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Eric Sagne, le quotidien d'un joueur pro (interview poker)

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Gwenn Rigal
6 min à lire
Eric Sagne

Dans le documentaire 'Joueurs', qui a fait le buzz en fin d'année sur Dailymotion, l'un des principaux protagonistes - en compagnie de Marc Inizan et d'Antonine Amourette - s'appelait Eric Sagne. 'Pshico' de son petit nom. Professionnel depuis trois ans, il cumulait jusqu'à ces derniers mois les fonctions de Team manager, de Coach et de joueur sponsorisé au sein du Team Partouche. Dorénavant libre de tout engagement, il nous raconte le quotidien d'un joueur pro.

Son CV Poker

Eric Sagne a 35 ans. Ancien décorateur en freelance, son mode de vie n'a pas vraiment changé. Il voyageait de foire en foire, de contrat en contrat ; il fait pareil aujourd'hui, se rendant d'un tournoi à l'autre au gré du calendrier pokéristique. En choisissant de devenir joueur pro, il n'a pas eu à rogner sur son niveau de vie mais tout cela s'est fait au prix de choix dont le lecteur, même attentif, n'a pas toujours conscience.

Joueur de tournois avant tout, Eric Sagne évolue en priorité sur Everest et sur Pokerstars, où il participe aux plus gros events réguliers. Lorsqu'il joue en 'live', on peut le croiser dans différents cercles parisiens, avec un petit faible pour le Cercle Cadet où nous l'avons rencontré dimanche 16 janvier. Il reste également fidèle aux cash-games de Partouche (NL200 et 400 en ligne, jusqu'à NL1.000 dans les casinos du groupe), avec qui il a gardé d'excellents contacts.

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Crédit-photo : Hugues Fournaise

Son arrivée chez Partouche

Lorsqu'il a décidé de porter les couleurs de Partouche, en 2009, c'est Patrick Partouche qui était venu le voir. L'histoire est amusante : Gagnant régulier des tournois de la room, il a un jour été sollicité par le patron sur la fenêtre de tchat, qui voulait lui demander quelques conseils. Lesquels lui ont permis de remporter le soir-même plusieurs centaines d'euros dans un petit Event en ligne. Fier comme Artaban, Partick Partouche s'est mis ce jour-là à le surnommer 'coach'. Et l'idée a rapidement fait son chemin : "Puisque je t'appelle tout le temps coach, pourquoi est-ce qu'on n'officialiserait pas ?"

A la question de savoir s'il n'aurait pas préféré un contrat de joueur pro à plein temps, Eric répond de manière assez surprenante : "Je n'avais pas la bankroll pour ! Pour garder mon niveau de vie d'avant le poker, je prélevais à l'époque une bonne partie de mes gains. Soit 3.500€ à 4.000€ par mois. Si j'avais accepté un contrat classique, avec les voyages, les tournois, je n'aurais plus eu le temps de 'grinder' autant qu'avant. Et la variance du jeu en tournoi étant ce qu'elle est, je me serais mis en danger financièrement. En acceptant de devenir coach et manager, je m'assurais des rentrées d'argent régulières. Et je me faisais quand même financer quelques beaux tournois dans l'année."

Eric Sagne, coach de stars

Mais qu'est-ce que ça veut dire, coacher des joueurs comme Julien 'Nori' Labussière ou Bruno 'brubru34' Launais ? "Je n'ai pas forcément leur niveau technique mais j'apportais un point de vue extérieur qui les a beaucoup aidés. Par exemple, c'est bien d'avoir quelqu'un un peu en retrait qui analyse les joueurs à une table. Lorsqu'un de tes poulains est en train 'd'agresser' depuis un petit moment et que tu vois les autres qui commencent a réagir, qui se redressent sur leur siège, etc..., tu peux le prévenir. De temps en temps, cette part de communication non-verbale, ces 'tells' spécifiques du joueur qui s'apprête à se rebeller, tu ne les vois pas d'où tu es installé. Mais un autre peut les voir à ta place."

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Crédit-photo : Groove Man

Rupture à l'amiable

Evidemment, ces nouvelles fonctions n'ont pas permis à Eric de disputer autant de tournois qu'il l'aurait voulu en 2010. En 2011, son association avec Partouche est arrivée à son terme et le revoilà libre de multiplier les events. Il joué énormément de tournois réguliers dans des cercles, avec des buy-ins compris entre 200€ et 500€ qui, au final, lui rapportent autant d'argent que certains joueurs durablement établis sur le circuit international. Le problème, c'est que ces tournois-là ne sont pas médiatisés. Et si l'on ne veut pas passer sous le radar, il faut aussi être présent sur les gros events.

Dans ces conditions, n'aurait-il pas eu intérêt à poursuivre l'aventure avec Partouche ? "Il n'est pas exclu que l'on retravaille ponctuellement ensemble à l'avenir, sur des sujets bien définis," explique Eric ; "Mais Partouche souhaitait faire évoluer notre collaboration, que je m'engage plus au quotidien... Lorsque je suis devenu joueur de poker, c'était aussi pour échapper aux contraintes du monde de l'entreprise, aux horaires de bureau, bref, nos visions de collaient plus vraiment. Mais nous sommes toujours en très bons termes."

En attendant les sponsors

Du coup, le problème reste entier. Comment concilier le 'grind' quotidien et les déplacements continuels sur les gros tournois nationaux et internationaux ? Sans compter leur financement ? A cela, il n'y a pas de réponse unique. Un sponsoring joueur lui ferait moins peur aujourd'hui qu'hier, parce que sa situation financière s'est améliorée, son taux de gain aussi. Mais le sponsoring n'est pas une condition sin equa non. D'autres solutions existent. Y compris le système D. "Il y a d'abord le staking," commence Eric. "Je suis connu dans le milieu du poker aujourd'hui et beaucoup de joueurs me font confiance. Lorsque je veux quelques milliers d'euros pour me payer un gros Event, je sais que je peux compter sur eux. Ensuite, il y a les satellites. En ce moment, en live, j'en décroche un sur deux ! Et enfin, j'ai toujours la possibilité de limiter les frais fixes. Par exemple, à Deauville, je partagerai la chambre de Bruno Launais."

Le programme de Pshico en 2011

Pour trouver un nouveau sponsor en 2011, compte-t-il faire appel à un agent ? "Je ne pense pas," répond Eric. "J'ai déjà pas mal de contacts et je pense avoir les capacités nécessaires pour négocier un contrat par moi-même si jamais l'occasion se présente. En attendant, mon objectif prioritaire est de continuer à travailler pour élever mon niveau de jeu. Je voudrais m'établir définitivement en 5/10 online avant fin 2011. Pour ça, je bénéficierai des conseils de mes amis pros qui jouent déjà en 'High Stakes'. Et puis je veux évidemment réaliser quelques grosses perfs' en tournoi. Comme je te l'ai dit, je serai à l'EPT Deauville la semaine prochaine. Ensuite ce sera le WPT Paris et peut-être les Big Poker Series à Madagascar le 16 février. Je serai aussi présent sur les principales étapes du Partouche Poker Tour. Pour me qualifier pour le Main Event à Cannes, bien sûr, mais surtout pour trouver de bons clients en cash. Pouvoir réaliser une bonne sélection de table sans toujours tomber sur des 'regulars' qui se connaissent et évitent de se jouer...Bref, pour jouer au poker, quoi !"

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Gwenn Rigal

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