Interview PokerNews : Sami 'LarsLuzak' Kelopuro, 12e du EPT San Remo
Après avoir écumé les tables virtuelles, Sami Kelopuro, plus connu des « railbirds » sous le pseudo de LarsLuzak, vient de prendre une belle 12e place lors du EPT San Remo 2009 pour un gain de 45.700€, inaugurant de belle façon son palmarès live qui restait vierge jusqu'à présent malgré quelques apparitions comme à Dublin en 2007 ou aux WSOP 2008. . Kelopouro est tombé face à Dragan Galic, le joueur croate chipleader depuis la première journée a éliminé le Finlandais avec K♦9♦ contre A♥3♥ alors qu'il ne lui restait qu'une trentaine de blinds.
Comme Ilari 'Zigmund' Sahamies, Sami Kelopuro est Finlandais. Comme Phil Ivey, il est capable de gagner des centaines de milliers de dollars en quelques heures de cash game online. Comme Patrick Antonius, il partage son temps entre Monte Carlo et n'aura donc eu que quelques kilomètres à parcourir pour cueillir son premier résultat en live. Ce n'est donc pas vraiment un hasard si il a déjà rasé toutes ces stars du poker en cash game, toutes victimes du discret 'LarsLuzak, notamment depuis son retour en « high stakes » fin 2008 : 'Zigmund' pour 843 872$, Antonius pour 606.283$, et Ivey pour 372.861$ pour ne citer qu'eux. En février 2009, LarsLuzak a connu un rush sur Full Tilt Poker lui permettant d'encaisser plus de $2 millions de gains en 3 jours à peine (ce qui correspondait à ses pertes 24 heures avant cette remontée fantastique !
Agé de 22 ans seulement, Sami Kelopuro aurait appris le poker lors de son service militaire. Il découvre le poker online sur la salle PokerRoom.com, qui ironie du sort a fermé ses portes quelques jours avant son premier gain en live. Lors de son explosion sur internet en 2007, ses exploits ne se limitèrent pas au seul cash game, comme en atteste sa victoire dans le tournoi High-Roller NLHE 10.000$ sur Pokerstars cette année-là.
Son ascension fut tout simplement fulgurante notamment sur Full Tilt Poker, faisant une entrée fracassante sur les tables de cahs game en Omaha mais comme tous les joueurs de sa trempe, LarsLuzak est tout aussi connu pour ses victoires éclatantes que pour ses pertes occasionnelles mais abyssales. Son style se rapproche de celui de Antonius ou Dwan, large agressif et changeant souvent de rythme. Suite à un « bad run » sanglant, LarsLuzak va même y laisser l'intégralité de sa bankroll sur Full Tilt, site qu'il quittera pendant près d'un an avant le retour en fanfare que l'on sait. Ce départ alimenta les rumeurs selon lesquelles il avait totalement arrêté le poker, alors qu'il s'était simplement trouvé un autre pseudo (EskiMoes7) et une nouvelle carrière sur Betfair.
Ce départ alimenta les rumeurs selon lesquelles il avait totalement arrêté le poker, alors qu'il s'était simplement trouvé un autre pseudo (EskiMoes7) et une nouvelle carrière sur Betfair.
Il y a moins d'un mois, PokerNews était parti à la rencontre de Sami 'LarsLuzak' Kelopuro afin de mieux découvrir ce phénomène assez discret sur lui-même.
PN: Quand vous êtes revenu sur les tables de poker online à la fin de l'année dernière, vous avez fait souvent la une en participant aux plus grosses parties de cash game jamais vues sur le net. D'après vous jusqu'où cette inflation du prix des paries peut-elle aller ?
Kelopuro: Il y a un grand fossé entre le niveau le plus haut et le niveau juste en dessous. Il n'y a dorénavant quasiment aucune partie entre 25$/50$ et 500$/1000$. Les mêmes joueurs qu'on voyait en 200$/400$ jouent maintenant en 500$/1000$. Est-ce que tous ont doublé leur bankroll pour se permettre la transition ? Probablement pas. Peut-être que les parties sont déjà trop chères : je n'imagine que nous aurons des tables à 1000$/2000$ avant un moment.
Mais nous ne sommes pas loin du pot à $1 Million. Il me semble que le plus gros pour le moment a été de 724.000$. Tout ce dont vous avez besoin pour que ça arrive est deux gros tapis de 500.000$ et une grosse rencontre. Je pense que c'est possible, les parties sont assez folles pour ça et les tapis deviennent assez profonds en raison du « gambling » spécifique au Pot Limit Omaha.
PN: Les sommes d'argent échangées lors des plus grosses mains de poker online sont ahurissantes. Les joueurs de hautes limites que vous êtes se rendent-ils compte qu'il y a une crise économique en ce moment ? Est-ce que cela affecte le jeu d'une quelconque façon ?
Kelopuro: Malheureusement pour nous, il n'a pas tellement de riches amateurs jouant aux plus hautes limites sur internet. Ce sont toujours les 15 mêmes joueurs que l'on retrouve aux plus grosses parties année après année, et je pense que la récession ne fait pas vraiment partie de leurs soucis. Bien sûr il y a de nouvelles stars montantes qui débarquent en hautes limites de temps en temps, et parfois certains des joueurs réguliers craquent leur bankroll, mais je doute que ça ait quoi que ce soit à voir avec la crise. Elle affecte probablement beaucoup plus les parties de moyennes limites.
