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Florent Marquès : ''Le LudiK, un lieu ouvert et plein de vie''

Florent Marquès : ''Le LudiK, un lieu ouvert et plein de vie'' 0001

Propriétaire du bar-tapas Ludik situé à Montauban, que PokerNews vous présentait ici, Florent ''Ouioui flo'' Marquès nous raconte son projet. Retour également sur la carrière de cet ancien joueur professionnel. Entretien.

Pourquoi as-tu décidé d'ouvrir ce type d'établissement ?
Cela faisait trois ans que j'étais joueur de poker à plein temps en plus d'être sponsorisé par TurboPoker. J'ai eu envie de changer un petit peu d'activité en restant dans le poker car c'est un milieu qui me plaît. Je ne voulais pas passer mes nuits derrières un ordinateur avec mes 15 tables, deux écrans et un tracker. Tout se passait très bien au niveau du poker, même si je n'ai jamais été millionnaire grâce à ce jeu. Ça m'a quand même permis de vivre correctement avec presque un salaire de cadre. Ce n'est pas une fin de cycle, mais seulement l'envie de faire autre chose.

Tu as déjà ouvert tes portes depuis plusieurs mois. Le succès est-il au rendez-vous ?
Disons que ça a bien démarré. J'ai un bon réseau Facebook et des contacts un peu partout en France ou à l'étranger. J'ai eu une demande dès le départ. En moyenne, une trentaine de joueurs participe quotidiennement à un tournoi. Il y a en a 15 ou 20 qui sont très réguliers. Mais localement, je n'ai pas tant de connaissances poker dans la région d'où je suis originaire. Clairement, les joueurs issues des clubs et des associations sont davantage ma cible que les joueurs de casinos. Je ne touche pas vraiment le type de joueur que je fréquentais auparavant, même si quelques amis passent de temps en temps. D'ailleurs, j'ai décidé d'organiser un deepstack disputé sur deux jours, le samedi 23 et dimanche 24 mai. Chaque joueur débutera avec 30 000 jetons, sur des blindes de 40 minutes, avec un buffet le samedi soir et un ticket TexaPoker d'une valeur de 250€ pour le vainqueur. J'ai crée un événement Facebook. En espérant qu'il y ait foule.

Le poker tient une place importante au sein de ton bar. Généralement, quel genre de joueur vient participer aux tournois ? Débutant ? Expert ?
Au début, je proposais des initiations qui ont attiré des novices purs et durs. Je disposais d'un peu plus de temps car il y avait moins de monde au départ d'un tournoi. L’initiation débutait donc à 19h et le tournoi à 20h, ce qui permettait à certains de s'améliorer. Mais les gens proviennent en grande majorité des clubs. Après il y en a d'autres qui jouent également en casino.

Quelle ambiance y retrouve-t-on ?
C'est assez partagé. Dans la mesure où c'est un freeroll, ça s'envoie parfois en l'air en début de tournoi. Il y a donc des éliminations prématurées. Une fois que le temps passe, les participants se prennent au jeu malgré l'absence de gains financiers, car c'est un championnat avec un système de points. Mais ils s'accrochent tout de même à gratter des places. Il y a une notion d'ICM qui se crée ne serait-ce que par rapport aux points et au classement. Ça se tire la bourre dans un esprit bon enfant. Les joueurs jouent pour l'aspect sportif de la chose.

Hormis le poker, quel jeu a le plus la cote ? Pourquoi ?
Les fléchettes. Elles sont électroniques et reliées à internet, ce qui permet de jouer à distance contre d'autres joueurs. Il y a deux caméras : une qui filme la cible pour nos adversaires, et l'autre qui nous filme nous au moment du lancée. Nous nous voyons donc réciproquement. J'ai d'ailleurs inscrit une équipe du bar pour un championnat d’Europe. Nous avons par exemple affronté une équipe danoise, jeudi dernier. Le billard marche également bien. Il y a aussi une clientèle jeux de société, jeux de plateau et cartes Magic, surtout en après-midi.

Pourquoi avoir lancé d'autres activités comme le billard ou les fléchettes ?
Au départ, j'étais parti pour proposer seulement du poker, à 100%. Comme le projet a pris pas mal de temps notamment avec les travaux, j'ai eu le temps de faire mûrir un peu la chose. Du coup, en allant dans d'autres bars, salles de billard ou à PokerShpère à Toulouse, je me suis aperçu qu'à Montauban, constitué de 60 000 habitants, le poker aurait pu être un frein pour certains. Avec le billard et les fléchettes à l'entrée, on voit tout de suite qu'il y a autre chose. Les gens peuvent donc être moins réticents à franchir la porte, même si le poker reste l'activité principale. Mais au moins, ça ne s'apparente pas à tripot. Ce n'est pas un établissement fermé, clos, mais un lieu ouvert et plein de vie. Et puis en cas de l'élimination, il y a autre chose à faire entre le billard, les fléchettes où la retransmission d'un match de football ou de rugby. Cela permet à tout le monde de trouver un intérêt. Même si ta femme ne joue pas, elle peut passer un bon moment avec d'autres personnes dans un endroit très convivial et accessible au plus grand nombre.

