L'European Poker Tour Tallinn signé Gloria Balding

22 Aout 2010

Gloria Balding

La journaliste de PokerNews Gloria Balding revit pour vous ses meilleurs souvenirs de l'EPT Tallinn, la première étape de l'European poker Tour. Après le break qui a suivi la fin des WSOP, ce tournoi ouvrait le bal d'une saison européenne qui s'annonce passionnante.

Mardi 17 août, je me suis réveillée sur les bords de la Baltique et me suis couchée en écoutant le bruit de la Méditerranée depuis ma fenêtre. Bon, pour être tout à fait honnête, je ne me suis pas vraiment réveillée au bord de la baltique pour la bonne et simple raison que j'avais passé une nuit blanche. Mais rembobinons un peu jusqu'à début août. Les semaines qui se sont écoulées après la fin des World Series of Poker me laissent un goût doux-amer. Je me suis certes reposée, mais faire mon entrée chaque jour dans l'Amazon Room du Rio Casino à Las vegas avait eu sur moi un effet pavlovien. Je m'étais habituée au bruit des jetons, aux journées à rallonge et aux émotions fortes qui accompagnent les victoires ou les éliminations de vos amis. Après les WSOP, reprendre une vie normale n'a pas été simple. Heureusement, le PokerStars European Poker Tour saison 7 est arrivé.

EPT : Mon histoire d'amour avec Tallinn

Je juge secrètement les joueurs. Je les divise en deux catégories : ceux qui jouent les EPT et ceux qui ne les jouent pas. Cela fait cinq ans maintenant que je travaille dans le milieu du poker et, pour moi, l'EPT est un circuit unique au monde. Lorsqu'on a annoncé que la première étape se ferait à Tallinn, j'étais carrément extatique. Il faut dire que j'ai une longue histoire personnelle avec cette ville, depuis l'époque de mon voyage d'étude à Helsinki, en Finlande, quand j'avais 17 ans. Il était interdit aux moins de 18 ans de boire de l'alcool en Finlande mais l'âge légal pour ce faire n'était que de 16 ans en Estonie. Une ou deux fois par mois, on prenait donc le ferry avec les copains et quelques heures plus tard, on débarquait à Tallinn pour écluser des bières jusqu'au petit matin. Raison de plus de me réjouir : Grâce à l'EPT Tallinn, j'ai aussi pu pratiquer mon finnois rouillé sur tout plein de victimes non consentantes. Et puis, bien sûr, ce tournoi marquait mes retrouvailles avec le monde du poker après un mois de sevrage forcé.

Quand Tallinn rime avec 'All In'

Tallinn a donc rassemblé 420 joueurs, un chiffre supérieur à celui anticipé par les organisateurs. Mais la quasi-totalité des compétiteurs étaient de sexe masculin. Quatre femmes seulement avaient fait le voyage. J'ai été bien sûr heureuse d'y croiser à nouveau les joueurs pro que j'ai appris à connaître au fil des ans. Mais le grand moment de mon séjour sur place, sans hésiter, a été de voir le journaliste français Benjo Gallen participer au tournoi. Lorsqu'un membre des médias, quel qu'il soit, se retrouve de l'autre côté des barrières, c'est la fête en salle de presse. Sans doute parce qu'on rêve tous secrètement de pouvoir participer nous aussi à un tournoi à gros buy-in. j'ai donc interviewé Benjo jute avant qu'il ne saute, avant de retourner en salle Media et de voir ça. Les journalistes de poker sont des êtres vraiment méprisables.

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Traduction : "Gloria interviewe Benjo
Et Benjo saute
Coïncidence ?"

Une 'party'...

C'est pendant la troisième mi-temps qui suit les tournois de poker que l'on vit généralement les moments les plus magiques. En tout cas, ça s'est à nouveau vérifié à Tallinn. Une grosse fête avait été organisée et plusieurs top-models baltes conviés, histoire de réchauffer un peu l'ambiance. Et ce ne fut pas du luxe : Jusqu'à ce ce que l'open bar soit ouvert, on se serait cru à une soirée de collégiens. Les garçons restaient d'un côté et les filles de l'autre, occupées à pouffer nerveusement. J'ai souvent accusé les joueurs d'être de grands enfants et j'en ai encore eu la démonstration ce soir-là. Mais une fois la glace rompue, on a tous passé un excellent moment. Ca restera même un de mes meilleurs souvenirs de fête. Sans doute aussi à cause de l'énorme soulagement qui m'a saisie lorsque j'ai compris que je ne serais pas la seule fille à peupler la piste de danse.

...Et une 'after-party'!

Si vous avez un peu suivi l'EPT la saison dernière, vous connaissez tous Arnaud Mattern et savez qu'il ne se contente pas d'être un français qui sait jouer au poker (oui, je sais, c'est bizarre!), mais qu'il est en plus l'un des joueurs les plus généreux du circuit, vis-à-vis de ses amis comme des médias. Alors, évidemment, plus il allait loin dans le tournoi, plus il avait de jetons, et plus j'étais folle de joie. Il a même démarré la table finale avec le statut de Chipleader, mais les choses ne se sont pas tout à fait passées comme nous l'avions souhaité. En fin de compte, c'est un amateur norvégien, Kevin Stani, qui s'est adjugé le trophée et les 400.000€ qui y étaient attachés. Mais ça n'a pas empêché Arnaud d'organiser une grosse fête pour célébrer sa 3ème place. Toute la grande famille de l'EPT était invitée et nous nous sommes donc retrouvés dans les rues du Vieux Tallinn, à boire de la bière au milieu des bâtiments médiévaux jusqu'aux petites heures du matin. Nous avons finalement baissé pavillon lorsque le soleil s'est levé, avons fait nos valises et rejoint l'aéroport.

Tallinn - Chypre

Trois vols, deux escales et un agent douanier turc vraiment idiot plus tard, mon cameraman et moi-même nous sommes donc retrouvés à Chypre pour couvrir la seconde édition du Full Tilt Poker Merit Cyprus Classic. Il fait tellement chaud et humide ici que je ne peux même pas porter de lunettes. J'avais à peine pénétré dans mon hôtel que je croisais déjà les Mizrachi en pleine discussion avec Chino Rheem. On sent une certaine fébrilité dans l'air. Tout le monde ne discute que de la venue de Phil Ivey. Chypre, à nous deux!