Le poker britannique en pleine bourre
A force de se réjouir des succès du poker français et francophone en 2009, on passerait presque un peu vite sur le bilan très satisfaisants de nos voisins européens.
La jeune génération du poker au Royaume-Uni a fait preuve d’une vitalité étonnante dans le sillage de vieux briscards comme David ‘Devil Fish’ Ulliott ou de prodiges du poker online comme Chris Moorman en une année illuminée par le talent incontestable de James Akenhead.
James Akenhead, révélation du poker anglais
C’est l’Antoine Saout du poker à l’anglaise, la révélation de l’année James Akenhead ayant accompli le même exploit que son alter ego français qu’il retrouva dans deux des tables finales les plus prestigieuses de l’année : le Main Event des World Series of Poker et celui des WSOP Europe quelques semaines auparavant (seul Ivan Demidov avait réussi cet exploit). Un double-bang qui permet à ce joueur de 27 ans de remporter 1.373.289$ avant de s’imposer dans le Full Tilt Poker Million pour 500.000$ de plus, atteindre la table finale du GUKPT Walsall et rater de peu celle du GUKPT Thanet.
Dans tous les pays où le poker bat son plein, des joueurs de poker live ou online se regroupent pour partager leurs expérience, se soutenir, partager certains frais et souvent s’aider financièrement les uns les autres. Ainsi il n’est pas si surprenant que James Akenhead fasse lui aussi partie d’une de ces équipes de chocs, en l’occurrence la ‘Hit Squad’ qui réunit par ailleurs les frères Sunny et Chaz Chattha, Karl Mahrenholz et Praz Bansi. A eux cinq ces joueurs ont totalisé 3.416.936$ de gains et accumulé de nombreuses performances dans tous les tournois du monde (WSOPE, EPT, APPT) dont quatre tables finales lors des World Series of Poker.
JP Kelly réalise le doublé WSOP/WSOPE
Mais les pros de la ‘Hit Squad’ ne sont pas les seuls britanniques à avoir connu une brillante année. Bien que ‘Mavfish’ et ‘JP 5-Time’ soient bien connus des joueurs online, il aura fallu attendre cet été pour révéler au monde du poker live le visage se cachant derrière ces deux pseudos. John-Paul ‘JP’ Kelly aura étonné ses compatriotes en remportant non pas un, mais deux bracelets WSOP cette année : un à Las Vegas dans le $1,500 Pot Limit Hold’em des WSOP et un autre à Londres dans le tournoi inaugural à 1.000£ des WSOP Europe.
John Eames, l'anonyme qui monte
John Eames est resté relativement anonyme en 2009 malgré une succession de performances convaincantes, notamment plusieurs tables finales de grands tournois. Troisième du European Deepstack Poker Championships en février puis deuxième du Broadway Festival, Eames a par ailleurs atteint deux tables finales du GUKPT, terminé troisième d’un tournoi en Espagne et s’est encore placé en table finale du English Poker Open au Dusk Till Dawn. A tout cela il faut rajouter une belle victoire dans le Main Event du Broadway Festival en novembre, le tout pour 120.000£ de gains. Dans le top 10 de ce classement européen se sont aussi placés deux autres joueurs anglais, Andrew Bradshaw et Willie Tann.
Chris Moorman toujours au top du poker online
Du côté du poker online, Chris Moorman aura été encore une fois la grande star du Royaume-Uni et dominé les charts mondiaux, terminant en tête du classement de PocketFives. Cette année aura d’autre part permis à Moorman de décrocher un contrat de sponsoring avec la salle de poker online Doylesroom. Ses récentes performances comme une table finale du PokerStars Sunday Million et une seconde place dans un des tournois FTOPS sur Full Tilt Poker pour un gain de 204.000$. L’année 2009 aura été profitable à toute la famille Moorman puisque son père Simon a remporté le GUKPT Manchester.
