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Interview exclusif - Partie 2 - Arnaud Mattern : "Le téléphone n'a pas arrêté de sonner"

Interview exclusif - Partie 2 - Arnaud Mattern :

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Dans la première partie de notre interview, Arnaud Mattern a abordé en détail son parcours de joueur de poker professionnel ainsi que de sa table finale lors de l'European poker Tour de Prague.

Dans cette seconde partie, Arnaud parle de stratégie, de ses objectifs et de son blog qu'il partage avec Nicolas Levi…

Julien Roman : Penses tu que cette victoire à l'EPT de Prague va changer quelque chose dans ta vie ?

AM : Oui, il y a des choses qui ont changé… Le téléphone, par exemple, n'a pas arrêté de sonner et on me demande des cadeaux de noël ! Et cela vient de gens que j'ai pas vu depuis longtemps (rires)…Ce qui était marrant justement, c'est quand j'étais à Londres avec Nicolas Levi à mon retour, on va dans un centre commercial, je suis au rayon « caleçon », j'y vais pour m'acheter un caleçon, et là il y a un mec qui arrive, qui me regarde et qui dit « excusez moi, vous êtes pas le mec qui à gagné Prague ? » (rires), et là évidemment ça m'a fait marré parce qu'on ne m'avait jamais reconnu dans la rue pour quoique ce soit…

JR : C'est la retombée du succès, tout cela à partir d'une histoire de caleçon…

AM : (Il éclate de rire…) Donc j'ai trouvé ça assez hallucinant, et il me disait « oui, je suis français j'ai suivi ça sur Winamax, merci, on a vibré, c'était comme une finale de foot » et il est parti... C'est là que j'ai vu toute l'ampleur de ce que j'ai fait…

JR : Quels sont les nouveaux objectifs que tu t'es fixé?

AM : Je crois que je vais rester « poser », je vais pas m'enflammer, je vais sûrement jouer des limites un petit plus élevées et je pense pas que ça va changer grand-chose pour l'instant à ma vie. La seule chose que je trouve vraiment sympa, c'es qu'il y a un gros écart entre faire 1er ou 2ème…

JR : Tu parles en termes de prix ?

AM : Je ne parle pas d'argent, mais au niveau de l'accomplissement et de la satisfaction finale. C'est comme un aboutissement, dans la mesure où on retient plus souvent les premiers que les deuxièmes. Je suis content que ça se soit bien passé parce que j'aurai pu finir deuxième, et là, j'aurais eu une grosse déception. Je sais ce que c'est de finir deuxième, donc là ça fait plaisir d'avoir remporter un évènement important. C'est quelque chose qui va rester toute ma vie…Le fait d'avoir terminé premier c'est vraiment magnifique.

JR : Quel est dorénavant ton nouvel objectif ? De confirmer ? Ou de viser plus haut ?

AM : Déjà, je vais faire tous les EPT, je compte bien essayer de faire un back-to back quelquepart, au moins une table finale. Je serais présent également aux WSOP. Je vais probablement me concentrer sur les évènements à gros buy-in. Je crois qu'il y a 5 ou 6 évènements à 10 000$, et je pense pas que je donnerais énormément d'énergie dans les évènements à faible buy-in où il faut avoir de la chance dès le départ. Alors, que dans les évènements à gros buy-in, grace a la structure, on peut vraiment jouer.

JR : D'ailleurs, tu les as faits l'année dernière ?

AM : J'étais arrivé dans les gros tapis. Je suis monté à 100 000 le premier jour, je suis revenu le deuxième jour, et j'ai eu une table assez difficile car à ma gauche il y avait Darell Dicken, plus connu sous le nom de « Gigabet », donc je savais qu'il allait falloir se battre, qu'il n'allait pas lâcher l'affaire, et que moi non plus… Soit je me laisse faire, soit je lui fais comprendre qu'il n'est pas le patron…

JR : Mais tu n'as pas fait la même stratégie face à Chris Kjondal à la table finale de l'EPT…

AM : Non, j'ai évité la confrontation avec lui… je savais que Lauttmann et Kjondal allaient contre-attaquer. J'ai d'ailleurs perdu un coin-flip avec une paire de dix contre K-Q, au niveau psychologique, j'ai perdu un peu d'image.Puis, sur un coup ou je raise au bouton, Lauttmann re-raise et je call, tombe un flop Q-10-9 avec deux carreaux, là il check et je fais une mise ridicule de 90 000 dans un pot de plus de 500 000 et là il passe…

JR : Et toi t'avais quoi ?

AM : Euh, là j'avais rien…Et dans ce coup, je reprend de l'image. C'est un move important à ce moment là puisque ça montre que je ne vais pas me laisser faire. C'est important à un moment de refaire l'écart. Certes, ils ont la position mais il faut y aller, il faut jouer le coup à fond, et reprendre le contrôle de la table.

JR : Souvent dans ce genre d'évènement il y a une part de chance, quelle est selon toi, cette part de chance ?

AM : Sur un tournoi, c'est très compliqué à définir parce que la chance est énormément présente. Tout ce que tu peux faire c'est de prendre les bonnes décision et de prier pour que ça tienne. J'ai eu la chance de tomber sur des tables où les joueurs n'étaient pas forcément des fines lames, grâce auxquels j'ai bénéficié de pas mal de « livraisons » …

JR : Dont ce fameux joueur espagnol, Sevilla…

AM : Tout à fait, je lui ai pris pas mal de jetons car il faisait pas mal d'erreurs, il était impatient, donc oui, là c'est de la chance d'être à une table où les joueurs font un peu n'importe quoi.