PN: Vous avez la réputation de défier les meilleurs joueurs du monde. Pensez-vous avoir un avantage ou est-ce juste pour le challenge ?
Kelopuro: Je ne pense pas être le meilleur, loin de là. J'aime les défis et jouer les meilleurs joueurs. Si je pense que quelqu'un a un gros avantage sur moi j'arrêterai probablement de jouer contre lui. Avec les meilleurs joueurs l'argent va et vient, l'avantage s'il y en a un est minime sur le long terme. Le problème c'est l'absence de parties plus faciles régulières, à moins que je ne descende en 25$/50$, ce qui paraît impossible après avoir joué en 500$/1000$. Je pourrais attendre que plus de joueurs ne se joignent aux parties mais parfois ce la prend une éternité. Si par exemple je vois Phil Ivey tout seul à table et qu'il n'y pas d'action ailleurs, bien sûr je vais m'asseoir pour le jouer !
PN: Vous êtes aussi connus pour votre jeu solide et surtout une absence totale de tilt. A quel point est-il difficile de maîtriser ses émotions dans des parties à de telles limites et avec autant de pression ?
Kelopuro: Tout le monde tilte à un moment ou un autre, mais je pense que je ne suis pas le pire pour ça. On ne peut pas penser à l'argent réel ; d'une certaine manière ça doit toujours rester des nombres sur un écran. C'est plus facile de manier des centaines de milliers ainsi ; on ne pense pas « oh, je viens juste de perdre deux Ferraris ». D'autre part je sais que si je ne me sens pas à l'aise pour jouer, je suis capable de faie une pause. Les parties ne se jouent pas en permanence, donc on devrait toujours jouer quand il y a les meilleures parties. S'il y a un fish à la table et que vous tiltez après un ou deux bad beats, vous devez faire avec et vous calmer. Parfois ce n'est pas si facile… beaucoup encaissent mal la pression.
PN: Vous êtes jeune, plutôt pas mal physiquement, et vous êtes capable de gagner un million de dollars avec quelques clics de souris. Comment gardez-vous la tête froide ?
Kelopuro: Je ne pense pas avoir changé à cause de l'argent. J'ai beaucoup d'amis grâce au poker, mais je passe pas mal de temps avec mes amis d'enfance. Bien sûr je dépense plus qu'avant, mais je pense mener une vie à peu près normale et je fais plein de trucs normaux comme tout le monde. L'argent c'est juste de l'argent : ça ne devrait pas changer qui on est ou comment on se comporte avec les autres.
PN: Des centaines de « railbirds » vous observe sur les tables de Full Tilt quand vous jouez, est-ce que cela vous donne l'impression d'être une célébrité ?
Kelopuro: Je sais que beaucoup de gens observent les parties, mais la plupart ne connaissent que mon pseudo. Je n'ai aucune victoire en tournoi live. Je ne suis pas passé dans les grosses parties de cash game télévisées. Les gens ne me reconnaissent pas tant que ça, en fait. Je pense que ca changera dans le futur. Je vasi faire d'avantages d'interviews et être plus impliqué dans des activités autour du poker. Ce qui est bien avec les fans de poker, c'est que ça ne va jamais trop loin. De toute façon, l'immense majorité des gens qui ne jouent pas au poker en sauront jamais qui vous êtes.
PN: Est-ce que l'idée de gagner un tournoi majeur comme un bracelet WSOP vous fait rêver ?
Kelopuro: Bien sûr ! Le seul problème c'est que je suis un énorme fish en tournoi. Mais je vais quand même jouer quelques tournois WSOP cette année et ce serait une grande réussite de devenir le premier Finlandais à décrocher un bracelet WSOP
PN: Il n'y a certes pas encore de bracelet WSOP Finlandais, mais les trois plus gros joueurs de cash game online en Europe sont scandinaves, et plus précisément Finlandais : Patrik Antonius, Ilari 'Ziigmund' Sahamies et vous. Quel est votre secret ?
Kelopuro: Je ne sais pas si nous avons un secret. Il y a beaucoup de bons joueurs en Suède, en Norvège et au Danemark. Mais c'est vrai que les trois plus gros joueurs européens sont Finlandais. Pour être honnête je pense que c'est juste une coïncidence.
PN: Votre bon ami Zigmund est connu pour ses paris à hautes-limites avec certains joueurs comme Phil Ivey. Faites-vous partie de cette culture des « prop bets » ?
Kelopuro: J'ai fait quelques paris stupides, mais j'essaie d'y aller doucement. Je n'aime pas jouer à la loterie pour trop d'argent, beaucoup de joueurs ont perdu tout leur argent avec un pari idiot. J'ai commencé à jouer au golf il y a un an ; il faut que je fasse attention avec ça – je ne veux pas me retrouver impliqué dans des paris à 500.000$ sur un parcours de golf avant longtemps !
Vous pouvez retrouver LarsLuzak assez souvent sur les tables de Pot Limit Omaha « high stakes » de Full Tilt Poker à 400$/800$ et 500$/1.000$, notamment en heads-up. Pour suivre ses exploits vous pouvez vous rendre sur son blog pokerisivut.com, à condition de lire couramment le finlandais ! Sinon, restez branchè sur PokerNews pour toutes les news sur les plus grosses parties de cash game online.
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