Main Event WSOP : Les impôts vont prélèver plus de 10 millions aux finalistes
Joe McKeehen vient à peine de devenir champion du monde de poker en s'offrant le Main Event des WSOP avec ce qui fut un véritable cavalier seul que déjà les calculettes ont été sorties pour calculer la part véritable que va toucher chaque joueur une fois taxes et impôts acquittés. Et là, les montants revenant réellement aux November Nine n'ont souvent plus rien à voir avec ceux officiellement gagnés.
Le compte-rendu de la victoire de Joe McKeehen
Le temps où les joueurs de poker professionnels pouvaient conserver l'intégralité de leurs gains est désormais loin, rares étant les pays à n'avoir pas élaboré une politique fiscale intégrant le statut de joueur professionnel.
Parmi ces quelques pays avantageux pour les joueurs se trouve (outre l'Angleterre où réside pour cette raison de nombreux professionnels européens et français) la Belgique. Ce qui tombe bien pour Pierre Neuville qui trouvera dans cette particularité une consolation à son élimination précoce à la 7e place.
Le vétéran de 72 ans conserve en effet la totalité de ses gains, soit 1 203 293$, ce qui fait de lui le 5e plus gros vainqueur de l'édition 2015 !
Les huit autres finalistes vont devoir reverser en moyenne 42,95% de leurs gains en taxe et impôts selon leur lieu de résidence et leur statut fiscal.
Le montant cumulé des différentes contributions :
Amount won at Final Table | $24,806,976 |
Tax to IRS | $8,467,091 |
Tax to Agenzia delle Entrate (Italy) | $525,490 |
Tax to New Jersey Division of Taxation | $493,422 |
Tax to Franchise Tax Board (California) | $425,550 |
Tax To Israel Tax Authority | $326,679 |
Tax to Pennsylvania Department of Revenue | $235,879 |
Tax to New York Dept of Taxation & Finance | $102,605 |
Tax to North Wales Boro | $76,833 |
Total Tax | $10,080,122 |
Première constatation, avec un peu plus de 10 080 122$ de prélèvements, les services fiscaux sont les plus gros gagnants, tout particulièrement ceux des États-Unis qui avaient placé six de leurs ressortissants en table finale. La part du lion revenant de ce fait à l'IRS (l'impôt sur le revenu américain) qui récolte 8 467 091$, sensiblement plus que la somme gagnée en théorie par McKeehen !
Le classement et les gains réels nets des November Nine :
Winner | Before-Tax Prize | After-Tax Prize |
1. Joe McKeehen | $7,683,346 | $4,297,394 |
2. Joshua Beckley | $4,470,896 | $2,389,177 |
3. Neil Blumenfield | $3,398,298 | $1,805,764 |
4. Max Steinberg | $2,615,361 | $1,543,306 |
7. Pierre Neuville | $1,203,293 | $1,203,293 |
5. Ofer Zvi Stern | $1,911,423 | $1,011,317 |
6. Thomas Cannuli | $1,426,283 | $785,996 |
8. Federico Butteroni | $1,097,056 | $571,566 |
9. Patrick Chan | $1,001,020 | $545,614 |
Totals | $24,806,976 | $14,153,427 |
Un tableau qui montre pourquoi habiter en Belgique peut être dans certains cas fiscalement intéressant, avec les deux places gagnées par Neuville. Pour le reste, les autres finalistes étant soumis à des régimes fiscaux relativement similaires, le classement entre les gains nets et les gains officiels reste identique.
On notera juste que Joe McKeehen n'a pas seulement bénéficié d'une réussite maximale dans le tournoi puisque des huit joueurs soumis aux prélèvements fiscaux, il sera celui qui en pourcentage sera le moins taxé, la Pennsylvanie où il réside étant moins gourmande que les autres états américains ou que l'Italie de Butteroni et Israël ou vit Zvi Stern.
Conclusion : le vieux dicton disant que c'est toujours le casino qui gagne est définitivement obsolète, le grand vainqueur est sans contestation possible le fisc...
A noter que l'étude ci-dessus n'a pas pris en compte les swaps de certains joueurs et les éventuels ventes de parts, une donnée susceptible de modifier encore les gains réels
Sources : TableTalk