Tu as déjà pratiqué trois métiers au cours de ta vie (commercial, joueur de poker, propriétaire d'un bar). Selon toi, quelles sont leurs principales différences ?
Il y a certes des différences mais aussi beaucoup de points communs. Je bossais pour une boîte anglaise en tant que commercial, avec un grand secteur. J'ai donc voyagé dans une vingtaine de départements. On peut alors faire un parallèle entre ça et le poker live, avec les nombreux déplacements aux côtés de la Team TurboPoker ou avec des amis.

Par rapport au bar, cela reste du contact humain et du commerce. Même si je n'ai pas l'impression de partir bosser tous les jours. Il y a une certaine fidélisation de la clientèle que je retrouvais lorsque j'étais commercial, en créant des liens, des relations et en instaurant une confiance.

La principale différence entre le poker que je pratiquais avant et celui d'aujourd'hui, c'est le type de joueur. Cela va de l'amateur qui vient pour s'amuser ou passer le temps, à celui disposant d'un meilleur bagage technique. Ou encore d'autres qui voient ça comme un pure jeu de hasard n'hésitant pas à gamble sans trop se poser de questions. Puis le rapport à l'argent n'est pas le même que dans le milieu professionnel. L'absence d'enjeu financier diminue la pression. Personne ne se met en péril financièrement.

Envisages-tu d'ouvrir un second bar basé sur la même formule mais ailleurs qu'à Montauban ?
Plusieurs personnes m'ont déjà contacté pour connaître les démarches que j'ai pu effectuer. Je leur ai donner quelques pistes. J'ai le sentiment que l'idée intéresse les gens. De là à monter une franchise ou d'autres Ludik, c'est encore un peu prématuré. Cela fait un certain temps que je suis ouvert, avec des débuts prometteurs, mais je suis encore loin d'ouvrir un second bar. Je suis actuellement tout seul à gérer le Ludik, je n'ai pas de personnel. Compte tenu de ma faible disponibilité, ce serait prématuré de penser à ça.

Pourrait-on te recroiser sur un tournoi professionnel, dans les mois, les années à venir ?
Je suis passé du ''beaucoup à plus rien''. A partir de janvier, j'ai passé trois mois à faire des travaux ce qui ne m'a pas empêché de jouer en ligne. J'ai dû participer à un ou deux tournois live dans les environs, à Toulouse et Gruissan. Mais pour l'instant, je mets un petit peu entre parenthèse mon activité de joueur online ou live, alors que ce n'est pas l'envie qui manque. Vu que j'ouvre du mardi au samedi, de 16h à 21h la semaine et de midi à 2h le samedi, je n'ai pas trop le temps de jouer les tournois qui se déroulent le week end. Tant que je n'ai personne avec moi pour me seconder, ce sera compliqué.

Je joue sur TurboPoker de temps en temps, en cash game. Je m'inscris à quelques tournois le dimanche, mais en mode détente et joueur récréatif ! Mais c'est très très loin de ce que je faisais avant. Je me suis remis devant la télé avec mon ordinateur portable sur les genoux, au lieu d'être rivé sur mon écran derrière mon bureau.

Quel est ton meilleur souvenir ?
Incontestablement, mon plus beau souvenir reste ma victoire à l'ACF Poker Tour. Ça a été une semaine de folie, le rêve de tout joueur de poker. Le dimanche, j'ai remporté 17 500€ après ma victoire lors d'un Winamax Series. Le jour suivant, j'ai pris la direction de Paris pour rejoindre Carlos Lopes et d'autres joueurs, afin de m'inscrire au tournoi ACF. Le jeudi, je suis sorti vainqueur de l'épreuve. J'ai réalisé mes plus gros gains live et online la même semaine. Le tout en prenant les bonnes décisions, en évitant les erreurs et en passant les coin flip.

J'ai eu quelques problèmes à cette période de ma vie. J'avais perdu ma mère quelques temps avant, puis quitté mon boulot. Il y avait comme une incertitude financière. Le timing a été parfait, surtout que je devais finir les travaux de ma maison. Ça m'a permis de commencer sereinement une carrière de joueur professionnel à 100%. Après je n'ai ni changé mes habitudes, ni modifier mes limites de jeu, pas comme certains qui réinvestissent tout dans le poker. J'ai continué à jouer des tournois à 1000€ l'entrée, me donnant la possibilité de durer dans le temps.

Ton pire souvenir ?
Concernant mon pire souvenir, je m'étais qualifié grâce à un Sit & Go à une finale live à Aix en Provence, qui garantissait plusieurs places pour la finale du Partouche Poker Tour. Et j'ai fait la bulle. J'ai perdu successivement deux gros coups en étant favori. J'étais parti là-bas tout seul en voiture. Au retour, j'avais juste envie de me prendre un camion (rire) tellement j'étais dégoûté. Pour la petite histoire, j'ai tout de même décroché mon ticket lors d'une autre étape, à Arcachon. Mais c'est vrai que ça été frustrant et sûrement dû à un manque d'expérience. Il était inutile de jouer les deux gros coups et préférable de faire le mort, surtout sur un satellite. J'aurais alors eu mon ticket comme tout le monde. Mais les frustrations, les joies immenses et l’adrénaline que peut procurer le poker font le charme de ce jeu.

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Gregoire Huvelin

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