Almira Shripchenko : "le poker m'a rendue meilleure aux échecs" (vidéo poker)
Almira Shripchenko, championne d'échecs et joueuse de poker professionnelle du Team Winamax, a partagé avec PokerNews ses impressions lors du Main Event EPT Deauville 2011 qui s'est terminé le 31 janvier.
Interrogée au moment où la joueuse est parmi les plus gros tapis du tournoi, Almira Shripchenko revient sur son parcours, ses premières confrontations avec Viktor Blom Isildur1 et explique pourquoi les joueurs d'échecs font de bon joueurs de poker.
Almira Shripchenko affronte Isildur1
Bien qu'elle ait été éliminée au Jour 2, Almira Shripchenko a eu le redoutable honneur de longtemps batailler lors du Jour 1 contre l'épouvantail Viktor Blom Isildur1, un joueur agressif et dangereux qui n'est pas à un coups de folie près. "C'est la première que je le voyais à une table de poker live" explique Almira, "j'ai eu droit à beaucoup de conseils de mes coéquipiers me disant 'joue comme ci ou comme ça".
Des conseils qui ont porté leurs fruits puisque la joueuse a impressionné adversaires et observateurs par sa capacité à lire dans le jeu de Viktor Blom, valorisant ses meilleures mains contre lui et sachant payer ses bluffs dans des situations compliquées.
C'est ainsi que Skripchenko n'a pas hésité à suivre les mises consécutives et conséquentes du turbulent Suédois sur un tableau 5♦9♠7♠J♣A♥, la joueuse de Winamax dévoilant K♥9♣ tandis que Blom jetait ses cartes à la défausse. Un coup étonnant qu'elle nous explique ainsi : "j'avais compris avec quelle genre de mains il misait une, deux puis trois fois. Il bluff plus souvent qu'il ne valorise en misant ainsi. A moins qu'il ne bluff avec un As".
Toujours est-il que ce genre de confrontation exige une lecture parfaite et une concentration maximale, deux qualités dont Shripchenko a fait preuve face à un des joueurs de poker les plus craints du circuit. "Ce n'est pas si facile" tempère la joueuse pro, "par exemple aux échecs quand on joue contre un adversaire plus fort, c'est difficile de se sentir en confiance".
Pour 'ChessBaby', les échecs sont une école du poker
Si Almira Shripchenko se réfère aux échecs, c'est qu'elle excelle dans cette discipline en tant qu'une des meilleures joueuses du monde (G.M.I, Grand Maître International, le plus haut grade professionnel).
Pour celle qui s'est surnommée 'ChessBaby' sur internet, les échecs sont ainsi une école particulièrement efficace pour développer plusieurs qualités indispensable au poker. "On apprend à jouer aux échecs à 5 ans, acquérant la concentration, le savoir-faire technique et tactique" si utiles dans un tournoi de poker.
Le fait d'avoir été ainsi entraîné fait que selon 'ChessBaby' "les joueurs d'échecs sont destinés à devenir de bons joueurs de poker. Le plus important c'est que depuis que vous êtes enfant, vous avez été ainsi forcé de prendre des décisions dans un temps imparti bien précis".
Almira Shripchenko n'est pas la seule joueuse à être passé du monde des échecs à celui du poker professionnel, en témoigne l'émergence sur le circuit des tournois du prodige américain Jeff Sarwer dont les exploits de jeunesse avaient même fait l'objet d'un film sur grand écran.
"La transition n'a pas été si facile" admet Almira, avec pourtant une conséquence inattendue : "jouer au poker m'a rendue meilleure aux échecs, curieusement !"
EPT Deauville 2011 : Almira Shripchenko 'ChessBaby'
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