Le premier tournoi « Homme - Machine » le 23 juillet 2007
Le « premier championnat Homme - Machine » opposera lundi 23 juillet 2007 les joueurs de poker professionnels californiens Phil Laak et Ali Eslami contre Polaris, un logiciel simulateur développé par des chercheurs canadiens de l'université d'Alberta au Canada.
Le match se tiendra du 23 au 24 juillet à Vancouver au Canada à l'hôtel Hyatt Recency au cours du meeting de l'Association pour le développement de l'intelligence artificielle (Association for the Advancement of Artificial Intelligence - AAAI).
Le championnat sera jouée en limit Hold'em. Laak et Eslami joueront quatre fois séparément une session de 500 mains contre Polaris, deux lundi et deux mardi. Afin de minimiser la part de chance, chaque session sera organisée comme un « match dupliqué ». Lack recevra les même cartes que celles distribuées à Polaris contre Eslami, tandis qu'Elami se verra donner les même cartes que celle distribuées au logiciel contre Laak. Les cartes communes seront également identiques.
La paire de joueurs entrera en compétition simultanément dans des salles séparées contre des exemplaires similaires du logiciel Polaris. Ces deux logiciels ne pourront pas communiquer entre eux.
Au terme de chaque session, les jetons des humains seront classés en colonnes et comparés au nombre de jetons remporté par les logiciels Polaris. Si Laak et Eslami arrivent à accumuler au moins 25 petites mises de plus que Polaris dans une session, ils se partageront le prix de 5.000$.
En fait, ce n'est pas la première fois que Laak représente les humains contre une machine dans une compétition de poker. En juillet 2005, le casino en ligne Golden Palace avait sponsorisé un championnat du monde de poker des robots dans lequel six équipes d'informaticiens et leur programme s'affrontaient pour un prix de 100.000$. Le logiciel vainqueur rencontrait Laak. Le programme victorieux, « Poker Probot », programmé par l'ingénieur Hilton Givens (Etats-Unis, Lafayette) avait battu celui de l'université d'Alberta dans un match d'exhibition. Poker Probot avait affronté Phil Laak au Casino Binion's Horseshoe à Las Vegas. Poussé par les chants incantatoires de ses supporters, « Humains ! Humains ! », Laak avait battu Poker Probot après trois heures de jeu et plus de 300 mains.
En juillet 2006, le groupe d'Alberta a remporté la première compétition « AAAI Computer Poker » à Boston. L'équipe de recherche est emmenée par Jonathan Schaeffer, qui détient une chaire de sciences informatiques à l'université d'Alberta. Schaeffer est particulièrement connu pour avoir été l'auteur du programme Chinook, un simulateur de jeu d'échecs entré pour la première fois en compétition contre des joueurs d'échecs de haut niveau au début des années 90.
Après 18 ans de développement, l'équipe candienne d'Alberta a annoncé « avoir résolu le problème » posé par les échecs, ce qui signifiait qu'ils déclaraient avoir réussi à créer un logiciel prenant toujours les meilleures décisions dans toutes les situations. Ceci après avoir fait travailler une centaine d'ordinateurs sur l'analyse de plus de 500 millions de combinaisons sur l'échiquier.
Les chercheurs espèrent-ils également « résoudre » le problème du poker ? Du moins en Limit Hold'em? « L'objectif général de la recherche en intelligence articifielle est de comprendre comment peut être envisagé un calcul permettant d'aborder une information imparfaite et incertaine » disent -ils. Toutefois, ils ajoutent que l'un de leurs buts spécifiques est de « produire par la suite un logiciel lié au poker plus fort que les joueurs humains. »
L'ouverture de ce tournoi « Homme Machine » rappelle celui ayant mis en scène le « Deep Blue » d'IBM, un logiciel simulateur aux échecs, qui avait battu le champion du monde de l'époque en 1997, Garry Kasparov . Toutefois, à l'inverse des échecs, le poker est un jeu basée sur une information incomplète présentant un problème plus ardu pour les chercheurs.
« La différence entre les deux jeux réside dans le fait que les échecs est un jeu de connaissace parfaite, ce qui veut dire que rien n'est caché aux joueurs » explique Schaeffer. « Au poker, vous ne pouvez pas voir la main de votre adversaire et vous ne savez pas quelles cartes seront distribuées. Ce qui rend le poker plus difficile pour les chercheurs vu sous l'angle de l'intelligence artificielle. »
Polaris devrait tenir la dragée haute à ses adversaires humains. C'est-ce que pense Schaeffer. Comme les humains, Polaris « apprend, s'adapte et exploite la faiblesse de ses adversaires. » dit-il. Le logiciel utilisé aujourd'hui a largement évolué depuis l'année dernière. Le résultat des sessions sera publié sur le site de l'université d'Alberta (cs.ualberta.ça) et l'historique complet des mains jouées seront accessibles par la suite.
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