Luke ‘_FullFlush1_’ Schwartz enflamme le cash game online
Enfin parmi les joueurs qui auront marqué le poker ‘made in UK’ en 2009, il est impossible de ne pas citer celui qui aura martyrisé quelques-uns des plus féroces sharks du poker online et dont l’identité mystérieuse a enflammée les forums internet pendant le premier trimestre. Non, nous ne parlons pas d’Isildur1 (qui est bien suédois) mais de celui dont Daniel Negreanu a dit : « C’est le nouveau méchant (du poker), aucun doute là-dessus. Arrogant, insolent, et avec un accent de rappeur à la Ali G pour ne rien arranger. »
Oui, c’est bien Luke ‘_FullFlush1_’ Schwartz, qui a fait souffrir les stars du poker online telles que David ‘Raptor’ Benefield, Phil ‘OMGCalyAiken’ Galfond, Brad Booth ou Tom ‘Durrrr’ Dwan, lui permettant de monter une belle bankroll de plus d’un million de dollars sur Full Tilt Poker. Spécialiste du ‘trash talk’, le nouveau bad boy du poker dépasse de loin les pires sorties du maître en la matière Tony G. Appellant Tom Dwan « durrrrballs » et traitant lui et ses collègues de « bande de geeks », Schwartz traita aussi Dwan et Di ‘Urindanger’ Dang de« gays » au micro de PokerNews.
Mais s’il peut se permettre ce genre de comportement juvénile qui lui a valu d’être exclu deux fois d’affilée du ‘Vic’ (Casino Victoria de Londres) notamment lors d’un épisode loufoque de sandwich non payé, c’est aussi parce que ses résultats ont été au rendez-vous. Toujours parmi les 20 plus gros gagnants du poker online en 2009 fin décembre avec 760.777$ de gains, Schwartz a pointé son nez sur le circuit des tournois avec 205.000$ de ses 249.134$ de carrière venant de ses performances live dont 150.000$ décrochés dans le Poker Million en fin d’année.
La génération montante du poker UK pourrait faire mal
Schwartz, Akenhead, Eames, Bansi, JP Kelly, Moorman. Autant de noms qu’il va falloir s’attendre a revoir souvent en cette année 2010 au vu de la démonstration réalisée ces douze derniers mois. Il ne serait pas étonnant que les Français retrouvent leur vieille rivalité avec les représentants d’une ‘perfide Albion’ au sommet de sa forme, ces deux écoles ayant dominé le poker européen en 2009.
Un avenir en pointillé pour le cash game en Angleterre
Pour autant tout n’est pas rose sur les bords de la Tamise. Si les de nombreux tournois live (WSOPE, GKUPT Londres, Unibet Open) ont été de beaux succès populaires, d’autres épreuves ont eu du mal à joindre les deux bouts comme les étapes régionales du GKUPT.
L'ouverture du marché français et peut-être d'autres marché européens n'est pas forcément une très bonne nouvelle pour l'Angleterre qui accueille de nombreuses salles de poker online. Quelques sites tels que Winamax Poker devrait déménager de Londres à Paris à court terme et d'autres pourraient suivre.
D'autre part certains joueurs pros, ou joueuses comme Victoria Coren, ont exprimé une grande inquiétude pour l'année 2010 avec la mise en place d'un impôt complet en 2010 (au lieu d'une simple TVA) sur les tables de poker des cercles de jeux britanniques. Au vu de l'engouement des Anglais pour le poker, il n'est pas dit que cela freine leurs ardeurs au point de "tuer" le poker ainsi que prédit par la championne EPT Londres 2006.
Le Royaume-Uni reste quoiqu'il en soit un des bastions européens surtout avec une capitale aussi dynamique en termes de poker live avec des dizaines de clubs et de nombreux festivals tout au long de l’année, ce qui avait fait dire à Steve Hedger (fondateur du London Pub Poker) :« Londres est une des villes de poker les plus vibrantes du monde, et le poker y est plus populaire que jamais ».
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