Marc Inizan 'Locsta' : "j'ai failli ne jamais venir à Londres" (finaliste WSOP-E)
Au lendemain de sa superbe performance en table finale du Main Event des World Series Of Poker Europe, où il s'est finalement incliné à la 9ème place (pour un gain de 69.754£), le nouveau joueur du Team Winamax Marc 'Locsta' Inizan nous a accordé un entretien depuis Londres, où il dispute actuellement le jour 1b de l'European Poker Tour.
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Reportage Live EPT Londres : Pour suivre Marc Inizan et tous les concurrents de la nouvelle étape EPT à Londres, rendez-vous dans notre rubrique'Coverage Live', avec toutes les photos et l'évolution des Chipcounts en direct.
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Locsta sur un nuage
- PokerNews : Bonjour Marc, félicitations à toi. Les motifs de se réjouir sont multiples : contrat de sponsoring avec Winamax, table finale d'un des plus gros tournois du monde... Tu as le vent en poupe !
- Marc Inizan : Oui, je suis d'autant plus heureux que j'ai vraiment hésité à venir à Londres. Ce qui m'a décidé, ça a été de sentir le buzz monter autour de moi après mon parcours au Partouche Poker Tour. J'y ai joué mon meilleur poker, je me suis monté un gros tapis et je finis à la bulle après une succession de bad beats. Suite à ma troisième place à l'EPT Berlin et ma bonne prestation à Cannes, je sentais vraiment qu'il suffirait d'un nouveau bon résultat pour décrocher un contrat de sponsoring. Et voilà le résultat.
Winamax vs Eurosport : 1-0
- PN : Ton intégration dans la Team Winamax s'est-elle vraiment faite au matin de la table finale du Main Event des WSOPE ?
- MI : Oui, j'étais déjà en contact avec Stéphane Matheu, le manager de la Team, qui m'avait dit qu'il faudrait qu'on parle, que mon parcours était intéressant. Mais je crois qu'arriver en finale a tout débloqué d'un coup. Maintenant, j'ai un contrat pour un an renouvelable. Tout dépendra de mes résultats et de la manière dont je représente Winamax. Intégrer cette Team me faisait vraiment envie. Je jouais déjà sur Winamax avant même que la team ne se crée, il y a trois ans. C'est un peu un rêve qu devient réalité.
- PN : On a parlé de discussions avec Partouche et Eurosport Poker également...
- MI : Oui et non. En fait, je me suis qualifié pour le PPT à Aix-en-Provence. Les quatre premiers du satellite auquel j'ai participé gagnaient également leur entrée au Main Event des WSOP. J'ai fini dans les quatre. Il était donc normal que je porte leurs couleurs sur les deux tournois. Mais il n'y a vraiment eu de discussion qu'avec Eurosport Poker,. Elles sont même allées assez loin. Disons que j'étais dans une 'short-list' avec trois autres joueurs, qui sont en passe d'être choisis pour intégrer la Team Eurosport Poker. Bon, je ne peux pas encore trop dire les noms... Mais enfin, les discussions avec Winamax ont abouti avant. Ils ont été les premiers à me faire une offre ferme. Mais je suis toujours en très bons termes avec Eurosport. Ils m'ont d'ailleurs invité à participer à leur émission "Cash Game Battle"...
Inizan, bubble boy du Partouche Poker Tour
- PN : Revenons un peu à cette bulle du Partouche Poker Tour. C'est vrai qu'elle t'a offert pratiquement autant d'exposition médiatique que si tu avais atteint la finale ! On a eu l'impression que tu prenais les choses avec beaucoup de philosophie...
- MI : C'est que j'ai bien caché mon jeu alors ! (rires) Non, j'étais assez dévasté, évidemment. J'ai accusé le coup plusieurs heures. Le Partouche, c'et le tournoi qui m'inspire le plus, depuis toujours. peut être plus que le Main Event des World Series, c'est dire ! C'était la troisième année que j'essayais de me qualifier pour Cannes. L'année dernière, j'étais tellement motivé que, même après avoir fait la bulle des satellites (déjà !), j'avais décidé de me payer le buy-in. Et mon banquier a fait une erreur, ce qui fait que le tournoi m'est passé sous le nez. Et puis cette année, j'y arrive enfin, je suis motivé comme jamais et voilà que je me retrouve avec Ibrahim Raouf à ma table ! Ce type m'a pourri mon tournoi ! Il marchait sur l'eau... J'aurais préféré me retrouver face à Phil Ivey, tiens. Au moins, il y a certains coups que je n'aurais pas perdu contre lui parce qu'il ne serait tout simplement pas rentré dedans ! J'avais deux fois le tapis moyen au début du jour 3, à l'entrée des places payées, et ce type m'a piqué tous mes jetons. Setup après setup. L'horreur. A ce moment-là, je me sentais très proche de trouver un sponsor, le petit monde du poker français avait les yeux braqués sur moi et j'ai vraiment cru que ma sortie à la bulle allait tout compromettre. Heureusement, j'avais tort.
