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André Akkari: "J'ai plus fait pour le poker que la plupart des membres du Hall Of Fame"

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Will Shillibier
5 min à lire
Brazilian WSOP Champion Akkari Proud of Role as Latin American Ambassador

Il y a 9 ans jour pour jour, André Akkari marchait dans les pas de Alexandre Gomes. Le Brésilien remportait son premier bracelet aux World Series et la deuxième victoire au Rio pour le Brésil.

Si vous vous ne en souvenez pas, n'hésitez pas à revivre le frisson auriverde avec l'hymne brésilien diffusé pour la première fois au Rio et chanté à l'unisson par tout un peuple, un épisode capté sur le vif en vidéo par Steven Liardeaux. Un préambule parfait avant d'entamer une courte conversation avec l'ambassadeur du poker en Amérique du Sud.

Professionnel depuis 2006, Andre Akkari a fait l'argent pour la première fois aux WSOP en 2008, l'année ou Gomes a ouvert le palmarès brésilien en remportant un 2000$ No Limit. Sponsorisé depuis 2007 par PokerStars, Akkari se souvient encore de sa première visite aux World Series Of Poker, un souvenir "incroyable".

"J'ai passé les deux années précédentes à collecter tout ce que je trouvais qui parlait des WSOP, je traquais tous les champions, j'étais vraiment fou. Quand j'ai signé avec PokerStars, j'avais enfin l'opportunité d'y aller. [...] La première fois que j'ai débarqué au Rio, c'est comme si je connaissais chaque recoin! J'avais aussi l'impression d'être à Disneyland. C'était incroyable pour moi!" glisse Akkari avant de revenir à son premier bracelet.

Andre Akkari wins first bracelet 2011

Après trois années d'apprentissage, le Brésilien va se jouer de Nachman Berlin en head's-up pour remporter l'Event #4, un No Limit à 1500$ qui va lui rapporter 675 117$. Malgré une situation compromise à l'entame, il avait trois fois moins de jetons que son opposant, Akkari n'a jamais douté: "Cela peut paraître cliché mais j'avais tellement confiance et je pouvais décrypter tous les mooves de mon adversaire... c'est ce dont tu as besoin pour gagner dans tous les jeux ou dans une compétition. Bien sûr que tu peux perdre mais je ne me voyais vraiment pas finir deuxième à ce moment là", explique-t-il.

Vu l'heure très avancée, la partie avait été stoppée au petit matin avant une reprise plus tard dans l'après-midi. "Cette nuit là, ma femme était tellement nerveuse, elle n'arrêtait pas de me demander ce que j'allais faire au restart. "Tu vas pouvoir renverser la tendance?" demandait-elle pendant que je souriais et lui répondait simplement "ne t'inquiètes pas, c'est une question de temps, il faut avoir confiance!" Je visualisais chaque instant et tout s'est déroulé comme prévu le lendemain!" se souvient le champion.

Avant Akkari, Jason Somerville, Eugene Katchalov, Jason Mercier, Jake Cody, Bertrand Grospellier, John Juanda et Brian Rast avaient gagné un bracelet cet été là. Ces victoires ont défini un grand moment de leur carrière... qu'en est-il pour le Brésilien ?

"Les gagnants d'un bracelet entrent dans la mémoire collective."

"Si tu veux être considéré comme le meilleur footballeur du monde ou un des meilleurs, il faut gagner l'Euro ou la Coupe du Monde, si tu veux être une référence en basket, il te faut un titre NBA", commence Akkari.

"Chaque circuit à des compétitions qui définissent un sport. Il y a les Grands Chelems en tennis, il y a les WSOP au poker. Il y a une tonne de joueurs compétents, biens plus forts que des vainqueurs de bracelets mais ils seront toujours moins présents dans la mémoires de la communauté. Les détenteurs de bracelets sont là pour l'éternité", ajoute le joueur.

Andre Akkari

Six joueurs brésiliens ont triomphé aux WSOP, personne ne compte deux bracelets. Quel effet cela ferait-il à André de devenir le premier ?

"La communauté poker est aveugle, en dehors des USA je veux dire. Les Américains n'ont aucune idée de ce qui se passe ici au Brésil mais aussi au Chili, en Uruguay ou en Argentine. Il est très dur pour les joueurs de ces pays de gagner plusieurs bracelets ou des titres internationaux. [...] Gagner un deuxième bracelet ca amènerait une sensation de barrière qui s'effondre, de porte qui s'ouvre. C'est un peu ce que j'ai toujours fait pour le poker en Amérique du Sud", explique Akkari.

"Je pense sincèrement avoir plus fait pour le poker que la plupart des membres du Hall Of Fame."

"Je pense sincèrement avoir plus fait pour le poker que la plupart des membres du Hall Of Fame, d'ailleurs pas parce que j'ai gagné un bracelet, mais parce que je continue ce travail quotidien d'ambassadeur du poker d'Amérique Latine aujourd'hui", précise celui qui a compilé 2,7 millions sur le circuit live.

Brazilian supporters go nuts.

Comme les rails tricolores, les Brésiliens se sont fait un nom côté ambiance et animation d'une table finale. Des supporters qui chantent et ne lâchent rien durant des heures, un standard lorsque un joueur auriverde est en finale.

"C'est culturel [...] Le sport c'est du lien social qui se créée [...] Le Brésil est un pays pauvre et corrompu à tous les niveaux, des choses comme le foot sont un médicament pour les gens et surtout leur esprit. Au poker c'est la même chose", analyse Akkari avant d'évoquer un duel de rails sur la finale du 6-Max à 3000$ de 2017.

Le Britannique Chris Moorman a alors affronté Bernardo Dias dans une ambiance digne d'un stade de football. "Les Britanniques aiment le foot autant que nous et si le Brésil joue l'Angleterre dans n'importe quel sport il y aura une grosse ambiance. Musique, chants, atmosphère de provocation... chambrer, c'est notre approche de la compétition", rigole Akkari qui nous confie finalement son meilleur souvenir personnel.

"Me voir en Table Finale, me souvenir de regarder tout autour et de voir ces Brésiliens chanter, danser, crier sur chaque pot, comme dans un énorme stade de foot, un jeu que j'adore. Cette finale (et son titre WSOP) c'est de loin mon meilleur souvenir!"

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Will Shillibier

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