Tournois de poker live : Retour sur le plus gros overlay de l'histoire
Chad Holloway, éditeur pour PokerNews et vainqueur d'un bracelet World Series Of Poker (WSOP) en 2013 revient sur le Seminole Hard Rock Poker Open (SHRPO) $10 Million Guaranteed Championship qui s'est joué en septembre 2014.
Ce tournoi a marqué l'histoire du poker en devenant le plus gros ''overlay'' de l'histoire ou, en français le plus gros ratage en terme de prizepool garanti puisque le casino y a laissé 2,5$ millions de sa poche. Si ce phénomène est rare, c'est toujours une bonne affaire pour les joueurs.
L'overlay ou quand la garantie n'est pas atteinte
Dans le monde du poker, l'anglicisme ''overlay'' désigne les situations un tournoi ne parvient pas à générer assez d'inscriptions pour que le total des buy-ins couvrent le prizepool garanti par l'organisateur. Celui-ci se retrouve donc contraint de mettre de l'argent de sa poche pour que la dotation garantie soit effectivement distribuée entre les vainqueurs.
Par exemple, un casino organise un tournoi à 100$ de buy-in pour un prizepool garanti de 10.000$. Si 90 joueurs viennent s'inscrire, le total de l'argent récolté par les inscriptions sera de 9.000$. Pour arriver aux 10.000$ garantis, le casino devra ajouter 1.000$.
Des overlays relativement modestes sont assez fréquents en ligne. En live, ils sont extrêmement rares. Le plus gros overlay de l'histoire du poker est survenu en août 2014, quand le Seminole Hard Rock Poker Open (SHRPO) $10 Million Guaranteed Championship n'a pas compté assez de participants pour atteindre les deux millions garantis. Conséquence, 2,505$ millions ont été versés au prizepool par le casino.
Pour mettre ce chiffre en perspective, l'an dernier l'International Stadiums Poker Tour (ISPT) et Full Tilt Poker UKIPT Galway, qui ont tous les deux garanti un prizepool d'1€ million, ont affiché 589.060€ et 140.000€ d'overlay respectivement. L'on est loin du record établi par SHRPO – mais aucun de ces tournois n'a connu de nouvelle édition.
Du point de vue du joueur, l'overlay est une très bonne chose puisqu'il constitue une sorte d'argent gratuit ajouté au prizepool. Mais, l'overlay n'arrive généralement pas plus d'une fois. Evidement, aucun opérateur n'a envie d'organiser un tel tournoi. Soit la garantie est revue à la baisse pur l'édition suivante, soit il disparaît du circuit.
Joey Weissman, bubble boy
Lors de son édition inaugurale en 2013, le SHRPO fut un large succès avec 2.384 inscrits. Cela avait alors permis de générer un prizepool de plus de 10$ millions (précisément, de 11,92$ millions). Les organisateurs ne doutaient pas que le succès serait aussi au rendez-vous en 2014. Mais, que cela soit dû à un manque d'intérêt, à la concurrence d'autres circuits ou à un mélange des deux, l'édition 2014 n'a compté que 1.499 participants (-37% d'inscriptions) pour un prizepool de 7,495$ millions. Le casino Seminole Hard Rock a donc dû mettre la main à la poche pour compléter les 10$ millions garantis.
Le tournoi a payé 300 places. Si le joueur éliminé à la 301ème est reparti les mains vides, les suivants ont été assurés d'un gain de 7.483$ incluant une part d'argent gratuit. Celui éliminé à la bulle des places payées fut le professionnel Joey Weissman.
Weissman a envoyé all in préflop avec Q♠Q♥, favori sur le K♥10♦ de Bao Nguyen qui a suivi. Le flop 7♦5♦2♦ apporte à Nguyen un tirage couleur, qui est complété par le 9♦ turn. Weissman est éliminé du tournoi sans compensation. ''C'est la première fois que je faisais la bulle d'un tournoi majeur. C'est bien sûr frustrant après tant d'heures de jeu et un tel overlay” confiait alors Weissman.
Dans tous les cas, le but d'un tournoi reste de viser la victoire et pas les places payées, quand bien même celles-ci offrent un meilleur retour à cause de l'overlay.
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