WSOP 2008 Table Finale : Kelly Kim, short stack
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Kelly KIm, le short stack de la table finale
Kelly Kim doit bien savoir qu'il joue contre les cotes désormais. Ce joueur pro de 31 ans de Whittier, Californie, dans la banlieue de Los Angeles, s'assiéra à la table finale du Main Event des WSOP 2008 avec seulement 2,620,000 jetons devant lui. Lorsque la partie redémarrera, il restera 21 minutes et 50 secondes à jouer dans le Level 33, avec des blinds à 120,000-240,000 et des antes à 30,000, conférant à Kim un "facteur M" d'à peine 4. C'est "push or fold" pour Kelly Kim. Mais aucun de ceux qui connaissent Kelly, ou qui l'ont vu jouer durant les heures précédant la table finale, ne parierait sur son élimination rapide.
Originaire de Californie, Kim ést le dernier en jetons alors qu'il ne reste plus que 13 joueurs en jeu lors de ce Day 7. A l'approche de la bulle, il survit à quatre autres joueurs en préservant un tapis minuscule. Attendant patiemment son heure, il refuse le combat face aux plus gros tapis à moins d'avoir une main, et utilise ce qui lui reste de jetons pour voler les quelques blinds et antes nécessaires à sa survie. Kim regarde les autres joueurs tomber un à un et le pousser, place après place, jusqu'au précieux siège de la table finale. Sa ténacité et sa patience finissent par payer lorsque Dean Hamrick est éliminé à la dixième place, garantissant à Kim le siège qui lui permet aujourd'hui d'être toujours en course dans cette fabuleuse chasse aux 9 millions de dollars. Kim est connu pour avoir un excellent jeu short stack, et s'il revient blessé sur le champ de bataille, ne vendez surtout pas trop vite la peau de cet animal coriace. Comme il l'a confié lui même lors d'une interview qui a suivi de peu son accession en table finale, "Ma situation est objectivement critique, Mais si j'arrive à doubler ou tripler suffisamment tôt, alors tout est possible."
On n'arrive pas en table finale du Main Event par hasard
Kim, dont le pseudo est "KK," a démarré le poker en 1995, pendant ses études à l'université de San Diego. Après avoir obtenu son diplôme, il travaille dans le marketing en tant que business analyst; mais après quelques années il renonce et se lance dans le poker à plein temps. En 2003, Kim est un régulier de la scène pokeristique de Los Angeles, jouant surtout des tournois de NLHE. Il démarre très fort en gagnant le tournoi de NLHE Grand Slam of Poker au Casino Hustler en Juillet 2003, battant en tête-à-tête Chad Brown et remportant du même coup $21,990 pour sa performance.
Depuis, Kim a fini 35 fois dans l'argent lors de tournois majeurs et a gagné plus de $350,000. Parmi ses principaux faits d'arme, on notera 2 ITM lors des WSOP 2007 et 8 ITM dans des tournois du World Poker Tour. Avant cet été, le plus gros gain de Kim a été un tournoi NLHE des L.A. Poker Classic en 2006, où il avait fini troisième pour $62,201. Onze jours plus tard il rentrera à nouveau dans l'argent, aux LAPC Championship cette fois, et empochera $46,502, pour un très jolie 17ème place.
Kim a joué tous les Main Event depuis 2003, et la table finale de cette année est de loin son plus gros exploit pokéristique. Connu comme étant un joueur solide et serré, Kim est ravi d'accéder à cette table finale du Main Event. "J'ai déjà atteint mon objectif et maintenant c'est que du bonus." En attendant la table finale, Kim joue à la fois online et en live sur de gros tournois. En août dernier, il a fini dans l'argent à l'Event #13 des Legends of Poker au Bicycle Casino de Los Angeles, finissant quatrième pour un prix de $10,650.
Dans ce qui pourrait ressembler à une répétition générale de la table finale du Main Event, Kim a récemment fait la démonstration de ses qualités de joueur short-stack. Un peu plus tôt cette année, il jouait le Main Event à $535 de buy-in des Full Tilt Online Poker Series, le tournoi final à $2.5 million garantis des FTOPS IX. Après neuf heures de jeu, Kim se retrouve short-stack, le deuxième plus petit tapis sur 34 joueurs restants. En sortant à ce moment-là, il gagnerait $7,500. Mais Kim se montre patient, réfléchi, couve son stack et attend le bon moment. Et il tient, il tient tant et si bien que 17 joueurs ont le temps de sauter avant lui. Finalement il lâche prise à la 16ème place, pour un chèque bien gonflé.
Une interview exclusive du "November Nine"
Kim a confié à PokerNews quelques unes de ses réflexions à la veille de cette table finale. Voici ce qu'il avait à dire:
PokerNews: Kelly, à l'approche de la bulle de cette table finale, vous aviez l'air bien parti pour sauter parmi les premiers, et puis finalement vous y arrivez. Racontez nous ce que vous avez ressenti après la dernière main.
