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Philippe Ktorza : "la guerre entre EPT et WPT de plus en plus dure" (Team PMU Poker)

Philippe Ktorza : "Il y a des choses à changer dans le poker" (interview)

A l'occasion des PokerStars France Poker Series au Cercle Cadet en novembre 2013, PokerNews s'entretient avec Philippe Ktorza, Team PMU Poker. Avec un total de gains de 1.590.174$ en tournois live, sa plus grosse performance est une seconde place sur le WPT World Championship $25,000 No Limit Hold'em à Las Vegas en 2012.

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Sur fond de concurrence acharnée entre European Poker Tour et World Poker Tour, Philippe Ktorza parle, entre autres, de la nécessité de rendre le poker plus accessibles aux joueurs amateurs, des rapports entre poker et courses hippiques ou encore d'organiser un calendrier des tournois dans l'industrie du poker pour éviter le chevauchement.[/I]

Les buy-ins de tournoi, nouveau cheval de bataille ?

Ce n'est pas un cheval de bataille, ce sont des idées que j'ai exposées car je pense qu'il y a des choses à changer dans le poker, il a des choses à réguler, à organiser. Aujourd'hui, chacun fait ce qu'il veut, quand il veut, de ce fait, des tournois se chevauchent, le calendrier est loin d'être parfait. En France et dans le monde. Il faudrait déjà essayer en France de s'asseoir au moins une fois dans l'année autour d'une table pour que tous les organisateurs de tournois et d'événements puissent établir un calendrier qui tienne la route. Et surtout laissez la place libre aux grands événements, comme l'EPT Deauville qui se passe en France, sans qu'il n'y ait de concurrence nulle part.

Deux gros tournois live vont se chevaucher....

C'est vrai au niveau international, il y a une guerre entre le WPT et l'EPT qui devient de plus en plus dure. On le voit encore avec le WPT Championship, où j'ai fait deuxième en 2012, qui va se jouer juste après ou pendant la finale EPT à Monaco. Ce qui fait qu'il faudrait courir, prendre l'avion, avec le décalage horaire et tout cela. On peut le faire, mais il faut sauter le quatrième jour, passer par Las Vegas et Atlantic City. Les joueurs pro voudraient pouvoir jouer les deux. Ce sont de grands tournois, avec de belles affiches, c'est dommage qu'on ne puisse pas faire les deux cette année, il va falloir ne pas chatter dans l'un pour aller dans l'autre.

Ou avoir un jet très rapide ?

Très très rapide ! Mais il y a le décalage horaire. La fatigue dans le poker, c'est un facteur important.

Entre EPT et WPT, tu as choisi ton camps ?

On est obligé de faire un choix, on ne peut pas tout faire. Chacun choisira le WPT ou l'EPT selon son envie, mais je ne crois qu'il y en ai beaucoup, en tout cas chez les Français, qui vont sauter de l'EPT et courir faire la finale du WPT, qui en plus est devenue plus attractive car le buy-in a été réduit de 10.000$.

Je suis aussi pour que l'on baisse un peu le buy-in des tournois. Pour avoir du monde, il faut que ce soit accessible et j'ai l'impression qu'on tend vers le haut avec les Alpha8 à 100.000$ de buy-in. Ce sont des tournois marrants, c'est drôle, ça se regarde à la télé, mais ça reste entre 20 joueurs. Il n'y a pas de compétition, ce ne sont pas des tournois mais de gros sit'n'gos. Je pense que baisser le buy-in des tournois, c'est très bien pour avoir plus de monde dans un EPT ou un WPT. Il faut donner l'accès à tout le monde, que tout le monde puisse jouer selon ses envies. D'autant plus que quand on baisse le buy-in d'un tournoi, on baisse le prix des satellites, qui sont alors accessibles à davantage de joueurs amateurs qui veulent affronter des champions et rêvent de faire un jour une grande table finale.

