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WSOP 2006 - Bilan : le bon, la brute et le truand

WSOP 2006 - Bilan : le bon, la brute et le truand 0001

Après avoir passé la majorité de l'été aux World Series of Poker à Las Vegas, on peut sans se tromper avancer que les tournois de la saison 2006 furent sans doute les plus beaux tournois de la courte histoire du Poker.

Depuis le coup d'envoi des tournois satellites le 25 juin, jusqu'à la victoire du champion du monde de Poker Jamie Gold le 11 août, les WSOP ont été le théâtre de moments fantastiques, de Poker de haute voltige. Mais aussi de mauvais côtés malheureusement.

Revenons donc sur quelques tournois de ces sept semaines de compétition qui se sont déroulés dans l'Amazon Room du casino Rio.

LE BON

Pour commencer, dire que ces World Series furent la compétition plus prestigieuse jamais mise en place n'est pas si exagéré. L'ensemble des tournois WSOP 2006 a vu l'arrivée d'un grand nombre de bons joueurs et de novices heureux de participer à l'évènement le plus important de l'année. Le staff des World Series a réussi à faire vivre ces tournois sans pour autant réduire la fréquence des satellites et des cash games. C'est une belle réussite pour l'équipe de la chaine de casinos Harrah.

La chaîne de télévision américaine ESPN mérite également un grand coup de chapeau après la diffusion du tournoi principal en "pay-per-view" sur Internet et le cable (4,95$). La retransmission était commentée par des noms bien connus comme Phil Gordon et Ali Nejad. Elle a vu défiler une série d'invités prestigieux comme Doyle Brunson, Chris Ferguson et Jennifer Harman. Cette retransmission était en somme à la fois bien rodée et distrayante. Les spectateurs ne pouvaient pas voir toutes les cartes durant le show, Gordon et Nejad ont dû spéculer avec brio sur les mains des joueurs. On attend donc avec impatience la diffusion complète le 22 août prochain sur ESPN.

Le tournoi H.O.R.S.E 50.000$ a dépassé toutes les attentes. Nous attendions un faible nombre de participants, c'est à dire 70 ou 80 joueurs vu le prix du ticket d'entrée de 50.000$. 143 joueurs se seront en fait assis aux tables du tournoi doté du plus gros "buy-in" de l'histoire du poker, et ce fût magique. La table finale s'est tenue avec les plus grands noms du Poker comme Brunson, Ivey et Chip Reese. Le tête à tête final entre Reese et Andy Bloch a été une parfaite leçon de Poker pour nous tous. Ce tournoi devrait devenir l'un des centres d'intérêts les plus importants de ces World Series. Cependant, il y a eu quelques problèmes durant ce tournoi. Et nous allons y revenir plus loin dans cet article.

En ce qui concerne les autres tournois, il y eu de grands moments également. Au début des Series, beaucoup avaient parié sur le fait que personne ne remporterait deux bracelets (prix remis aux vainqueurs de tournois WSOP) cette année. Nous avons assisté non pas à un mais à deux double vainqueurs de bracelets grâce à Bill Chen et à la star montante de ces World Series 2006, Jeff Madsen. Chen semblait ne pas retenir son amour du jeu en souriant et en riant avec ses adversaires sans pour autant perdre sa concentration pour finalement remporter deux bracelets. On peut faire un nouveau pari : son prochain essai, "The Mathematics of Poker", se vendra comme petits pains après son tour de force lors de ces Series.

Jeff Madsen, de son côté, a été tout simplement impressionnant. A 21 ans à peine, le jeune joueur de Californie n'a pas seulement remporté deux tournois en No-Limit, il a également atteint une table finale en Omaha et en Seven Stud. Il prouve qu'il n'est pas qu'un joueur exceptionnel de No-Limit. Si une star est née cette année, c'est bien Jeff Madsen. Il va devoir maintenant retourner à ses études à Santa Barbara (mais nous le reverrons bientôt, c'est certain).

Un certain Phil Hellmuth a fait un peu de bruit autour de sa personne aussi. Hellmuth est arrivé cette année avec un esprit de revanche. Après quelques années à s'occuper de la gestion affaires, il s'est rapidement remis à niveau en se hissant au sommet de la liste des joueurs aux World Series en finissant dans les places payées relativement tôt et assez souvent. Il rejoint Doyle Brunson et Johnny Chan en terme de nombre de bracelets remporté. Il a échoué en finale face à Jeff Cabanillas dans un tournoi No-Limit au début des World Series. Il a également atteint une autre table finale d'Omaha sans jamais être menaçant pour ses adversaires avec son faible tapis durant tout le tournoi. Du reste, il a remporté son 10ème bracelet lors d'un tournoi 1000$ No Limit Hold'em avec recave juste avant le début du Main event. Ces World Series resteront à jamais gravées dans la tête du champion du monde WSOP 1989.

LA BRUTE

Si la plupart des tournois ont été de grande tenue, les World Series of Poker 2006 ont connu bon nombre de problèmes.

Quelques erreurs sont venues entacher la tenue des tournois. Elles été la cause d'un certain chahut dans l'Amazon Room du casino Rio à Las Vegas. Le premier tournoi "Shootout" (le joueur ne quitte une table qu'après avoir éliminé tous les joueurs de la table) a provoqué la colère des participants : au lieu des 60 tables prévues de 10 joueurs, le tournoi a débuté avec 100 tables de 6 joueurs. Cet aggiornamento a totalement changé la façon d'aborder la partie pour tous ces joueurs habitués à des tables pleines. Lors de ce tournoi, le joueur professionnel Harry Demetriou a été éjecté du Rio.