Kelly Kim: j'étais fou de joie et aussi très soulagé. Je suis tout le temps resté réaliste à propos de ma situation, sachant très bien que j'étais favori pour jouer les "bubble boy" de la table finale la plus importante de l'histoire. A ce moment là, aucun mot ne suffit pour exprimer ce que je ressens.
PN: Vous allez démarrer en tant que short stack à cette table finale, mais l'histoire nous montre que tous les finalistes ont vraiment une chance de gagner. Avez vous songé à ce moment où vous allez devoir mettre tous vos jetons dans la balance?
KK: Bien sûr. Je sais que je vais devoir gagner pas mal de confrontations à tapis. Je sais que j'ai besoin de trouver rapidement une main, et j'espère juste avoir la meilleure à ce moment-là, et qu'elle tienne bien sûr. Si j'arrive à doubler ou à tripler, c'est toute la dynamique de la table qui s'en trouvera changée.
PN: En quoi votre vie a-t-ele changé depuis que vous êtes devenu l'un des November Nine?
KK: En dehors du monde du poker, ma vie n'a pas changé tant que ça. Sur les tournois par contre, on n'arrête pas de me féliciter et de me souhaiter bonne chance. J'ai donné pas mal d'interviews à la radio, quelques unes à la télé aussi. C'est hallucinant de constater que lorsque vous travaillez dur à quelque chose et que vous y croyez, vous finissez toujours par y arriver.
PN: Tout au long de ces 117 jours de pause avant la table finale, on a eu tout le loisir d'aborder le sujet des coachs professionnels. Dennis Phillips a par exemple annoncé que Roy Winston viendrait l'épauler. Pensez vous qu'un coach puisse apporter un réel avantage ?
KK: J'ai sur le sujet à peu près la même opinion que Dennis, à savoir que toute aide est bonne à prendre. Mais ma situation est légèrement différente, puisque je commence avec un petit tapis et que ma marge de manoeuvre est de ce fait assez limitée; je dois juste trouver le bon moment pour doubler. Et je ne vois pas bien comment quiconque pourrait m'apprendre quelque chose en la matière que je ne sache déjà. Dans ces conditions, une aide se limiterait à des rappels de bon sens, comme par exemple d'être aussi patient que possible.
PN: Si l'on excepte la dernière main sur laquelle Dean Hamrick a sauté, quel a été selon vous le moment clé qui vous a permis d'accéder en table finale?
KK: Au cours du Day 6, j'ai couché les dames sur un tableau 7-5-3-7-2 face à une mise de 1 million dans un pot de 3.6 millions. Il m'a fallu une énorme discipline pour arriver à coucher deux dames dans cette situation. Et quand j'ai montré ma main, mon adversaire a retourné un carré de sept. A ce moment-là, j'ai su que j'étais prêt pour aller très loin.
PN: Avant de vous consacrer au poker à plein temps vous étiez "marketing/business analyst". Qu'est-ce qui vous a décidé à sauter le pas?
KK: Même à la fac à San Diego, je pensais déjà au poker. J'ai commencé à jouer dans des réserves indiennes près de San Diego. En première année de fac, je jouais à mi-temps pour arrondir mes fins de mois, tandis que mes copains faisaient tous des stages en entreprise. Quand j'ai travaillé comme business analyst pour Toshiba America Information Systems, je continuais à jouer 15 à 20 heures par semaine. Et pendant tout ce temps, je prenais des notes détaillées sur les mains que je jouais. Après trois ans, j'ai senti qu'il était temps d'essayer de m'y mettre à plein temps. La transition a été très difficile, essentiellement à cause de la variance inhérente au poker. En d'autres termes, lorsque je rentre en jeu je ne sais pas si j'aurai plus d'argent à la fin de la journée ou pas. Il faut vraiment prendre ça comme un business et avoir une gestion de bankroll rigoureuse. Ca a été difficile de faire une croix sur le salaire garanti et les autres avantages que me conférait mon boulot, et de me lancer à fond dans le poker. Mais aujourd'hui, je suis évidemment ravi d'avoir pris cette décision.
PN: Avec presque un million de dollars déjà gagnés (et payés), votre vie a changé. Mais que se passerait-il si....? Si vous triomphiez des cotes, quels autres rêves aimeriez vous concrétiser?
KK: Et bien, d'abord je voudrais être un grand ambassadeur de ce jeu que j'adore. Ensuite, j'aimerais bien participer à des opérations caritatives. Pouvoir changer la vie des gens qui en ont besoin est une chose qui m'a toujours tenu à coeur. Evidemment, je vais pouvoir aider ma famille à fond. Mon père a travaillé pratiquement toute sa vie et j'aimerais vraiment qu'il puisse prendre sa retraite et en profiter. Et puis, bien sûr, j'investirai.
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