Gestion de Bankroll : le poker de tournoi avec Leoledingo (Leonard Truche)
Le poker est un jeu qui, à court terme, laisse une grande place au hasard. Le niveau de jeu fera la différence sur le long terme, mais à une condition seulement : qu'il vous reste toujours quelque chose à miser. On a souvent vu la variance mettre à genoux des joueurs exceptionnellement doués pour la simple raison qu'ils n'avaient pas la discipline financière requise pour échapper aux 'downswings'. Voici donc les conseils bankroll de quelques pros triés sur le volet. Lisez-les attentivement : ils vous éviteront peut-être un jour de faire faillite.
Leonard Truche, alias 'Leoledingo'
Niveau de jeu oblige, la gestion de bankroll online se doit d'être plus rigoureuse encore que sa contrepartie en live. Et particulièrement en ce qui concerne les tournois, comme nous allons le constater. Car c'est aux spécificités d'une bonne gestion de son budget consacré aux tournois en ligne que l'interview d'aujourd'hui va s'intéresser.
Pour y répondre, nous avons rencontré le joueur du Team Everest Poker 'Live The Dream 2010' Leonard Truche, alias 'leoledingo', qui est un spécialiste des MTT et SNG en ligne. L'interview s'est faite en marge de l'EPEC IV, le plus grand 'freeroll live' d'Europe qui était organisé par son sponsor Everest Poker les 22 et 23 mai derniers à Costa Meloneras, aux Canaries.
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- PokerNews : Bonjour Leo ! Premières questions, as-tu une bankroll dédiée exclusivement au poker et sépare-tu bankrolls live et online ?
- Leonard Truche : Absolument, ma bankroll en ligne reste sur Everest. En ce qui concerne ma bankroll live, j'ai un compte bancaire séparé de mon compte courant qui est exclusivement dédié au poker.
- PN : Tu joues surtout sur Internet. En quoi est-ce que la gestion de tes bankrolls live et online diffèrent-elles ?
- Leo : La variance en tournoi est supérieure à la variance en cash-game. C'est une évidence mathématique. Donc, je me donne plus de marge de sécurité sur ma bankroll online (essentiellement consacrée aux tournois) que sur ma bankroll live (essentiellement consacrée aux cash-games). De plus, ce n'est pas faire injure aux joueurs de casinos que de constater que le niveau de jeu est plus élevé sur Internet qu'en 'live'. Je vais donc avoir tendance à être moins 'conservateur' avec l'argent que je consacre aux casinos. J'ai vraiment le sentiment d'avoir un avantage sur les autres joueurs dans un casino. Même si j'ai l'impression de 'maitriser mon sujet' en tournoi online, je croise encore des joueurs qui évoluent dans la division au-dessus de la mienne. Le joueur pro Everest Steven Van Zadelhoff en est un bon exemple. Ce type est un extra-terrestre qui ne commet jamais aucune erreur ! Il est plus rare de croiser des joueurs de ce calibre dans les casinos français.
- PN : Plus précisément, de combien de caves as-tu besoin pour grimper de limite online ? et live ?
- Leo : Je vais d'abord parler des tournois. Quand je voulais grimper de limite sur Everest, je commençais en faisant des sats. ca me permettait d'étudier la limite. Lorsque je me suis rendu compte que j'étais largement gagnant, je me suis passé des sats. Mais je ne m'enregistrais pas aux tournois pour lesquels je ne disposais pas au minimum de 80 buy-ins. Aujourd'hui, je joue les plus gros tournois disponibles sur Everest, les 100$ Rebuy et les 336$ Freezout. Je n'a donc plus la possibilité de grimper de limite. En ce qui concerne les rares tournois 'live' auxquels je participe, je peux me staker tout seul jusqu'à 1.000$.
Pour ce qui est des cash-games, je les maîtrise moins que les tournois ; je raisonne donc toujours en terme de nombre de caves. En casino, je ne m'assieds pas à une table de cash pour laquelle je n'au pas au moins 30 caves en réserve. C'est uniquement une question de gestion de bankroll, pas de niveau de jeu. Parce qu'honnêtement, il n'y a pas de grande différence entre les joueurs qui évoluent en 2$/4$, 5$/5$ ou 5$/10$. Tout simplement, je n'ai pas encore la bankroll nécessaire pour dépasser la NL1000.
Online, c'est très différent. Dans les cash-games sur internet, le niveau grimpe proportionnellement aux limites. Je me contente pour l'instant de la NL200 et de la NL400, où je suis légèrement gagnant et où j'apprends encore. Comme je ne domine pas complètement ces limites, je préfère avoir une bankroll d'au moins 50 caves. Ca me permet de résister aux gros downswings, contre lesquels mon taux de gains trop faible ne me protège pas suffisamment.
- PN : Que fais tu de ta bankroll sur le long terme, est-elle placée ou disponible immédiatement ?
- Leo : Pour le moment, elle est disponible immédiatement. Je ne fais pas travailler mon argent même si je n'ai besoin d'en mobiliser qu'une petite partie à la fois. C'est quelque chose auquel je n'ai pas encore réfléchi.
- PN : En cash-game, effectues-tu fréquemment des 'shots' à la limite supérieure ?
- Leo : Ca m'arrive parfois. Que ce soit sur Everest ou en live. Mais uniquement quand je vois une partie super profitable, avec des 'fishs' que je connais bien.
- PN : Comment gères-tu les 'downswings' ? T'arrive-t-il de redescendre de limite ?
- Leo : Je ne vais pas m'emballer à jouer plus cher pour essayer de récupérer mes pertes. Le 'quitte ou double', très peu pour moi. Je te l'ai dit, je suis une grosse serrure au niveau de la bankroll. Le meilleur moyen de ne pas avoir à redescendre de limite, c'est encore d'attendre d'être très bien cavé avant de grimper.
- PN : Est-ce que tu multi-tables ? si oui, est-ce pour améliorer ton gain horaire ou pour lutter contre la variance ?
- Leo : Les deux mon général. Pour le gain horaire avant tout. Ma gestion de bankroll de 'bon père de famille' me permet de ne pas trop penser à la variance. Je joue en général quatre ou cinq tournois à la fois. Le dimanche, je peux en faire dix, en rajoutant les gros tournois du week-end. Lorsque je joue en cash-games, j'aligne habituellement entre huit et dix tables, sur deux écrans à la fois. .
- PN : Pour résumer, tes conseils à un joueur débutant attiré par le jeu de tournoi pour se monter une bankroll.
- Leo : Moi j'ai monté la mienne en commençant par les Sit'n-goes (voir courbe sharkscope ci-dessus). Plus le nombre de joueurs est élevé et plus la variance est importante, il est donc plus simple de se monter une bankroll en disputant des tournois SNG. Pour les accrocs aux MTT, attendez d'accrocher une belle victoire avant de lâcher les SNG. Ou alors prévoyez au moins 100 buy-ins. Mais comme les victoires sont rares et les gros bad beats la norme dans les MTT, c'est une solution que je ne conseille qu'à ceux qui ont une très bonne résistance au tilt.
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