Les jeux d'argent et de hasard peuvent être dangereux : pertes d'argent, conflits familiaux, addiction…, retrouvez nos conseils sur joueurs-info-service.fr (09 74 75 13 13 - appel non surtaxé).

Gouvernemen ANJ Adictel Evalujeu

Florence Allera à l'attaque du circuit live

Florence Allera, France Poker Series Cannes

Diplômée de l'Ecole des Hautes Etudes Commerciales (HEC), la parisienne Florence Allera s'est insérée en un coup de tête sur le circuit des tournois live en 2013. Munie d'une bankroll arrachée sur un tournoi parisien fin 2012, Allera paufine en solitaire son apprentissage du jeu. La joueuse est entrée fin 2013 dans les places payées de dix tournois internationaux.

Ses armes pour durer ? Le plaisir et le bon sens. Elle partage avec la rédaction Pokernews les affres et joies de son challenge depuis les France Poker Series (FPS) Cannes 2013.

Pokernews : "Comment atterrit-on sans expérience sur les tournois live moyenne et haute limite ?"

Florence Allera : "Après avoir gagné un tournoi 1000€ à paris, j'aurais pu aller m'acheter un sac à main Chanel ou Hermes. J'ai opté pour le plus beau tournoi qui existe au monde, c'est à dire le PCA Bahamas. C'est une vraie décision de m'accorder ce qui me fait vraiment plaisir, et ce qui me fait plaisir : c'est le poker et la vie de nomade. Depuis janvier, j’enchaîne les tournois de poker, pas tous les tournois, les destinations sympathiques et Cannes fait partie de ces destinations sympathiques."

P : Un peu osé, il s'agissait de votre second résultat en tournoi...

FA : "C'est arrivé à un moment où je me demandais ce que je voulais faire sur terre, dans ma vie. Tout est survenu au même moment. Je vis le moment, le tournoi FPS n'est pas trop difficile, il n'y a pas trop de pros, beaucoup d'amateurs, l'ambiance est plutôt sympathique. Mardi, je rentre et je dois de nouveau me confronter aux problèmes du quotidien, mais pour l'instant, on n'est pas mardi et j'en profite."

Comme un swing de Tiger Woods

P: Comment va l'amateur contre les pros ?

FA : "Les pros se comportent toujours avec bienveillance, du moins je l'espère, ils doivent penser que je ne suis pas à la hauteur et ils auront probablement raison, j'ai plein de lacunes et j'en suis consciente. Je ne dis pas qu'ils n'essaient pas de me faire peur, ils voient bien que je suis terrorisée à l'idée de rentrer dans une main contre eux. J'ai l'impression que, eux, savent ce qu'ils doivent faire au bon moment et j'en éprouve de l'admiration. Au début, il m'est arrivé de tomber deux fois à la table d'Elky, ca a été une horreur, je me suis débarrassée de mes jetons pour pouvoir me lever de table, tellement je n'étais pas bien. Mais depuis, je réalise que nous avons les mêmes cartes, il s'agit simplement de savoir comment les utiliser. Malgré tout, il m'arrive encore de ne pas jouer contre eux pour les voir jouer, c'est comme regarder un swing de Tiger Woods, c'est beau à voir."

P : Quelles difficultés sur le circuit ?

FA : "Je suis une femme et une joueuse amateur, un peu atypique, c'est clair. C'est une difficulté, mais il faut en faire une force qui donne encore plus envie de gagner. Il y a très peu de femmes sur les tables, c'est une vrai différence, les joueurs vous le font ressentir, ce n'est pas très bien vécu par certains. En table finale, on ne vous propose pas de deal. Les joueurs peuvent s'énerver lorsque vous les éliminez en disant "Désolée". Dans la communauté du poker, il y a de tout, ce qui relie les joueurs, c'est la gagne, l'envie de gagner, avec plus ou moins de violence. L'agressivité, c'est quelque chose qui ne me convient pas. La violence verbale, ça peut arriver, même si je trouve ça choquant, je pense surout aux joueurs qui engueulent le croupier par ce qu'ils ne leur ont a pas donné les bonnes cartes. Comme si le croupier était un magicien ou un truand qui manipule les cartes. C'est typiquement le type de joueur que je déteste. Sinon, je ne suis pas extrêmement liante, je suis quelqu'un de plutôt réservée, je pose peu de questions, je fais les choses dans mon coin."

P: Un profil orienté business peut-il servir ?

FA : "Je crois qu'on gère surtout les situations au poker avec sa personnalité. Je ne sais pas si mon expérience professionnelle me sert, tout est lié, je ne fais pas de différence entre ma vie privée et professionnelle et ce qui m'aide à une table de poker, c'est d'être ce que je suis. Plus que de business, je parlerais plutôt de bon sens. C'est très simple, je ne dépense pas ce que je n'ai pas, gagner un tournoi me permet de faire un autre tournoi. Je progresse de cette façon là, par étape. Je ne me vois pas m'inscrire dans les gros tournois et me dire, je vais gagner. Je ne me vois jamais en table finale avec Negreanu, Phil Ivey et encore moins Erick Siedel. Je joue, je fais du mieux que je peux. L'une des qualités du joueur de poker serait-elle le bon sens ? J'ai quelques résultats, évidemment pas extraordinaires, mais des résultats qui me permettent de financer ce plaisir en tous cas."

Secrets du poker

P : Votre système pour enchaîner les tournois ?

FA : "Le premier secret, ce sont les satellites pour se qualifier. Le second secret, ce sont les résultats qui payent le tournoi d'après. C'est la recette que j'ai mis en place depuis le début de l'année. Pour l'instant, elle est gagnante, je ne sais pas combien de temps ça va durer... Si ce n'était pas le cas, je ne serais pas là. En dehors des considérations d'argent, qui aime se traîner dans les tournois allant d'échec en échec ?"

P : Qu'est-ce qu'un bon spot poker pour vous ?

FA : "Un bon spot propose un tournoi sur plusieurs jours avec aussi des satellites et des sides events pour se rattraper si je suis éliminée du tournoi principal. Aux PCA Bahamas, ils proposaient des sit and gos de dix joueurs, format ideal pour mon jeu. Sinon les EPT Londres et Berlin car il y a un grand choix de buy-ins. Si vous venez pour jouer un tournoi de sept jours et que vous êtes éliminé le premier, vous faites quoi des six autres ?"

P: Que se passera-t-il après votre année poker ?

FA : "J'ai un planning jusqu'à la fin de l'année au terme duquel je ferai un bilan financier et émotionnel pour comparer le bon et le mauvais. L'optique du plaisir est essentielle, elle est vraiment moteur. La question que je m'étais posée en début d'année est : si demain je dois disparaître, qu'aurais-je voulu faire et que je n'ai pas encore fait ? Et bien, c'était ça, cette année de poker que je suis en train de réaliser. Je vais peut être continuer mais d'une autre façon, vivre d'autres expériences..."

Florence Allera à l'attaque du circuit live 101

Coverage France Poker Series

Suivez Florence Allera et les joueurs de poker en lice sur les FPS Cannes 2013 en direct live sur Pokernews France.

PLUS D'ARTICLES

En savoir plus