Débutants WSOP : Luke Schwartz, alias "_FullFlush1_" (World Series of Poker)
Reconnaissons-le. Un jour ou l'autre, il nous est tous arrivés de passer nos nerfs en pourrissant cette fameuse tchat-box. Quelques mots au vitriol comme “Bien joué donkey,” “Mais comment est-ce que tu peux caller avec ça, &*#%?” ou même “gros fish!” nous ont à tous échappé. Provoqués par de méchants bad beats, ils sont sortis d'autant plus facilement que nous nous sentions bien à l'abri, derrière l'écran de notre ordinateur. La plupart d'entre nous n'oseraient pas prononcer ce genre de paroles à haute voix et en face-à-face. Mais Luke “_FullFlush1_” Schwartz n'est pas comme tout le monde. Il semble même prendre un malin plaisir à assumer son rôle de nouveau 'bad boy' du poker.
“Parfois, le jeu est ennuyeux au possible. C'est une manière de l'épicer,” a-t-il benoîtement confié à notre intervieweuse Gloria Balding lors de la Grande Finale de l'European Poker Tour à Monte-Carlo.
Luke Schwartz dans ses oeuvres
Au cours de sa courte carrière, Schwartz a déjà eu le temps de battre certains des meilleurs joueurs du monde, les privant de millions de dollars online, de livrer plusieurs prestations remarquées lors de shows télévisés et d'être banni d'au moins deux casinos britanniques. La première fois pour ne pas avoir accepté de retirer sa casquette et la seconde pour avoir refusé de payer un sandwich. Il a rebaptisé Phil Galfond “OMGweNerds” (jeu de mot basé sur son pseudo OMGClayAiken et sur le substantif 'nerd', qui signifie binoclard, boutonneux). Il a même qualifié Tom Dwan de “gay” lors d'une interview télévisée. Que vous l'aimiez ou que vous le détestiez, Schwartz n'a jamais peut de dire ce qu'il pense et vous pouvez comptez sur ce jeune pro britannique amener de l'ambiance (et sans doute aussi un peu de controverse) au Rio cet été, à l'occasion de ses premiers World Series of Poker.
La naissance d'un 'shark' du cash-game online
A l'âge de 16 ans à Londres, Schwartz s'est constitué sa première bankroll en remportant 1.000£ à l'occasion d'un pari sur la coupe du monde de football. Un de ses amis se faisait de l'argent en jouant aux machines à sous des pubs locaux et lui a révélé ses combines. Bientôt, il se faisait plusieurs centaines de livres par jour sur ces machines et en prenant des paris au billard. Le poker online a attiré son attention en 2005, alors qu'il étudiait les mathématiques à l'université. Schwartz a démarré en disputant des cash-games de no-limit Hold’em et a grimpé toutes les limites jusqu'à la 5$/10$ NL. Il se faisait alors suffisamment d'argent pour arrêter ses études et devenir joueur de poker à plein temps.
Mais une gestion approximative de ses deniers lui a fait perdre sa bankroll à une ou deux reprises l'année suivante. Il a ensuite pu se remettre au cash-game grâce à quelques gains en tournoi, dont une victoire au Sunday Million de PokerStars. Il a donc continué à grimper les limites et a fini par dominer les salles Betfair et le réseau iPoker avant de se décider à tenter sa chance aux tables 'High Stakes' de Full Tilt Poker. En jouant en 200$/400$ NLHE et au-delà, il s'est fait près de 750.000$ contre des joueurs de la trempe de Ilari “Ziigmund” Sahamies, Patrik Antonius, Sami “LarsLuzak” Kelopuro et Tom Dwan. Mais Schwartz a ensuite été interdit de tchat box à cause des insanités dont il l'abreuvait quotidiennement, en conséquence de quoi il a donc joué une bonne partie de cette année sur des sites européens (888 Poker notamment).
_FullFlush1_ bouffe la caméra
Les tournois de poker télévisé ont aussi beaucoup profité à Schwartz. Il a atteint la table finale du Party Poker World Open V en octobre 2009, puis celle du Full Tilt Poker Million VIII , où il s'est classé quatrième et a remporté 150.000$. Schwartz a aussi participé à la Party Poker Premier League IV cette année et a finalement atteint la seconde place pour 200.000$, juste derrière David Benyamine.
Ses premiers WSOP
Ce jeune londonien de 26 ans prendra la direction de Las Vegas à la fin du mois, pour participer à ses premiers WSOP, où il affrontera beaucoup de joueurs qu'il a régulièrement conspués online. Mais Schwartz prétend s'être adouci et avoir mûri depuis l'année dernière. C'est en tout cas ce qu'il a confié à Gloria Balding lorsqu'elle l'a interviewé en marge du tournoi 'High Roller' à 25.000€ de l'EPT Monte Carlo, où il a terminé neuvième. Les anglophones pourront le vérifier ci-dessous.
Attendez-vous à donc à voir Luke Schwartz dans plusieurs gros tournois de no-limit Hold'em cet été. Et s'il arrive jusqu'en table finale, on devrait assister à quelques jolis moments de télévision.
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