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Kipik Poker : jouer les pots non relancés

Kipik

Vous êtes de Grosse Blinde (BB), un joueur limp (il paie simplement la blinde) et la Petite Blinde complète. N’ayant rien de mieux à faire avec votre main-poubelle, vous checkez. Et, ensuite ?

Généralement, il n’y aura pas trop de suite. Vous allez rater le flop. Ou toucher la plus petite paire. Et vous allez check-fold parce que c’est probablement ce que vous avez de plus raisonnable à faire. Après tout, le pot est extrêmement faible, il n’y a pas eu de relance préflop. Et vous n’avez rien, ou si peu!, et pas la position…

Pour peu que vous jouiez sur plusieurs tables, vous n’aurez probablement même pas vraiment vu la main en cours. Juste la poubelle qui vous sert de main et un flop qui n’a rien changé. Autant s’économiser quelques petites cellules grises et plutôt s’intéresser à la table à côté où vous êtes au Bouton.

Dans l’absolu, vous avez évidemment raison. Il n’est jamais facile, ni recommandé, d’essayer de bluffer plusieurs adversaires. Et encore moins sans la position. Maintenant, si j'écris une chronique sur le sujet, c’est qu’il y a un peu plus à en dire. J’ai promis d’essayer de faire plus court, mais pas à ce point ;)

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Trois blindes, c’est pas rien !

Analysons donc la situation sous un autre angle. Deux joueurs ont limpé et vous avez checké en BB. Le pot fait donc 3bb (3 blindes).

Est-ce vraiment un si petit pot que cela ?

Si vous êtes un joueur de tournoi, oui. Ou ce pot ne représente pas grand-chose en rapport à votre tapis, ou tenter de le gagner risque de vous coûter une trop grosse partie de vos jetons pour justifier la prise de risque.

Mais qu’en est-il en cash game ? Après tout, si je suis un joueur gagnant de 6bb toutes les 100 mains jouées, ce pot représente la moitié de mon gain «horaire» sur une table. Dit autrement, si je gagnais un pot de ce genre en plus toutes les 100 mains jouées, j’augmenterais mon taux horaire de 6bb à 9bb, soit une hausse de 50%. Personnellement, je signe tout de suite !

Si personne n’en veut, je prends !

C’est pourtant une constante dans les parties de cash game à petites limites : les joueurs ne se battent pas pour des pots non relancés. Ils sont prêts à toutes les folies dans un pot relancé mais, de façon quasi systématique, ils vont jouer de façon très linéaire s’il n’y a pas eu de relance. L’action typique est alors de voir les joueurs en début de parole checker jusqu’à un joueur en fin de parole qui va miser, entraînant un fold général.

Ma chronique de la semaine sera donc courte mais simple : battez-vous pour ces pots non relancés. Personne ne s’y intéresse. Personne ne se bat pour eux. Personne ne veut réellement ces trois ou quatre blindes.

Ca n’est pas assez «glamour», il n’y a rien de bien excitant à les gagner. Après tout, quelles sont les chances de prendre le tapis d’un adversaire sur ce genre de coup ? Car c’est ce que les gens recherchent en jouant au No Limit Hold’em : cet instant magique où les tapis volent. Les chances que cela arrive sur un pot non relancé qui se joue à trois ou quatre, dont les blindes, sont extrêmement faibles.

Dit autrement : les pots non relancés sont les plus faciles à gagner. Personne ne cherche à les «défendre». Chacun laisse à son voisin la responsabilité de jouer son tapis pour un pot de 3 ou 4bb.

La prochaine fois que vous vous retrouverez dans cette situation, regardez ce «petit» pot de 3 ou 4bb comme équivalent à 50 ou 100% de ce que vous gagnez toutes les 100 mains jouées. Ou, peut-être, comme ce qui vous manque pour ne pas perdre. Ou gagner un peu. Cet argent dans le pot est quasiment de l’argent mort qui reviendra la plupart du temps à celui qui le réclamera en premier.

Vous vous retrouvez dans un pot limpé, misez !

Que vous ayez touché ou pas, aucune importance. Vous n’avez pas peur de faire une mise de continuation quand vous ratez le flop? Abordez la situation de la même façon.