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Philippe Ktorza, Team Pro PMU Poker : l'interview en audio

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Des tournois moins chers, toujours avec les pros ?

Oui ! Je ne veux pas de distinction entre les pros et les autres. Ce qui fait la beauté du poker, c'est justement ce mélange. On a bien vu sur ce FPS qu'il n'y pas que des pros. Certes, ElkY [Bertrand Grospellier] est en table finale. Au départ, il y avait quelques très bons joueurs, ce n'est pas pour cela qu'ils sont tous en table finale.

L'avantage du poker, c'est que ce n'est pas parce que l'on est, entre guillemets, un"champion", et encore je n'aime pas trop ce terme, que l'on se retrouve systématiquement en table finale. Donc, si on veut donner du rêve aux joueurs, il faut que ce soit accessible. Et pour cela, je pense qu'il faut passer par une baisse des buy-ins.

Les énormes tournois font aussi rêver…

Mais, ça fait rêver qui ? C'est tellement inaccessible pour tout le monde ! Ça fait rêver quoi, deux trois joueurs pro qui ne sont pas loin de les jouer, pour payer le buy-in en s'associant ou en faisant un satellite ? Les mecs savent très bien qu'ils ne le joueront jamais ce tournoi. Ça fait rêver parce que c'est retransmis à la télé, qu'on voit du beau poker, c'est vrai. Mais est-ce qu'un tournois à 20 joueurs fait rêver ? Moi non, ca ne me fait pas rêver. Gagner un sit'n'go à 20 joueurs, ce n'est pas un exploit. Je trouve plus difficile de gagner un tournoi à 800 joueurs à 500€ de buy-in.

Le bon poker, c'est avec plein de gens ?

Oui, je pense que le poker doit être un jeu universel, ouvert à tout le monde. On a tendance à faire une distinction de plus en plus forte entre amateurs et professionnels, mais je crois que ce n'est pas l'avenir du poker. Il faut de la masse, il faut du monde, il faut des gens. Pour que le business marche, il faut des clients, comme dans tous les business.

Tu es quelqu'un de très sociable, on le voit sur Facebook…

Oui, j'adore discuter avec tout le monde. Il y a des gens qui me posent des questions sont étonnés que je réponde tout de suite. Je parle avec tout le monde, pourquoi est-ce que je ne parlerais pas avec quelqu'un qui me dit bonjour ? Si je suis branché je réponds tout de suite. Je ne me prends pas pour qui je ne suis pas.

Qui es-tu ?

Je suis juste un père de famille, qui aime le poker, qui vit sa passion à fond et qui a la chance d'avoir un contrat de sponsoring. C'est vrai, il y a des gens qui parlent de champion, mais c'est un terme qui me gêne un peu. Je ne suis champion de rien. J'ai eu la chance de faire une grande table finale, deux tables finales de high roller. Mais à côté de cela, on connaît le poker. On peut faire un an et demi sans résultat et demain matin tomber aux oubliettes. Ça ne veut rien dire tout cela aujourd'hui.

Tu es spécialiste d'autres jeux.

Oui, j'étais spécialiste des courses PMU. J'y ai jouées des années.

Il y a une analogie entre parier aux courses et miser aux tables...

C'est toujours du jeu, des paris mais dans le poker, il y a une chose en plus, c'est l'esprit de compétition. Arriver premier, gagner un trophée, on ne l'a pas aux courses. Quand on gagne aux courses c'est dans l'anonymat, à part avec ses copains de course.

L'avantage du poker, c'est cet esprit de compétition. Quand tu as un esprit de compétiteur et que tu veux toujours être en haut de l'échelle, être parmi les meilleurs, c'est encore plus motivant. C'est ce qui me plaît. Je suis presque prêt à changer le prize pool de la première place pour avoir le prix !

Sur les courses, on se prend beaucoup la tête avec les statistiques...

