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Bertrand "ElkY" Grospellier (1/3) : « Ma pire année depuis que je suis professionnel »

Johan Le Mestre
Johan Le Mestre
6 min à lire
Bertrand ElkY Grospellier : « Ma pire année depuis que je suis professionnel »

Avec 10.661.626$ de gains sur le circuit de tournois live, Bertrand "ElkY" Grospellier est, de loin, le plus gros gagnant français de l’histoire du poker. A 32 ans l’ancien Pro Gamer est devenu la figure de proue du poker hexagonal et une star internationale du jeu. Un statut qu’il doit à sa réussite impressionnante les cartes en main.

ElkY, star du poker

Le poker, Bertrand Grospellier le découvre en 2002 puis il se fait repérer par PokerStars en 2006 en devenant le premier joueur à atteindre les statuts Supernova puis Supernova Elite (les deux plus hauts statuts de fidélité sur la room). La salle leader sur le marché du poker en ligne enrôle alors "ElkY" dans son équipe de joueurs professionnels et le Français porte depuis haut les couleurs du pique rouge.

Aujourd’hui, le natif de Melun fait partie des cinq joueurs de l’histoire à posséder une Triple Crown, soit un titre sur les trois circuits de tournois majeurs du circuit (EPT, WPT et WSOP). Deuxième de l’EPT Copenhague en 2007, "ElkY" explose au grand jour en 2008 en remportant le Main Event de la PokerStars Caribbean Adventure aux Bahamas (un événement de l’European Poker Tour) pour un gain de 2 millions de dollars.

Cette même année, il remporte le WPT Festa al Lago au Bellagio de Las Vegas pour 1.411.015$. Enfin, l’homme aux cheveux peroxydé complète sa Triple Couronne en 2011 en décrochant un événement aux World Series of Poker, un tournoi à 10.000$ de Stud pour 331.639$. Entre et après ce titre, la star du poker multiplie les places payées, les victoires dans les tournois High Roller, gagne des titres de prestige sur Internet (2 victoires sur les WCOOP en 2009), bat le record du monde de multitabling, bref, étoffe son palmarès.

Entretien avec Bertrand "ElkY" Grospellier aux FPS Paris

Après deux années de très bonnes factures en 2011 et 2012, Bertrand Grospellier connaît néanmoins un passage à vide en 2013. Présent à Paris à l’occasion de l’étape des France Poker Series qui se déroule du 16 au 24 au novembre au Cercle Cadet, "ElkY" a accordé mardi 19 novembre un long entretien à PokerNews. Son année difficile, ses ambitions, sa motivation, son mode de vie, sa vision du poker, sa gestion de bankroll, le poker en ligne, le joueur de la Team PokerStars a répondu à de nombreux sujets. Une interview qui sera publiée en trois parties et voici la première dans laquelle Bertrand Grospellier tire un premier bilan de l’année écoulée.

« 2013 touche bientôt à sa fin, quel premier bilan tires-tu de cette année poker ?

Pour l’instant, c’est ma pire année depuis que je suis professionnel et sponsorisé. Ce n’est pas encore fini et je n’ai pas dit mon dernier mot mais c’est une année un peu difficile au niveau des résultats poker. Après, il faut rester positif. La variance fait partie du jeu, il y en a toujours énormément et j’arrive mieux à l’accepter. Il faut se dire que ce sont des choses qui arrivent et il faut que j’en profite pour travailler mon jeu afin d’être prêt pour 2014.

D’après le site Hendon Mob, qui ne déduit pas les prix d’entrées des tournois joués, tu as gagné 317.714$ en 2013. Sachant que tu fais régulièrement des événements à gros buy-ins, ressorts-tu de cette année difficile dans le vert ?

Non, je ne suis pas positif cette année en tournois. Je crois d’ailleurs que c’est la première fois mais l’année n’est pas encore tout à fait terminée. Il y a encore quelques beaux tournois comme l’EPT Prague notamment et j’espère que je pourrai faire une performance là-bas.

La variance est-elle la seule explication ?

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ElkY au Cercle Cadet pour les FPS Paris.

Je pense que la variance, c’est le point le plus important. Après, je pense aussi que, inconsciemment, quand on est dans un bad run, on joue toujours un peu moins bien car on perd un peu confiance en soi et l’inverse est valable aussi. Quand on est dans un gros rush, on joue mieux, on est plus en confiance. C’est un peu comme un cercle vertueux quand on a de la chance et un cercle vicieux quand on bad run.

Tu es sur le circuit depuis sept ans, la motivation est-elle toujours la même ?

Oui, je suis toujours très motivé. J’ai encore beaucoup de choses à prouver et à gagner. J’aimerais vraiment être le premier à gagner un deuxième titre EPT. Gagner un deuxième EPT, c’est l’objectif numéro un, ce qui me tient le plus à cœur. Après, je veux essayer de rester consistant et de jouer mon meilleur poker sur tous les tournois.

As-tu la même concentration et la même motivation pour un tournoi à 1.000€ comme le FPS Paris ou un tournoi à 1.000.000$ comme le Big One for One Drop que tu as joué en 2012 ?

Ce ne sont pas les mêmes tournois, les ambiances sont différentes mais je suis très motivé pour jouer un FPS car c’est un titre qui manque aussi à mon palmarès. D’une façon générale, j’adore jouer au poker. Bien sûr, les buy-ins plus gros, ça donne des tournois plus prestigieux mais comme j’adore le jeu et la compétition, j’essaye de gagner dans toutes les circonstances quel que soit le prix d’entrée.

Sur un tournoi à 100.000€ par exemple, ressens-tu plus de pression ?

C’est sûr qu’il y a plus de pression financière. Après, la pression dans le jeu en lui-même ne change pas vraiment. Par exemple, si je fais une erreur dans un tournoi à 1.000€, je m’en voudrais tout autant que si je fais une erreur dans un tournoi à 10.000 ou 50.000, surtout si c’est une erreur stupide, je me détesterai.

Te fais-tu stacker sur certains tournois ?

Pour certains tournois je peux vendre des parts, surtout pour les Super High Roller car ce sont des tournois très chers et je ne peux pas me permettre de payer tout le temps des tournois à 50.000 ou 100.000€ par rapport ma gestion de bankroll donc je vends des parts.

As-tu une gestion de bankroll stricte ?

Pas aussi stricte que je le devrais mais, certains tournois, ce sont des shots aussi donc et ce n’est pas comme s’il y avait des tournois à 50.000 toutes les semaines. Quand je suis en downswing, j’essaye de vendre plus de parts, c’est important. »

A suivre…

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Suivez en direct sur PokerNews à partir de 13h le coverage du Jour 3 des France Poker Series Paris au Cercle Cadet. "ElkY" est d'ailleurs toujours en course. Retrouvez également sur le reportage tous les sons de Radio PokerNews.

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