Après avoir multiplié son tapis lors d'un gros rush deux niveaux plus tôt, Benjamin Pollak vient d'enchaîner les revers contre le même joueur en l'occurrence l'exubérant David Moore.
Première rencontre alors que Moore n'a pas plus de 20.000 et Pollack quasiment sept fois plus :
Moore :
Pollak :
Pas de miracle sur le tableau et Moore double en levant les bras au ciel : "Tu as vu je ne suis pas monté sur la table!" exulte le Marseillais en s'adressant au superviseur le plus proche.
Benjamin Pollak fait la moue mais a l'occasion de reprendre ses jetons quelques mains plus tard, lorsque les deux joueurs sont à nouveau à tapis, cette fois pour un coin flip.
Moore :
Pollak :
Ce n'est qu'un coin flip bien sûr, mais le croupier va involontairement y rajouter une tonne de sel. Il retourne les trois cartes d'un coup et la première à apparaître est une , il tire sur le tas pour faire apparaître le reste du flop et seule la troisième carte du flop apparaît : une ! Mais 'Magic Deal' va voir un mauvais tour de passe-passe lorsque le dealer fait enfin glisser la carte du milieu : un !
En deux coups, les deux tiers du stack de Pollak sont passés dans les mains de Moore et le tournoi de ces deux joueurs est totalement relancé, bien que dans des directions différentes.
Après Tristan Clémençon, ce tournoi vire au chemin de croix pour un autre jeune pro, en l'occurrence Bruno Launais du Team Partouche qui après avoir monté son stack à la moyenne de jetons voit ses efforts anéantis par un coin flip (As-Dame contre paire de 9). A la force du poignet il se reprend et encaisse un premier pot contre Koundah avec As-2 au tournant d'un tableau , avant d'en arracher un autre dans la foulée en bluff (non payé mais il nous a susurré sa main) sur un tableau .
Tous ces efforts pour remonter à 75000 vont être à nouveau mis à mal lorsqu'avec paire de 10 il trouve un brelan au flop mais que son adversaire à tapis décroche une quinte miraculeuse à la rivière. Tout est à refaire pour Launais qui chute à 15.000 alors que la moyenne est désormais de 60.000.
Ce Jour 1 du 1M$ garantis tourne au défi physique pour de nombreux joueurs mais les croupiers, le staff et les reporters commencent à craquer de concert. Entre la climatisation défaillante et les 12 heures de jeu enchaînées, une bonne partie du field est dans le dur.
"J'ai l'épaule en compote et plus d'anti-douleurs", nous confie Thomas Fougeron, "j'ai dormi deux heures cette nuit et je commence à fatiguer" se lamente gentiment Ludovic Lacay, "j'en ai marre des 20/80 ça fait le troisième j'en peux plus" craque Mercedes Osti.
La réputation de 'poker détente' de Marrakech vient d'en prendre un coup avec le rythme infernal de ce tournoi. Ce n'est pas [Removed:146], éliminé avec une quinzaine de blinds (tirage couleur contre brelan flopé) qui nous démentira. En attendant on est parti pour trois niveaux de plus.
Le Gallois Dave Colclough, l'un des plus beaux palmarès en piste dans ce tournoi, vient se sauter une main avant la pause. "Queens agains Aces" nous explique-t-il en V.O, sans qu'il nous semble qu'il y ait besoin de traduire cette rencontre inévitable
Eric Haik et Tristan Clémençon ne sont plus dans le tournoi. Le pro Winamax a tenté de gagner deux coups d'affilée mais ce ne sera jamais arrivé et il quitte ce Main Event aux alentours de la 79ème place.
Ca ne va pas très fort pour Najib Bennis (2nd du tournoi 1800€) non plus : "j'ai plus rien, je suis mort" nous annonce-t-il avec pourtant encore 30.000 jetons devant lui.
Pauvre Mercedes Osti ! Chacune de ses sorties récentes s'est ponctuée par une sortie de route particulièrement violente. Cette fois elle a la possibilité de sortir l'ex-chipleader Antoine Labat qui 4-bet à tapis préflop avec . Osti 'snap call' avec et voit un 10 sortir dès le flop pour lui prendre 23.000 jetons. Elle tombe à 20.000 tandis que son adversaire attend qu'elle aille prendre l'air (pour avaler cette énième couleuvre) pour apprécier sa chance : "on a le droit à un coup de c*l de temps en temps non?"
Pollak n'est pas le seul à connaître la bonne fortune des cartes. Un joueur relance à 2.500, c'est suivi par un second puis par Ludovic Lacay. En fin de parole, Philippe Narboni envoie tapis, les deux premiers joueurs se couchent et Lacay paie instantanément. Narboni retourne et Lacay dévoile , rien ne sort au 'baby board' sinon trois 8 et le pro français (16e du Main Event WSOP 2009) s'envole à 110.000 jetons tout près des chipleaders.