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Libéralisation du Poker en ligne : Vers une alliance Barrière - Française Des Jeux ?

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Gwenn Rigal
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Libéralisation du Poker en ligne : Vers une alliance Barrière - Française Des Jeux ? 0001

Un article du quotidien Le Monde daté du 23 septembre 2009 évoque l'hypothèse d'un rapprochement dans le monde du poker en ligne entre la Française des Jeux (FDJ), qui a réalisé 219M d'euros de Chiffre d'Affaire sur Internet en 2008, et le Groupe Barrière, le principal casinotier du pays, qui a lancé sa propre offre de jeux d'argent en ligne baptisée lecroupier.com au mois de mars 2009.

Dominique Desseigne, le Président des Casinos Barrière, ne nie pas que des discussions ont déjà eu lieu avec Christophe Blanchard-Dignac, le patron de la FDJ, mais précise que rien n'est encore signé.

La Française des Jeux manque d'expérience dans le poker en ligne

En théorie, la FDJ et le PMU sont les deux seuls opérateurs habilités à proposer des jeux d'argent en ligne en France tant que la future loi sur l'ouverture du marché n'aura pas été votée par le Parlement. Cette loi devrait être examinée en première lecture par l'Assemblée Nationale les 7 et 8 octobre prochains. Eric Worth, le Ministre du Budget en charge du projet de loi, s'attend à ce que la future Autorité de régulation mise en place par le texte (l'ARJEL) reçoive une centaine de demandes de licences, certaines pour le poker en ligne, d'autres pour les paris hippiques ou sportifs. Les candidats sont en effet nombreux à vouloir se partager un gâteau estimé à plusieurs milliards d'euros par an.

Mais dans les faits, les joueurs français ont déjà le choix entre une myriade de sites 'illégaux' opérant depuis des pays à la législation plus souple, comme Malte, Aruba ou les îles anglo-normandes. Ces opérateurs ont accumulé une expérience certaine dans le monde du poker en ligne qui fait défaut aux opérateurs historiques, nouveaux venus sur ce marché. C'est pour profiter de cette expérience que la Française des Jeux pourrait décider de s'allier avec un opérateur existant plutôt que de ne compter que sur ses propres forces.

Barrière a peur d'arriver trop tard

Du côté de Barrière aussi, une telle alliance aurait du sens, car le casinotier est désespérément à la recherche de relais de croissance pour combattre les effets de la crise. En 2008, le Produit Brut des Jeux de Barrière a ainsi reculé de 12%, un tendance qui pourrait encore s'aggraver en 2009. Il lui faut donc à tout prix investir les nouveaux marchés du Net, en pleine explosion depuis plusieurs années. Mais il est compliqué de s'imposer sur un marché dans lequel on est arrivé en retard. D'autant que lecroupier.com reste pour l'heure interdit aux joueurs français afin de ne pas mettre Barrière en porte-à-faux avec la loi et de maintenir ses chances de décrocher une licence l'année prochaine, au moment de l'ouverture officielle du secteur des jeux d'argent en ligne dans notre pays.

Ainsi, on comprend mieux le sens que pourrait revêtir une alliance FDJ-Barrière, la première profitant de l'expertise et de la crédibilité du principal casinotier français dans un secteur - le poker - où elle n'a pas d'autre légitimité que le jeu à gratter du même nom qu'elle vient de lancer dernièrement. Barrière, de son côté, y trouverait une visibilité accrue et un partenaire financier de poids.

La FDJ ne renonce pas encore au cavalier-seul

Des observateurs plus prudents notent pourtant que la FDJ a déjà signé un contrat avec la société californienne Cyber Arts au mois de mai dernier, afin qu'elle lui fournisse une solution logicielle pour le poker en ligne. Cette société possède déjà l'opérateur transalpin Gioco Digitale dans son portefeuille client, une entreprise qui est leader des Jeux d'argent en ligne en Italie (20% de part de marché) et qui a été rachetée par Bwin au début du mois de septembre pour une somme avoisinant les 100 millions d'euros. L'architecture technique achetée par la FDJ semble donc au-dessus de tout soupçon et pourrait lui permettre de faire cavalier seul si jamais les discussions avec Barrière - ou un autre opérateur - n'aboutissaient pas.

Car, comme le rappelle Dominique Desseigne dans l'article du Monde : "Tout le monde discute avec tout le monde".

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