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Ilan Rouah : "le Pokerstars PCA, des mini World Series"

Ilan Rouah

La discussion aura débuté sur Facebook. Elle se termine sur les pages de Pokernews. Ilan Rouah, 26 ans, est joueur de cash game high stakes. Ingénieur d'affaires, Ilan vit à Strasbourg avec sa femme et ses deux filles, d'un et trois ans.

High Stakes France

Passé professionnel en 2010, le joueur français sévit en live sur les tables high stakes en France et dans le monde. En live, Ilan Rouah explique fréquenter les tables sur des blinds "entre 10/20€ et 100/200€" au Texas Hold'em, et "10/20€ jusqu'à 50/100€" en Pot Limit Omaha 4 et 5, plutôt en "short handed" (six joueurs ou moins à la table). Sur Internet, on peut le retrouver en Pot Limit Omaha sur la salle de poker en ligne Winamax et en No Limit Hold'em sur Bwin.fr.

World Series of Poker Europe

A son palmarès en tournoi live, Ilan Rouah affiche notamment une table finale également Short Handed aux World Series of Poker Europe à Londres en septembre 2010 (5ème sur 244 joueurs, 33,617£ de gain.) Il se trouve en ce début janvier 2011 aux Bahamas pour les tournois du festival PokerStars Caribbean Adventure à Paradise Island, en compagnie du meilleur de joueur de tournois français, Bertrand Elky Gorspellier du Team Pokerstars Pro. Entretien.

Comment joue-t-on au poker lorsqu'on est de Strasbourg et que l'on est ingénieur ?
Ilan Rouah : "Je joue depuis que j'ai 10 ans, j'habite toujours Strasbourg. Là bas, je jouais et je joue des parties privées régulières high stakes, en général autour de 5/10€, parfois beaucoup plus. J'avais une chaîne de magasins d'optique avec ma famille mais ce n'était pas moi, je m'ennuie trop. Tout s'est accéléré en mai 2008, je suis parti à Paris pour suivre une formation sur un logiciel SAV. Avant de prendre le train avec mon cousin et de rentrer à Strasbourg, je suis allé au cercle Gaillon dans l'après midi, toutes les tables de cash game étaient prises, je me suis retrouvé sur un tournoi. Je ne l'ai réalisé qu'après avoir gagné mon ticket, c'était un satellite pour le Planète 50, un 1.300€ No Limit Hold'em qui avait lieu le soir même. Je téléphone à ma femme pour annoncer que je ne rentre pas. Et tout s'est bien passé puisque je me retrouve en finale. Le seul problème est que le jour de la finale est aussi celui du mariage de ma cousine à Tel Aviv. J'ai choisi de rester pour jouer cette finale et j'ai fait le bon choix si on peut dire puisque je l'ai remporté avec 101.000€ de prix pour le premier. Le choix a-t-il été difficile à faire ? Pas pour moi personnellement. Ce qui était difficile a été de l'annoncer à ma famille."

Ilan Rouah : à table avec Phil Ivey

Comment se retrouve-t-on sur le tournoi £2,650 Six-Handed des World Series E ?
"Ce tournoi short handed en 2010 à Londres est une autre histoire : en septembre 2010, je continue de travailler avec trois jours par semaine sur Paris, je m'ennuie, je passe plus de temps au cercle Aviation Club de France qu'au boulot. Je prends des vacances en août, puis en de retour au boulot, je me dit non, j'en ai marre d'être loin de mes enfants et je veux être libre, je vais voir mon patron pour lui dire que j'arrête. J'appelle ma femme pour lui dire que je pars à Londres dans la foulée. J'arrive directement au casino Empire pour jouer le tournoi à 2.650£.

Comment se retrouve-t-on en finale de ce tournoi à Londres ?
Ca se passe mal au début, après avoir passé huit heures à la table avec Phil Ivey, je me retrouve avec 2.500 jetons sur un tapis de 10.000 au départ. Ivey, lui, avait 50.000. Puis je remonte en me faisant payer quelques grosses mains et en en couchant d'autres. Je suis chip leader au milieu de la seconde journée. Là, Phil Laak, qui va remporter le tournoi, double trois fois sur moi, je perds d'affilée mes trois coin flips contre lui. Ensuite, je commets une grosse erreur au bouton sur le raise d'un Français à ma gauche, j'envoie tout avec Dame-Dix, je venais de me prendre des sales coups et je n'étais pas bien en jetons. Il snap-call avec les Valets et je touche deux Dames sur le flop. Je trouve un brelan de Dames. Je me relance donc dans le tournoi et me retrouve en table finale.