On ne joue pas un cheval au hasard. Un turfiste aguerri joue un cheval car il l'a choisi. On a étudié plusieurs points techniques, comme la distance, le jockey, la période, le terrain, plein de choses qui font que ce cheval, sur cette distance, avec ce jockey, au poids qu'il a, aujourd'hui il a une vraie chance. C'est vraiment une étude. On peut jouer aux courses par hasard mais ça va rentrer une fois ou deux. Comme on peut jouer au poker par hasard, en faisant tapis avec n'importe et que ça rentre.

Les cartes sont les chevaux...

Je ne sais pas ! Ce sont deux activités différentes, avec leur charme. Il y a aussi de la compétition, j'adore regarder des courses quand il y a des cracks qui courent. J'étais archi-fan d'Ourasie quand il a gagné son 4ème Prix d'Amérique, j'avais les larmes aux yeux tellement c'était beau. C'est un cheval dont j'étais vraiment amoureux. Niveau argent, il était à 2 francs, il n'y avait rien à gagner. C'était vraiment pour la compétition et voir une grande course.

L'ADN de PMU est dans les courses. Quelle crédibilité dans le poker ?

On va essayer de parler un peu plus de courses cette année via le poker. De faire de temps en temps des pronostics, pour expliquer et former les joueurs de poker aux courses et leur indiquer quelques chevaux susceptibles de gagner. Par exemple, lors de la finale d'un WPT que j'ai commentée, j'avais donné deux chevaux gagnant et placé, il sont arrivés dans l'ordre. Ceux qui ont écouté ont touché !

Tu joues en ce moment un high roller. Le niveau est-il plus relevé ?

Dans un high roller, on a toujours l'impression que les joueurs et les structures sont meilleurs, qu'on a plus de jetons. Sur un EPT, le niveau des high rollers est vraiment très élevé et c'est ce qui est intéressant. C'est ça qui fait rêver les gens. Les joueurs qui ont gagné leur ticket pour ce tournoi sont heureux de pouvoir jouer avec des joueurs comme Erwann Pêcheux, Paul-Francois Tedeschi, moi ou d'autres. Il n'y a pas Elky, mais s'il avait fait le high roller, c'est magnifique de pouvoir jouer contre lui pour 200€. Mais je suis très content pour lui qu'il soit en table finale [du Main Event Pokerstars FPS Paris].

Il faut revenir à des tailles un peu plus humaines, en rapport avec l'argent et arrêter de flamber comme ce n'est pas permis. D'abord parce que cela fait déraper les jeunes qui commencent à rêver de millions et qui dans la vie courante, s'il n'y arrivent pas dans le poker, seront perdus, parce qu'ils ne voudront pas travailler pour 2.000€ par mois. Il faut arrêter de faire perdre la tête aux jeunes, leur expliquer que le poker n'est pas facile, qu'il y a peu d'élus peu de gagnants.

Même si on croit qu'un joueur a gagné 500.000€, il faut voir combien il a dépensé dans l'année. Jouer un circuit complet comme l'EPT ou le WPT sur une année, c'est au minimum 300.000€ quand on n'est pas sponsorisé. Il faut faire très attention à cela. Il faut gérer comme une entreprise. Calculer ses coûts, ses frais, ses buy-ins, gérer sa bankroll. C'est important d'avoir une vraie comptabilité.

Comment tu envisages ton année 2014 dans ce cadre ?

J'espère qu'elle va être dans la continuité de 2012 et 2013, même si 2013 n'est aussi belle que 2012. Mais une année comme 2012 n'arrive pas tous les ans ! Il ne faut pas rêver et garder les pieds sur terre. J'ai la chance d'être sponsorisé, donc j'ai la chance de pouvoir faire plus de tournois que d'autres. C'est un avantage puisque plus on joue de tournois, plus on a de chance de faire des perfs. J'espère que cela va continuer, je suis très bien avec PMU, on continue notre aventure qui se passe très bien.

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Philippe Ktorza : "la guerre entre EPT et WPT de plus en plus dure" (Team PMU Poker) 101

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