JR : Tournons un peu la page de l'EPT et revenons un peu sur le style de vie que tu as choisi, dont ton installation à Londres…

AM : En fait, Nicolas Levi habite à Londres, je trouvais assez sympa d'habiter dans une grande ville européenne, je repasse souvent à Paris pour voir les amis, mais j'ai pas mal d'amis à Londres et c'est sympa là bas, on va à la gym ensemble…

JR : Justement, quel est ta préparation physique pour ce genre de tournoi ?

AM : Je fais un petit peu plus de sport, j'essaye d'en faire trois à quatre fois par semaine quand je peux, et là je fais de la musculation pour le dos, ça se voit pas encore (rires) mais j'espère que ça viendra bientôt…Je fais de la gym, du cardio, du vélo, un petit peu de tout pour avoir une bonne tenue de table et pouvoir encaisser des journées de 8 heures, 10 heures de poker.

JR : T'as jamais pensé partir t'installer à Las Vegas ?

AM : Non, j'ai d'excellents amis à Las Vegas, mais je préfère l'Europe, j'aime beaucoup le style européen. Donc, pour l'instant je vais rester sur Londres…

JR : Tu joues dans un casino londonien ?

AM : Très très rarement, je joue plutôt online et lors de cash game…

JR : Et ton prochain évènement, ce sera l'EPT aux Bahamas ?

AM : Voilà, donc à Paradis Island. C'est super sympa, c'est le seul tournoi où si tu sautes, t'es content quand même, tu vas à la plage, tu fais du jet ski et tu prends des massages… Dans les deux cas t'es content…Table finale ou pas table finale, t'es content…C'est magnifique (rires).

JR : Et as-tu entendu parler de la « Poker Academy » ?

AM : oui…

JR : Et Qu'est ce que tu en penses ?

AM : Il est difficile d'en parler avant de savoir comment ça va être, quel sera le contenu, les joueurs qui seront dedans… Ce qui serait vraiment sympa c'est qu'il y ait deux ou trois têtes connues qui émergent et deviennent des "stars" du poker… De toute façon, tout ce qui parle du poker, de près ou de loin, c'est quelque chose de bien, ça crée un buzz, les gens s'y intéressent…

JR : Abordons maintenant une question stratégie avec toi. Imagines que tu es dans un tournoi et que tu touches AK, tu fais une relance classique à 3 fois la BB et tu trouves un payeur. Tombes au flop A – 7 – 4… et tu touches la top paire avec le kicker max. Comment arrives-tu à te sortir d'une situation où ton adversaire a touché un brelan de 4 invisible ?

AM : En fait, c'est une question que l'on peut pas résumer en deux phrases. C'est un ensemble de plusieurs paramètres, comme le type de joueur en face, la profondeur des tapis… Maintenant, si j'ai 200bb, c'est très difficile que je perde mon tapis sur un flop A-9-4, dans le doute… je passe… et la je perd pas beaucoup, disons 20bb, mais je vais protéger mon tapis. Ca dépend du joueur que j'ai en face…

JR : Si c'est Sevilla, tu fonces…

AM : Si c'est Sevilla, je paye dix fois, cent fois même…(rires)

JR : Quelle est d'ailleurs ta main préférée…

AM : En général, j'aime bien 6-9 assortis…à cœur si possible (rires), contrairement à AK qu'on appelle big slick, là c'est « Big lick » pour des raisons que l'on expliquera pas… (rires)…

JR : Et ton joueur préféré ?

AM : Je ne vais pas être original, mais j'aime beaucoup Phil Ivey parce qu'il a une bonne prestance, il contrôle très bien ses émotions et il ne tilt jamais. Je pense qu'il a énormément de qualités par rapport aux autres joueurs. Et autre joueur que j'aime bien, c'est Patrik Antonius, il est impressionnant. Quand il est à une table, il dégage quelque chose de fort, on sait déjà qu'il ne va pas faire beaucoup d'erreurs.

JR : Parles nous un peu de ta team, la Team Winamax.

AM : Je suis vraiment très honoré d'avoir intégré la Team Winamax parce qu'il y a des joueurs exceptionnels et une ambiance particulière. On se déplace, on fait la fête, il y a vraiment une bonne atmosphère. En plus de cela, on fait souvent des brainstorming, tout le monde parle de poker et chacun à sa spécialité. Par exemple Guillaume De la Gorce alias "Johny001"qui est bon surtout en heads up, Ludovic « cuts » Lacay qui est fort en tournoi, « tall » (NDLR : Antony Roux) qui lui est bon en cash game short-handed, j' arrete la liste...On entend des points de vue differents. Dans la Team, on s'encourage, ça fait vraiment une émulation, c'est très enrichissant. Je suis content d'avoir intégré la team Winamax.On enregistre également des vidéos coaching proposées on-line, et j' admets que j apprends autant moi meme à les enregistrer, que les gens à les regarder!...

JR : Tu tiens également un blog avec Nicolas Levi…

AM : Oui, effectivement, on tient tous les 2 un blog en permanence, ( www.teamrobusto.com), on raconte les voyages, les tournois, on analyse des mains, on met les photos sympas etc. Toutes les critiques et avis sont les bienvenus!

Fin de l'interview

Merci à Arnaud !

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