A la différence que, cette fois, personne ne voudra réellement se battre. Que personne ne s’attend à une mise de votre part (alors que si vous venez de relancer au bouton…). Et que l’investissement sera inférieur à une mise de continuation (et le rapport investissement/pot sera toujours le même, quelque part aux alentours de 75% du pot).

Si vous vous faites relancer, inutile évidemment d’insister. Quand vous misez 3bb pour gagner un pot de 4bb, vous n’avez pas besoin que ça réussisse systématiquement pour générer un profit (remporter le pot 43% du temps serait suffisant si l’action s’arrêtait toujours là)

Si quelqu’un vous paie, insistez généralement au turn. La plupart des joueurs vont vous payer avec des mains extrêmement marginales au flop vu le faible coût que cela représente. Mais la plupart abandonnera sa troisième paire ou son tirage quinte ventrale (ou dieu sait quoi) quand vous tirerez une seconde cartouche.

On ne peut évidemment être jamais sûr de rien sur des tables à petites enchères. Mais, après tout, si vos adversaires avaient une bonne main, ou au moins une main «solide», ils auraient relancé préflop. S’ils avaient trouvé un bon flop, ils auraient généralement relancé. Généralement…

Bien choisir sa « cible »

Rien ne vous oblige non plus à attaquer chaque flop qui se joue sans relance. Comme annoncé plus haut, gagner un pot de ce genre toutes les 100 mains jouées représente déjà un énorme coup de boost pour un taux horaire. Nul besoin non plus de virer complètement maniaque.

Commencez déjà par vous faire la main sur les pots joués à trois. Evitez de le faire si un des joueurs est catalogué comme «pire calling station ever» (ou quel que soit le qualificatif que vous avez donné en note à un joueur qui semble systématiquement vouloir voir l’abattage). Et méfiez-vous des flops dangereux, riches en tirages.

En général, vos adversaires auront limpé pour une bonne raison : ils ont une main spéculative, marginale. Un flop comme 679 sera généralement une bonne occasion de ne pas bluffer, les chances qu’un de vos adversaire ait « trouvé son flop » sont bien trop grandes. A l’inverse, un flop Q64 est parfait pour tenter un arrachage : il est très peu probable que quelqu’un ait touché la top paire et les tirages intéressants sont quasi inexistants. Ce sera en général le cas pour tous les flops avec une figure et deux petites cartes. Même si vous êtes payé au flop, il sera extrêmement rare que votre adversaire ait envie d’insister quand vous miserez aussi au turn.

Vous n’allez bien évidemment pas réussir à tous les coups. Mais ça n’est jamais le cas au poker. L’avantage de ces petites attaques est que vous allez aussi pouvoir les «mélanger» avec vos tirages, comme 45 sur un flop K72.
Si vous voulez limiter les risques, en particulier si ce genre d’attaque au flop est trop facilement payé sur votre table, vous pouvez décider de ne bluffer les pots limpés (sur un bon flop !) que lorsque vous avez un semblant de tirage pour améliorer votre main. Que ce soit une carte au-dessus du flop, un tirage couleur runner runner ou un mauvais tirage quinte… ce ne seront jamais que 3 ou 4 outs (les cartes susceptibles de vous donner la main gagnante) mais, ajoutés à votre fold equity sur une mise flop et turn, cela peut suffire à faire une énorme différence.

Passivité et manque d’attention, les deux péchés capitaux

Le manque de volonté général pour se battre sur des pots limpés en font une cible de choix pour voler quelques blindes par-ci par-là. Il n’existe pas de pots plus faciles à prendre. L’investissement et le risque sont minimes. Essayer de les voler permet en plus de jouer ses tirages plus agressivement. Et le gain, même s’il s’agit en apparence de petits pots sans intérêt, n’a rien d’anecdotique quand on les compare à ce qu’on gagne toutes les 100 mains jouées.

Il ne s’agit pas d’attaquer systématiquement chaque pot limpé. Mais d’être plus attentif pour repérer celui qui, de temps en temps, sera prenable. Encore une fois, si vous en gagnez ne serait-ce qu’un toutes les 100 mains jouées, cela sera suffisant pour que votre taux de réussite (winrate) fasse une jolie pirouette. La prochaine fois que vous jouerez, essayez simplement de compter combien de fois vous avez juste checké le flop sans vraiment plus de réflexion…

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