôt dans cet article — 10 à 15 caves pour les joueurs expérimentés et 20 à 25 pour les débutants. Mais une fois que vous aurez grimpé à environ 500$, il sera alors temps de réviser votre stratégie. Entre la NL10 et la NL25, le niveau moyen grimpe brutalement. Vous aurez alors intérêt à augmenter le nombre de caves de réserve pour chaque nouvelle limite, surtout si vous multi-tablez.

Si vous jouez pour la première fois en NL25, démarrez lentement en ouvrant une table à 0,10$/0,25$ et une autre à 0,05$/0,10$. Si vous vous sentez à l'aise aux tables de NL25, tant mieux ! Continue à monter votre bankroll et abandonnez progressivement les tables à 0,05$/0,10$. Si vous perdez quelques caves d'entrée ou si vous pensez que vous n'avez pas encore tout à fait le niveau, redescendez aux tables à 10$. Les débutants devraient prévoir 40 à 50 caves de réserve aux tables à 0,10$/0,25$ (au moins 1.000$) avant de songer à multi-tabler en NL25.

Les joueurs en mode "reconstruction de bankroll", qui ont l'habitude des tables 0,10$/0,25$ et plus, peuvent relâcher un peu ces règles. Dans tous les cas, évitez de vous asseoir à des tables pour lesquelles vus disposez de moins de 20 caves. La variance n'oublie jamais personne, même les meilleurs joueurs.

Nos conseils stratégiques

• Restez aux tables 'full ring'. Si vous débutez au poker, ne vous aventurez pas aux tables 'short-handed'. Le NLHE '6-max' est une variante qui réclame des réglages différents. Contentez-vous pour le moment des tables à neuf ou dix joueurs. Lorsque vous êtes à la recherche d'une table disponible sur le lobby de votre salle de poker en ligne, gardez un oeil sur le pourcentage de joueurs qui vont voir le flop. A ces limites, c'est souvent 40% à 50% des joueurs. Plus ce pourcentage est grand, plus le jeu est 'large' et plus il a de chances d'être profitable.

• Jouez un poker solide. En micro-limites, les tables de NLHE ne sont pas l'endroit pour essayer des moves bizarres et des bluffs appuyés tout du long jusqu'à la rivière. La manière la plus simple de gagner de l'argent à ce genre de tables reste encore de jouer un poker d'école. Ca n'est sans doute pas la manière la plus excitant de jouer, mais votre mission est de vous construire une bankroll, pas de la gaspiller. Et rappelez-vous : vos bluffs ne marcheront que si vos adversaires sont disposés à coucher leurs mains. A ces limites-là, peu de joueurs le sont.

• Ouvrez votre éventail de mains de départ. Jouer solide aux micro-limites ne veut pas dire se transformer en serrure intégrale. Au contraire, vous devriez ouvrir un peu votre éventail de mains de départ, surtout si vous êtes à une table 'large-passive', à laquelle quatre ou cinq joueurs ont décidé d'aller voir chaque flop. Le but ici est de jouer des mains à potentiel, qui peuvent méchamment toucher le flop et raser les tapis de ceux qui ne sont pas capables de lâcher leur top paire. Gardez les mains Premium, comme les grosses paires, les gros As et les figures assorties, mais essayez aussi d'aller voire des flops pas chers avec des petites paires, de plus petits connecteurs assortis (4-5s, 5-6s, 7-8s) et des As assortis. Même des connecteurs à un trou, comme J-9s, T-8s ou 7-9s, peuvent receler de la valeur lorsqu'elles sont jouées pour pas cher en position.

• Misez sur vos monstres et faites vous payer. Disons que vous avez limpé au cutoff avec A♠4♠ derrière deux joueurs 'large-passif' et que les deux blindes décident à leur tout d'aller voir le flop. Il vient K♠5♦2♠. Les blindes checkent jusq'au premier limper, qui mise les 2/3 du pot, et le second limper paie. Vous devriez sérieusement songer à envoyer une petite relance pour faire grossir le pot. Pourquoi ? Réfléchissez à ce que vos adversaires peuvent avoir. Deux joueurs ont limpé. Ils peuvent avoir de petites ou de moyennes paires, mais pas de grosses mains comme A-K, A-Q, A-J ou même K-Q (auquel cas ils auraient relancé). Il y en a peut-être un qui a un Roi. Peut-être même les deux. Plus vraisemblablement, l'un a 6-6 ou 7-7, ou même une main faible comme Qs-5s ou 5-6. Contre toutes ces mains, la vôtre dispose de quantité d'outs — n'importe quel pique vous donne la couleur max, un As vous donne la top paire et un Trois vous fait quinte. Si n'importe laquelle de ces 16 cartes tombe au turn ou à la rivière, il ne vous restera plus qu'à envoyer un joli 'value-bet' et il est plus que probable qu'au moins un de vos adversaires vous paiera. Soyez patient, guettez ces grosses mains ou ces tirages monstres, et allez à la pêche. Le 'fish' mordra plus souvent qu'à son tour.

• Faites attention aux relances au turn sur des tableaux dangereux. Si votre adversaire a été globalement large et passif, et se réveille soudain en effectuant une énorme relance au turn ou à la rivière, soyez très prudent et songez sérieusement à jeter votre main. Ce n'est pas le genre de joueurs à tenter une grosse relance en pur bluff, ou en tout cas rarement. Disons que le tableau se lit K♣Q♥6♣9♦ au turn et que vous avez K♠Q♦. Votre adversaire a juste limpé puis payé votre relance en position avant le flop, après quoi il a check-callé votre mise au flop. Au turn, il checke à nouveau, vous misez et il relance grassement. Même si vous pensez que votre K-Q a encore des chances d'être devant, vous pourriez très bien vous retrouver face à J-T ou même 9-9. Dans ce spot, vous devriez chercher une bonne raison pour coucher votre main, pas pour payer. Parce qu'elle pourrait bien vous coûter l'intégralité de votre tapis.

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