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HUD Poker : utiliser les statistiques (David “The Maven” Chicotsky)

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David “The Maven” Chicotsky est un joueur de poker avec 2 millions de dollars de gains en tournois en ligne à son actif. Suite à son interview sur le multitabling, il s'entretient à nouveau avec Kristy Arnett pour expliquer aux lecteurs de PokerNews comment utiliser de manière optimale les statistiques affichées aux tables de poker par un HUD.

HUD : La révolution du poker en ligne

Il y a eu de nombreuses innovations dans le monde du poker en ligne depuis sa création, mais il est certain que celle ayant eu le plus d'influence est l'introduction des Heads-Up Display ou HUD. Ce sont des applications qui enregistrent des statistiques sur votre jeu et celui de vos adversaires et les affichent sur les tables de poker. Les logiciels de ce type les plus populaires sont PokerTracker3 et Hold'em Manager. Nous avons demandé à l'instructeur de poker David Chicotsky de nous expliquer l'utilisation de base des HUD.

Tout d'abord, parlons un peu des chiffres. Les plus utilisés sont le VPIP (Volontarily Put money In Pot – argent investi volontairement dans le pot) et le PFR (Preflop Raise – relance pré-flop). Pour ceux qui l'ignorent, pouvez-vous expliquer ce qu'est le VPIP ?
C'est la fréquence à laquelle un joueur joue ses mains quand il n'est pas de big blind, car le big blind est une mise forcée. Le VPIP est le pourcentage de pots dans lequel un joueur entre, cela montre combien il est actif à la table.

Comment cela est relié au PFR et quelles conclusions peut-on tirer de ces deux chiffres ?
Et bien, le pourcentage de relance pré-flop est le principal composant du VPIP. Hormis relancer pré-flop, votre adversaire a aussi la possibilité de limper ou de suivre. La différence entre le VPIP et le PFR représente la fréquence à laquelle un joueur limp ou call pré-flop. Par exemple si un joueur a un VPIP de 20% mais un PFR de 12%, vous savez que 8% du temps, ce joueur limp ou call.

Nous appelons la différence entre le VPIP et le PFR le "gap" et plus le gap est grand, plus il est probable que le joueur call pré-flop. Pensez au gap comme sa propension à caller pré-flop. Si je regarde le joueur à ma gauche et qu'il présente un gros gap, avec un de VPIP 30% et un de PFR 10% par exemple, je peux déjà savoir qu'il va me suivre environ 20% du temps. Si je joueur a la position sur moi, au lieu de relancer, je préfère fold. Je préfère éviter de jouer avec le joueur à ma gauche. Rappelez vous qu'en tournoi il est surtout question de faire fold ses adversaires. Vous voulez faire coucher les blinds et prendre le pot avec les antes.

En cash game, cela n'a pas d'importance. Vous pouvez voir le flop et les avoir post-flop. A un certain degré, c'est aussi possible en tournoi, mais le problème est que dans la plupart des tournois, en particulier online, votre profondeur de tapis est d'environ 20 à 30 big blinds. A chaque relance où vous remportez la small blind, la big blind et les antes, vous ramassez 2,5 big blinds. Si vous avez 25 big blinds, votre tapis croît de 10%. En tournoi, il est essentiel de regarder sur sa gauche et de savoir si vous avez affaire à de bons candidats pour relancer. Regarder le VPIP et le PFR et/ou la différence entre les deux permet d'évaluer la fréquence à laquelle un joueur va me suivre en ayant la position, comme la fréquence à laquelle ils vont défendre leur blind.

Utiliser les statistiques : les erreurs les plus fréquentes

Quelles sont les plus grosses erreurs que vous observez chez les joueurs qui sont débutants avec un HUD ?
D'abord, j'appelle ces deux nombres les "nombres vitrine" car en général le VPIP et le PFR décrive la personnalité globale d'un joueur au poker. Le principal problème que j'observe chez les joueurs qui utilisent pour la première fois un HUD est qu'ils ne savent pas relier ces nombres avec les autres nombres disponibles. Laissez moi vous donner un exemple. Plus le gap est grand entre le VPIP et le PFR, plus le joueur est susceptible de défendre. Beaucoup de joueurs regardent ces nombres et pensent seulement à la fréquence à laquelle un joueur joue ou s'il relance souvent. Je regarde ces nombres, je regarde le gap et je fais une estimation de leur volonté de call, mais je regarde aussi la fréquence à laquelle il abandonne sa big blind et sa tendance à fold sur le flop face à une mise. Je ne regarde pas seulement leur tendance à call pré-flop, j'observe leur tendance sur toutes les streets. J'ai des statistiques pour savoir à quelle fréquence un joueur fold face à une relance pré-flop, sur la turn et sur la river. Je peux évaluer non seulement leur tendance à call pré-flop, mais aussi leur tendance à fold face à un continuation bet et à quelle fréquence ils vont fold si je sur-relance après qu'ils ont relancé. Je suis capable de les évaluer sur un ensemble complet.

