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Poker Business - Le Groupe Partouche déficitaire en 2008

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Gwenn Rigal
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Le Groupe Partouche, deuxième casinotier de France avec un chiffre d'affaires de 482M€ l'année dernière, a présenté le 10 mars 2009 son rapport annuel aux analystes financiers. Pour la première fois de l'histoire du Groupe, les comptes étaient dans le rouge avec un résultat déficitaire de 4M€, après une année 2007 bénéficiaire de 24M€.

Groupe Partouche : diagnostic d'un malaise

On le sait, le secteur des casinos va mal depuis un an et le Produit Brut des Jeux (PBJ) du secteur illustre bien cet état de fait, avec une chute de 8,4% en France en 2008. Partouche est en phase avec cette évolution, avec une baisse de son PBJ de 7,8% en 2008. Or, malgré ses 19 hôtels, ses 130 restaurants, ses 5 spas et ses 2 golfs, le PBJ continue d'être l'alpha et l'omega de Partouche puisque, même amputé des prélèvements obligatoires, il représente encore les trois quart du Chiffre d'Affaire du Groupe.

Les Jeux traditionnels se portent plutôt bien, avec une progression de 11% essentiellement tirée par le Poker, qui a représenté un PBJ de 16,6M€ pour Partouche l'année dernière. Les Jeux de table (roulette, blackjack..) sont restés stables. Le problème vient en fait des machines à sous, qui représentent 90% de l'activité Jeu de Partouche. Lorsqu'elles éternuent, c'est tout le Groupe qui s'enrhume. Et leur fréquentation a chuté de 10% en 2008.

Les conséquences s'enchaînent : Le Chiffre d'Affaires recule de 6% en 2008, passant de 511M€ à 482M€; les charges fixes étant très élevées dans ce secteur, la baisse de chiffre d'affaire se reporte presque intégralement sur le résultat opérationnel, en recul de 60% en 2008. Il passe ainsi de 76M€ à 30M€. Si l'on rajoute maintenant les charges financières et l'impôt sur les bénéfices, le résultat net est désormais déficitaire de 4M€ et la trésorerie du Groupe divisée par deux en un an, passant de 129M€ à 69M€.

Les causes de cette désaffection ont déjà été diagnostiquées : interdiction de fumer dans les établissements, contrôles à l'entrée, concurrence des sites de jeu d'argent en ligne et puis surtout la crise, qui réduit le budget moyen familial consacré aux loisirs.

Et début 2009, les choses n'ont pas l'air de s'arranger puisque le PBJ du mois de janvier accuse un nouveau recul de 17% par rapport à la même période de l'année dernière.....

Une dette problématique

L'urgence de 2008 a été de renégocier les conditions de remboursement des 300M€ toujours dus à un pool bancaire, qui représentent l'essentiel de la dette du Groupe Partouche. Le problème vient des conditions du prêt qui lient Partouche au respect d'un certain nombre de critères financiers, notamment d'endettement et de solvabilité, sous peine de devoir faire face à une obligation de remboursement anticipé. En raison de la baisse de profitabilité du Groupe, ces critères n'ont pu être respectés en 2008. Le 31 octobre dernier, un accord temporaire a été trouvé, valable uniquement pour l'exercice 2008 et assujetti à de nouvelles conditions, notamment un plafonnement des investissements bruts à 20M€ en 2009.

Cela pourrait conduire Partouche à revoir à la baisse sa politique actuelle d'investissements, qui prévoyait jusqu'à présent l'ouverture d'un ou deux Pasinos par an (évalués à 15M€ pièce). Concernant les investissements prévus en 2009 dans les deux Pasinos actuellement en construction à la Ciotat et à la Grande Motte, "leur exécution reste néanmoins conditionnée à la possibilité d'obtention d'un financement interne ou externe", selon le rapport annuel du Groupe.

Et Partouche, de son propre aveu, devra restructurer sa dette à l'avenir, 2008 n'ayant été qu'une parenthèse et les anciens critères s'appliquant désormais de nouveau. Leur respect en 2009 s'avère toujours aussi problématique.

Les mesures prises par Partouche

Parmi les pistes étudiées par le Groupe Partouche pour redresser la barre en 2009, une réduction des coûts opérationnels, des cessions d'actifs non stratégiques et la poursuite du développement de Partouche Interactive, le pôle multimédia du Groupe.

Réduction des coûts opérationnels

Les charges de personnel ont cru de 3,7% en 2008, en grande partie à cause du nouvel engouement suscité par le Texas Hold'em dans les casinos du Groupe. Partouche a décidé de tailler dans ces "coûts opérationnels", notamment en réduisant les horaires d'ouverture de certains casinos. Le casino de Port Barcarès a même été transformé en établissement saisonnier. Et d'autres coûts sont également dans la ligne de mire des "Cost Killers" de chez Partouche, comme les budgets publicitaires, le sponsoring ou les opérations de prestige. Economies attendues par le Groupe en 2009 : 10M€.

Cessions d'actifs

Le Groupe passe aussi en revue "l'ensemble de ses actifs pour tenter de réaliser quelques cessions venant conforter sa trésorerie". Mais la crise devrait sensiblement réduire le nombre d'acquéreurs potentiels.

Développement de Partouche Interactive

Enfin, concernant Partouche Interactive, le Groupe Partouche poursuit sa stratégie de développement tous azimuts et est désormais présent sur le Web, le téléphone mobile et la télévision interactive. Pour le moment, cette division affiche un Chiffre d'Affaires de 3M€ et un résultat opérationnel négatif de 10M€, mais elle est en pleine phase de croissance interne et externe et représentera peut-être un jour une source majeur de cah-flow. Son site de jeu en ligne, basé à Gibraltar, a ouvert en septembre 2007 avec une offre de backgammon. Le Poker est arrivé un an plus tard, en mode gratuit tout d'abord, puis payant (depuis novembre 2008).

Notons simplement qu'en devançant l'appel des autorités et en ouvrant un site de jeu d'argent en ligne pleinement opérationnel avant que le secteur ne soit officiellement libéralisé en France, Partouche s'est lancé dans un bras de fer contre l'Etat dont il n'est pas sûr de sortir gagnant...

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Gwenn Rigal

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