Un hold'up à Berlin
- PN : Remontons encore un peu plus dans le temps. L'EPT Berlin en Mars 2010. Tu fais 3ème mais le tournoi a bien failli ne jamais connaître son épilogue ?
- MI : Oui, c'est lors de ce tournoi qu'il y a eu ce fameux hold'up à main armée ! On en rediscutait il y a quelques heures avec Michel Abécassis et lui comme moi avons pensé sur le moment que notre dernière heure était arrivée. J'étais au fond de la salle lorsque les braqueurs ont fait irruption. Il ne reste plus que trois tables en jeu et j'entends des hurlements, les décors se cassent la gueule, les tables se renversent et les jetons s'éparpillent. Je ne savais pas ce qui se passait mais j'étais sûr et certain qu'il y avait déjà des morts. Ajoutez à cela les mouvements de foule et la panique, c'était un peu l'apocalypse...
Au final, on a tous eu de la chance de se retrouver entre gens de bonne compagnie et de se mettre rapidement d'accord sur les montants des tapis de chacun pour reprendre le tournoi. On a fait ca un peu au pif mais les ordres de grandeur étaient respectés. Sur le Side Event qui avait lieu en même temps, certains ont tellement abusé ("comment ca j'avais 10.000 ? Mais non ! J'avais 35.000!") que le tournoi a été purement et simplement annulé. Vu ma troisième place au final dans le Main Event, ç'aurait été dommage qu'on n'arrive pas à se mettre d'accord...
Locsta se fait un nom
- PN : On remonte encore plus dans le temps. Tu t'es formé en ligne. En fait, tu as vraiment explosé en 2009 quand tu as gagné deux Events des GSOP coup sur coup sur le réseau Ongame...
- MI : Yes. En fait, je suis surtout un joueur de tournoi à la base. J'ai notamment gagné pas mal de packages sur Ongame pour des tournois 'live'. Ce qui m'a permis de rencontrer pas mal de très bons joueurs de tournoi et notamment d'autres mecs dans ma situation, qui se qualifiaient régulièrement en ligne. A l'été 2009, on a décidé de partager une colocation à plusieurs pour les WSOP. Mes colocataires s'appelaient Neil Stewart, alias puggy82, et Ryan Hurst alias sirin-22. Ce sont deux stars des MTT sur Ongame. On a beaucoup échangé, beaucoup joué ensemble et, à leur contact, mon niveau de jeu a explosé. J'ai tenté de tout intégrer, de réussir une synthèse entre le jeu de Neil (plutôt serré) et celui de Ryan (super aggro). A mon retour des Etats-Unis, j'ai enchainé les performances. Mon ROI n'avait plus rien à voir avec ce qu'il était encore deux mois plus tôt.
Dernières questions
- PN : Depuis Berlin, tu disais que tu avais un petit manque de motivation en tournoi ?
- MI : C'est vrai qu'après avoir remporté 350.000€ d'un coup, ce n'est pas facile de se re-concentrer sur des tournois sur Internet où tu gagnes le plus souvent quelques centaines de dollars.... C'est la raison pour laquelle je me suis de plus en plus adonné au cash-game, qui est un challenge différent. En ce moment, je joue beaucoup en NL400 et en NL1000. Mais je vais me remettre bientôt aux tournois online sur Winamax, en me lançant un nouveau défi : devenir le meilleur joueur de tournoi de la room !
- PN : Justement, quels sont à ton avis les meilleurs joueurs de tournoi online français à l'heure actuelle ?
- MI : Hugo Lemaire, Clément Thumy et puis mes deux potes Ronan 'Ronando' Collet et Anthony 'Raver44' Lorieu, qui explose tout depuis le lancement des rooms en .fr!
- PN : Merci pour toutes ces réponses, Marc. Dernière question : Tu habites pour le moment en Bretagne. Envisage-tu de suivre le mouvement de fond des joueurs de poker pro et de t'expatrier tois aussi à Londres dans les mois qui viennent?
- MI : J'y songe très sérieusement.
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