Comment vit-on une première finale d'un tournoi de calibre international ?

Ilan Rouah : "le Pokerstars PCA, des mini World Series" 101
Ilan Rouah WSOPE

"Cette table finale, j'ai garde un bon souvenir, question ambiance, mais je pense que je l'ai mal jouée, je l'aborderais d'une autre manière avec l'expérience, j'ai tout de suite voulu monter des jetons pour prendre le bracelet. Lorsque tu es en finale avec cinq autres joueurs dans un tel tournoi, mieux vaut se montrer plus patient et jouer les grosses mains. Pour la petite anecdote, je rentre chez moi pour les fêtes de famille et retourne deux semaines plus tard à Londres pour les tournois de l'European Poker Tour. J'arrive 24 heures avant mon tournoi, le 10.000£ High Roller Turbo, je décide de faire le 1000£ Six Max pour passer le temps et j'arrive en table finale. Elle se tient le même jour que le High Roller Turbo. Je ne me suis pas enregistré et je gagne le 1000£. Une table finale et une victoire, pas mal le good run..."

Que fait-on de sa banrkoll après cette performance ?
"J'ai des gains importants qui rentrent en cash game, donc ca n'a rien changé du tout."

Des bads runs dans le rétroviseur ?
"En général aux EPT, je ne suis jamais chanceux. J'en ai fait six sans entrer dans les places payées, notamment à Monte Carlo où je tombe à la 94ème place avec deux fois paire de Rois contre les As, alors que 92 sont payés. Sinon en cash game, je ne crois pas aux bad runs. J'ai connu comme tout le monde des mauvaises sessions, mais jamais de périodes noires. En général en cash game, on essaye de bien choisir ses clients."

Comment se retrouve-t-on aux Bahamas avec Elky ?
Bien avant le PCA en novembre, je décide de faire le Pokerstars NAPT Los Angeles, parce que j'ai envie de visiter LA et pour l'event, le NAPT devient énorme. Une fois là bas, je croise Elky. Je buste sur le second jour, Elky buste sur le premier. On se connaissait déjà de vue. Pour l'anecdote, sa fiancée Cathy Hong avait fait quatrième du 1000£ à Londres, on s'était trouvé à la même table finale donc. Du coup, je me trouve à parler avec Elky et l'on reste ensemble la semaine. Elky est un gars hyper sympa, pas du tout la star, il ne se prend pas la tête. On est au même niveau. Puis on se retrouve à Barcelone pour l'EPT fin novembre. Je me demandais bien si j'allais me rendre aux Bahamas en ce début d'année, c'est cher, mais il se trouve qu'il s'y rendait, donc j'ai fait le saut.

Comment ça peut se passer un PokerStars Caribbean Adventure ?
"Je me suis inscrit à cinq-six gros tournois, pour un total de 40 à 50.000$ de buy-in. Pour le moment, je trouve que tout est excessivement cher, particulièrement à l'hôtel où je me trouve à Paradise Island, mais le cadre, le temps sont magnifiques, on y croise toutes les stars du poker. Je suis vraiment déçu de ne pas voir les Français, une équipe comme le Team Winamax devrait y être, il y a 48 tournois sur dix jours, on ne peut pas s'ennuyer. Ce sont des mini World Series. Pour passer le temps ce soir, j'ai fait le No Limit Bounty Turbo à 1200$, j'ai fini 11ème sur 120 joueurs pour 27.000$ à la gagne."

Comment un joueur de poker professionnel de cash envisage-t-il son futur ?
"J'ai envie de participer au freeroll géant ! En gros, j'attends un sponsor. L'objectif final est d'arrêter le cash game. Le cash game finance aujourd'hui mes tournois et plus puisque j'en vit. Mais il y a trop de variance. Le cash game, c'est un boulot. Je le prends comme tel. Un pot à 30.000, ca reste du boulot. Comme j'ai toujours envie de jouer plus cher, je me demande à quelles limites je vais pouvoir continuer de jouer ? En cash game, tu peux te retrouver à moins 50 ou 70.000 lors de sessions horribles. Je suis pour la sécurité de ma famille, de mon patrimoine et de mes affaires. Je ne veux pas prendre de risque. Alors qu'en tournoi, il n'y a pas de mot pour décrire l'excitation. Je prend mon pied. Elky a fait un tournoi Super High Roller à 100.000$ jeudi, un million et demi pour la gagne. C'est magnifique."

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Winamax Poker

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