Un escroc condamné... à jouer au poker
Aux Etats-Unis, Samuel McMaster Jr, agent d'assurance et joueur de poker de 59 ans, a accepté mercredi 4 août de plaider coupable pour 26 chefs d’accusation d’escroquerie contre une trentaine de personnes âgées au Nouveau Mexique pour un total de 440.000$. En échange, son avocat a obtenu qu'il tente de rembourser ses dettes aux victimes en jouant au poker, selon la chaîne de télévision locale KOB TV.
L'escroc-joueur de poker risque 84 ans de prison
Samuel McMaster promettait à ses clients, en grande majorité des personnes du 3ème âge, d’investir leur argent dans des produits financiers fictifs de sa société, mais au lieu de faire fructifier leur argent ce dernier empochait les dollars qui fournissaient directement sa bankroll de poker. Risquant 84 ans de prison pour ces faits, McMaster a obtenu un accord temporaire du tribunal de l’Etat du Nouveau Mexique où il était jugé.
Condamné à gagner au poker pendant six mois
L’accord stipule que McMaster a six mois pour rembourser ses victimes à raisons de 7.500$ par mois. McMaster ayant indiqué que son seul emploi est celui de joueur de poker professionnel, c’est donc sur les tapis verts que l’escroc va tenter de récupérer les sommes dues.
S’il parvient à maintenir ce rythme de remboursement jusqu’en février prochain, McMaster verra sa sentence réduite par le juge, mais dans le cas où il ne parvient pas à effectuer les paiements prévus dans les deux premiers mois, sa condamnation sera immédiate.
La Procureur : "Cela n’a rien à voir avec sa profession"
« Nous avons un cas inhabituel ici où nous avons accepté de reporter la sentence pour une période donnée pour permettre à Mr McMaster de prouver s’il peut ou non effectuer le remboursement de 400.000$ » a commenté la procureur Phylis H. Bowman.
L’accord précise notamment que McMaster est autorisé à se rendre hors des frontières du Nouveau Mexique pour participer à des tournois de poker. « Rien n’indique qu’il soit une menace violente envers la société » précise Mme Bowman, « ce sont ces facteurs qui déterminent les conditions de sa libération conditionnelle. Cela n’a rien à voir avec sa profession ».
Le juge Ross Sanchez a donc décidé d’entériner cet accord porté par l'avocat de Samuel McMaster jr, ce qui est une pratique courante dans le droit américain sous appellation "plea bargain" permettant aux condamnés d’obtenir des réductions de peine en échange de l’admission de leurs fautes.
Le 'good run' ou la prison
McMaster a décliné tout commentaire à la presse qui compare cette histoire à un mauvais scénario de film, rapportée par la chaîne télé locale KRQE. On imagine mal la pression qui sera sur ses épaules dans ses prochaines parties de poker où le fraudeur devra faire face à des décisions mettant en jeu sa future liberté, d’autant qu’il lui sera difficile de passer inaperçu au train auquel cette nouvelle assez peu ordinaire se répand sur la toile.
Étant donné les affres de la "variance" (fluctuations de gains) que connaissent tous les joueurs de poker, McMaster a plutôt intérêt à connaître un 'good run' (série de coups chanceux) sous peine de finir sa vie derrière les barreaux.
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Reportage TV sur l'affaire McMaster