Fabrice Soulier - finaliste du PPT 2010 : "Les coucougnettes sur la table!"
PokerNews est allé recueillir les confidences d'un homme heu-reux. Fabrice Soulier, l'un des joueurs de poker les plus populaires de France, vient de rajouter une nouvelle ligne à son palmarès. Il en ignore encore le montant puisque tout dépendra de sa performance en table finale du Partouche Poker Tour les 6 et 7 novembre prochain. Une incertitude qui ne doit pas l'empêcher de dormir : Quoi qu'il arrive, le membre du team Pro Everest touchera au minimum 110.300€. Ce serait quand même une demi-déception : Avec 3.652.000 jetons, son tapis de départ sera le second plus gros au départ de la finale, juste derrière celui de la joueuse pro Pokerstars Vanessa Selbst. Rappelons que le vainqueur du PPT 2010 repartira avec un énorme chèque d'1,3M€.
De retour en Europe
Nous avons joint Fabrice à Londres, où il habite depuis un an après avoir passé plusieurs années aux Etats-Unis. Au moment de l'interview, il venait tout juste de sauter du PartyPoker World Poker Open, ce sit'n-Go télévisé remporté depuis par Sam Trickett. Concernant sa nouvelle vie à Londres, fabsoul nous confie son bonheur d'être de retour en Europe, à proximité de ses proches : "Las Vegas, j'y ai habité pendant trois ans sans y habiter vraiment, puisque j'étais constamment en déplacement sur le circuit des tournois internationaux. Avant cela, j'ai résidé à New-York de 2003 à 2006. Après six ans aux Etats-Unis, mon retour sur le vieux continent s'imposait. Je ne suis qu'à deux heures de train de Paris et de mes proches restés en France toutes ces années. J'aurais pu directement revenir m'installer en France mais, à mes yeux, la situation fiscale des joueurs de poker professionnels n'y est pas suffisamment claire. Londres est un bon compromis."
Le World Poker Open
Avant d'aborder le 'gros morceau' de son actualité récente - son parcours au Partouche - nous avons voulu démarrer par un court témoignage sur le World Poker Open. Un tournoi télévisé à 10.000$ de buy-in, limité à 48 joueurs, avec 200.000$ au premier. "Je crois que j'ai hérité de la table la plus difficile. C'était un tournoi 'shootout' où seul le premier de chaque table passait en finale (avec un rattrapage pour le meilleur deuxième). Je me suis retrouvé assis entre Sorel Mizzi et Mike Sexton. A ma table, il y avait aussi Bruno Fitoussi, Juha Helppi, Sandra Naujoks, Roberto Romanello et Jennifer Tilly. Un casting d'enfer. J'ai eu pas mal de jeu au départ, lorsque les blindes sont basses et les coups pas encore cruciaux, et puis plus rien après. J'ai fini par me faire rattraper par les blindes. A la réflexion, la 'value' sur ce genre de shows télévisés est à peu près nulle. Tout le monde est trop bon. Mais enfin, nous nous sommes retrouvés entre gentlemen du Poker, ce qui est appréciable, sans oublier la possibilité de faire un peu de promo pour Everest Poker."
Fabrice Soulier au PPT
Parlons maintenant du PPT 2010, à propos duquel Fabrice est d'accord avec le sentiment général. Cette année, le niveau a explosé. "Le Jour 1b, auquel je me suis inscrit, était très difficile. Sur les joueurs de ma table de départ, un seul parlait français. Les autres étaient tous scandinaves ! Paradoxalement, j'ai trouvé le day 2 beaucoup plus aisé. Globalement, il reste quand même 30 à 40% des joueurs qui se sont qualifiés en live ou sur Internet et dont le niveau est clairement plus faible. Avec une structure aussi 'deep', on a donc le temps de choisir ses spots, ses adversaires. La profondeur permet d'éviter les pros et d'attendre les livraisons."
Un tournoi qui commence bien...
Une main qui l'a particulièrement marqué ? "Ca s'est passé dès le premier round. Un coup qui m'a permis de prendre un bon départ en doublant directement à 70.000. Je relance à 200 aux blindes 25/50 avec 6-7 de pique. Un type fait 400 à ma gauche et je complète. On est deux à voir un flop 4-5-K, avec deux piques. Je checke, il mise 600, je le relance à 1.350 et il me fait 3.000. On ne joue que depuis 40 minutes. Il doit avoir une grosse main. As-Roi ou deux As. Je décide donc de ne pas le su-relancer et me contente de payer. Le turn affiche un 8 de carreau. Ma quinte est assez invisible. L'autre envoie cher. 4.200. Je prends 30 secondes de réflexion. Ce n'est pas de l'acting. Avec As-Roi ou deux As, il aurait sûrement contrôlé la taille du pot. Il doit avoir brelan. C'est à ce moment que me reviennent en mémoire mes deux As craqués à Monte-Carlo. La question est donc : Est-ce que je l'emmène à tapis maintenant ou pas ? Comme je le couvre légèrement, je décide finalement de sur-relancer et il insta-calle à tapis. Il a brelan de roi. Un As de carreau scelle le coup à la rivière et je double. Si j'avais perdu ce coup, il me serait quand même resté 5.000 derrière. Aux blindes 25/50, tout était encore possible."