Les joueurs ne devraient pas subir ces changements de dernière minute. Cela les obligent à modifier leur stratégie. De son côté, le Harrah's a tenté de résoudre le problème en créant une table "On The Spot", un lieu où les joueurs peuvent discuter de leurs problèmes immédiatement avec le directeur du tournoi, Robert Daily. Les joueurs étaient au moins entendus au plus haut niveau de la hiérarchie de l'organisation. Prenons cette épisode en exemple pour que soient évités de nouveaux problèmes à l'avenir.

Ensuite, le tournoi principal "Main Event" est devenu trop énorme. 8,773 joueurs ont dû jouer durant deux semaines au Poker et c'est certainement bien trop long. J'ai pu avoir une discussion avec le chroniqueur américain Max Shapiro durant le Main Event. Nous sommes tombés d'accord sur ce point : les différentes propriétés de la chaîne Harrah à Las Vegas (le Caesars, le Harrah's, le Bally's) pourraient chacune organiser le Day 1 et le Day 2 du tournoi en même temps que le Rio pour ensuite réunir tous les joueurs dans l'Amazon Room. Ce n'est pas inconcevable. A l'heure de l'Internet, on peut réduire la durée du tournoi 10K$ à une semaine.

Si on extrapole sur le nombre de participants en 2007, celui-ci devrait dépasser facilement les 10.000 joueurs, cette solution serait très intéressante, voir nécessaire, pour la tenue de l'événement.

Le tournoi $50K H.O.R.S.E, quant lui, n'échappe pas non plus à la critique. Certains points sont à revoir. Durant la totalité du tournoi, les joueurs ont donc joué tour à tour cinq versions différentes du Poker, comme c'est la règle durant un tournoi H.O.R.S.E (H = Hold'em, O = Omaha High Low, R = Razz, S = Seven Stud High, E = Seven Stud High Low). Cependant lors de la table finale, certainement pour se plier au format voulu par la couverture médiatique de la chaîne de télévision ESPN, les joueurs ont dû jouer uniquement au Texas No-Limit Hold'em. A mon humble avis, çela a empêché à ces joueurs de grande classe de montrer l'étendue de leur talent à la table finale dans l'un des tournois au niveau le plus relevé à ce jour. S'ils débutent le tournoi en jouant au H.O.R.S.E., et bien ils doivent le terminer de la même façon. Cela aurait été une parfaite démonstration devant les caméras de télévision que sur la planète poker, il n'y a pas que le Texas Hold'em. V'est bien l'inverse qui s'est produit.

De plus, les joueurs présent à ce tournoi H.O.R.S.E. ont joué plus de CINQUANTE heures en trois jours pour respecter l'emploi du temps prévu. Ce fût un test d'endurance pour les jeunes compétiteurs, et pour les joueurs plus âgés, ce fut une vraie torture. Le Harrah's a annoncé que ce tournoi serait encore plus long l'année prochaine, probablement 5 jours ! Les légendes du poker, comme Doyle Brunson âgé de 73 ans, seront de facto exclues de la table finale.

Enfin lorsque le tournoi $50K commencera l'année prochaine, les Dealers devront ouvrir davantage de nouveaux paquets de cartes pour ce tournoi d'élite. Beaucoup trop souvent, les joueurs ont pointé du doight des marques faîtes sur certaines cartes usées (certaines marques étaient plus innocentes que d'autres). Davantage de cartes neuves devraient être mises à disposition des joueurs pour prévenir de gros problèmes de manipulation.

LE TRUAND

Alors que les World Series et le staff de la chaîne de casinos Harrah's doivent être remerciés pour l'image qu'il ont donné du poker et leur organisation très professionnelle, on ne peut pas en dire autant des médias.

En 2005, les médias formaient encore une grande et heureuse famille autour du poker. Il reignait entre nous une ambiance bon enfant. Nous partagions les informations tout en pariant entre nous pour savoir qui remporterait le tournoi du jour. Une franche camaraderie nous unissait quelque soit le tournoi en cours....Nous avions naturellement créé une atmosphère très plaisante pour couvrir l'événement.

Cette année, le Harrah's avait choisi de vendre des droits exclusifs à certains média en allant parfois trop loin dans ces pratiques restrictives. Imaginez, la Fédération internationale de football (FIFA) imposant à tous les médias n'ayant pas payé les droits d'exclusivité de quitter le stade à la mi-temps de la finale de la Coupe du monde pour couvrir la fin du match sur des téléviseurs payants. ...C'est peu ou prou ce qu'il s'est passé durant la plupart des tounrois de ces WSOP et pas uniquement durant le Main Event.

Je n'ai rien contre les droits spéciaux réservés aux médias qui en ont les moyens. Mais supprimer la diversité des points de vue sur les tables finales n'est en aucun cas une bonne manière d'opérer. Si le Poker est en passe de devenir une compétition d'envergure internationale, le jeu a besoin d'une couverture médiatique maximum.

C'est avec grand espoir que j'espère voir les WSOP 2007 prendre cette direction privilégiant la diversité.

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