Un autre problème que je vois souvent chez les joueurs débutants avec ce logiciel est qu'ils ne connaissent pas la relation entre tous les nombres. Par exemple le "Total Agression factor" (Facteur d'agression total), le troisième nombre sur le première ligne, est calculé en additionnant les bets plus les raises divisés par les calls. Si un joueur mise et relance beaucoup, son facteur d'agression total va augmenter et s'il call beaucoup post-flop, il va diminuer. Cela pose beaucoup de problèmes. Les joueurs très agressifs peuvent également caller souvent, aussi le numérateur et le dénominateur sont élevés. Cela donne un Total Agression Factor plutôt faible qui laisse penser que ce joueur n'est pas agressif. Vous ne pouvez pas vous appuyer sur un simple chiffre mais, vous devez les utiliser relativement à d'autres, comme le pourcentage du temps auquel vos adversaires vont fold face à un continuation bet. Il y a de multiple façons d'interpréter un nombre.

Voici un exemple. Vous regarder le Facteur d'Agression Total d'un joueur et il ne vous indique pas s'il est agressif ou non. Disons qu'il est pile au milieu et vous ne savez pas quoi faire. Regardez alors sa fréquence de continuation bet. S'il fait un continuation bet 90% du temps, vous savez que c'est un joueur agressif sur le flop. C'est un autre facteur d'agression qui n'est pas le facteur d'agression total mais en fait partie. Le pourcentage de continuation bet est une autre forme d'agression, comme l'Attempt to Steal (tentative de vol de blinds). Ce nombre indique la fréquence à laquelle un joueur relance depuis le cut-off, le bouton ou la small blind, c'est le total. Si je vois un joueur qui tente de voler les blinds 50 ou 60% du temps, cela me permet de savoir, si tout le monde passe avant lui quand i est au cut-off, au bouton ou en small blind, qu'il va relancer au moins une fois sur deux. Encore un signe que c'est un joueur agressif. Je vais comparer cela à sa fréquence de continuation bet au flop. L'idée ici est de prendre un facteur spécifique comme le Facteur d'Agression Total et de voir le rapport avec d'autres indicateurs d'agressivité. Il y a une certaine redondance. Je vais vérifier deux ou trois fois si ce joueur est vraiment agressif ou vraiment passif ou vraiment loose. Je veux être sûr que ce n'est pas seulement pré-flop. Il faut garder à l'esprit qu'un joueur moyen passif pré-flop est aussi passif post-flop, et un joueur généralement agressif pré-flop l'est post-flop.

Et si un joueur montre qu'il joue différemment de ce que ses statistiques semblent indiquer sur "sa personnalité au poker", devez-vous être plus prudent ?
Oui. Disons qu'un joueur a un VPIP de 10% et un PFR de 8%. Cela veut dire qu'il est super-tight. Il joue seulement 10% de ses mains pré-flop et en relance 8%, donc il limp ou call seulement 2% du temps. Si ce joueur limp ou call, cela déclenche mon signal d'alarme. Pourquoi ? Car c'est une exception. L'on peut dire la même chose d'un joueur loose passif. S'il a un VPIP de 36% et un PFR de 6%. Le gap est de 29. Ce joueur aime caller et limper. Il relance seulement 1 fois sur 6, alors quand je le vois relancer, le signal d'alarme s'active. Quand vous voyez un joueur jouer différemment de ce qu'indique "sa personnalité au poker", vous devez vous inquiéter.

Une chose que nous disons est que PokerTracker3 a toujours raison. Vous avez raison parfois, par contre le logiciel ne se trompe jamais. Rappelez vous qu'il enregistre le moindre détail. Supposons un joueur qui me relance sur la turn. Que fais-je ? Je clique sur ses stats et je regarde ses statistiques sur la turn. J'observe sa fréquence de relance sur la turn. Mais pas seulement, je regarde aussi s'il relance souvent et dans quelles positions (blinds, début de parole, position intermédiaire, position tardive). En plus de cela, je regarde le total, si j'ai 1000 mains sur un joueur sur une année ou deux, je peux savoir combien de fois il a fait cela en tout, mais je peux aussi savoir combien de fois il a joué ainsi dans cette session.

C'est un point intéressant. Les joueurs sont des êtres humains, ils sont donc affectés par ce qui les entoure ou les situations, dès lors leur approche du jeu peut être différente d'un jour à l'autre.


Exactement. Durant le Super Bowl Sunday, beaucoup de gens continuent de jouer au poker. Souvent, ils regardent la télévision et ont leur famille qui les distrait, aussi ils ne jouent que leurs cartes. Si vous regarder leur VPIP et PFR, ils peuvent être de 20/15, mais ce jour précis ils ne seront que de 7/6. Aussi, si ce joueur relance et que vous avez une paire de 6, c'est peut-être le jour de les jeter même si d'ordinaire vous auriez suivi ou relancer. Vous devez regarder ses statistiques totales aussi bien que celle du jour.

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Kristy Arnett

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