Les adversaires de Fabsoul en finale
"Ensuite j'ai eu une progression régulière. C'est même assez incroyable. Je ne crois pas avoir déjà vécu d'expérience similaire en tournoi, à finir chacune de mes journées avec le top de mes chips. Je ne me suis jamais retrouvé à tapis, j'ai toujours eu plus de jetons que mes adversaires. Quand en plus la chance s'en mêle... Sur les 8 coin-flips que j'ai joués, j'en ai remporté 6. Les deux autres, je les ai perdus contre de très petits tapis. Bref, me voilà second en jetons au départ de la finale." Mais Fabsoul relativise aussitôt : "Avec 4 ou 5 joueurs qui se tiennent dans un mouchoir de poche à plus de 3 millions de jetons, ça ne veut rien dire. Je suis juste content que Cyril Andre soit short-stack parce que ce garçon est éminemment dangereux." Justement, que pense-t-il de ses autres adversaires à la table ? "La plupart sont d'excellents joueurs. Il faudra en particulier que je me méfie de Vanessa Selbst et d'Ali Tekintamgak. Tobias Reinkemeier et Soren Kongsgaard sont tout aussi bons mais ils n'ont plus beaucoup de jetons. Raphael Kroll, j'en ai entendu beaucoup de bien, c'est un régulier de la NL400. Il est professionnel depuis un an ou deux. Il n'y a pas besoin d'évoluer en 'High Stakes' pour savoir tenir les cartes. Et, de fait, il sait clairement ce qu'il fait. Vanessa Selbst joue comme un mec. Elle est super agro et n'a pas peur d'envoyer les '3 bet light'. On risque donc d'aller au clash. Je n'ai pas l'intention de faire n'importe quoi parce que les paliers sont importants mais je ne vais pas non plus jouer en 'scared money'. Les coucougnettes sur la table !".
A propos de Michael Binger et de Raouf Ibrahim
Précision importante, Fabrice Soulier est convaincu que Raouf Ibrahim, le milliardaire égyptien qui a rendu fou tous ses adversaires en alignant les overbets à tapis, sera bel et bien présent en novembre prochain. L'homme d'affaire a pourtant laissé entendre qu'il n'était pas sûr de pouvoir se libérer, ayant pas mal de rendez-vous professionnels à cette époque de l'année. Pour fabsoul, c'est du bluff : "Je l'ai vu jouer en demi-finales, il était beaucoup moins fou que durant les premiers jours du tournoi. Il avait remis ses overbets dans sa poche. Sa présence en table finale semblait clairement lui tenir à coeur. Il sera là en novembre, j'en ai la certitude."
Une réaction quant à la controverse Michael Binger, dont l'éviction d'un Side Event du PPT a suscité pas mal de remous sur les forums ? "Ce tournoi est tellement beau, c'est dommage. Les floors manquaient peut-être encore un peu d'expérience internationale. Certains ne parlaient pas très bien anglais, d'autres se coupaient fréquemment la parole... Mais enfin, je ne jette la pierre a personne. Le PPT est un tournoi jeune, qui n'en est qu'à sa troisième édition et les Partouche ont globalement fait du super boulot cette année. "
Le report de la table finale
Dernière question concernant le Partouche, que pense-t-il du déplacement de la table finale deux mois plus tard ? "Je me rappelle que la première fois qu'ils ont fait ça pour la table finale du Main Event, aux WSOP, je n'étais pas trop pour. A la réflexion, je pense m'être trompé. Ca donne aux médias le temps de 'faire monter la sauce', ça permet aussi aux joueurs de réfléchir stratégiquement a ce qu'ils vont faire en finale. En ce qui concerne le PPT, mes nuits sont très agréables en ce moment : je fais des jolis rêves avec des montagnes d'euros dedans. On est même neufs à pouvoir rêver à une potentielle victoire ! On a pas le temps d'apprécier ce moment en général. Alors que là, je sors de chez moi en sifflotant le matin. Maintenant, le fait que ça ait lieu en même temps que le Main Event, je m'en fiche un peu. De toutes manières, il n'y a pas de français en finale cette année. Du coup, je la trouve moins intéressante... Oh, il y aura Mizrachi quand même pour assurer le spectacle. Je le connais bien. Ce type est fou. Sa vie est remplie de swings, c'est un gambler qui joue à tout, qui aime se mettre en danger. Il est comme ca."
Soulier à la tête du commando Everest
Avant de nous quitter, un petit mot sur son parcours et celui de la team Everest aux WSOP ? "Mes coéquipiers Everest, c'est un peu moi qui les ai choisis. je faisais partie du jury Live The dream, qui a adoubé Fabien Perrrot, Léonard Truche et Julien Claudepierre (pour les français) et j'avais vraiment mon mot à dire. Donc, je connais leur niveau et je suis super content de l'ambiance au sein de l'équipe. Le bémol, c'est qu'on les a peut-être mis dans de trop bonne conditions a Vegas (rires). Moi y compris ! Je me suis rattrapé sur la fin, au Championnat du Monde de PLO et au Main Event, mais je reste quand même globalement négatif en dollars sur les WSOP 2010. J'ai commis l'erreur de jouer trop de 'donkaments' ; je ciblerai plus l'année prochaine. Les WSOP, c'est un marathon. Pour certains, c'était leur première expérience à Vegas. On les a installés dans une énorme villa, les invitations pour des soirées pleuvaient tous les jours et on leur a juste dit 'Have fun !'. Je me demande si ça n'explique pas un peu notre manque de performances collectif cette année. En 2011, on ira avec un esprit un peu plus 'commando'. On sera plus rigoureux, au besoin contractuellement. Mais en gardant le sourire !"
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