Nicolas Villemin : un sprinter à Vegas (Esport Poker)
Vous rappelez-vous de Nicolas Villemin, ce jeune joueur de 21 ans venu du sport électronique qui a remporté la Coupe de France de Poker BetClic le 30 mai dernier ? Il s'était alors imposé devant Fabrice Matheu, le frère du nouveau manager du Team Winamax. 20k€ et un package pour le Main Event des World series Of Poker étaient venues sanctionner son exploit, qui l'avait vu surclasser 50.000 participants.
Deux mois plus tard, ce sont plus de 8.000 nouveaux adversaires qui l'attendaient à Las Vegas. Nicolas revient sur son parcours marqué par un manque de patience dans le plus gros tournoi du monde et ses impressions à son retour de la capitale mondiale du poker.
- PokerNews : Bonjour Nicolas, quels souvenirs conserves-tu de ton séjour dans le Nevada ?
- Nicolas Villemin : Beaucoup de positif, même si mon parcours dans le Main Event s'est achevé de manière un peu prématurée. Au final, ça reste une super expérience, qui m'a permis de rencontrer quelques joueurs professionnels et de vivre pleinement ma passion du poker dans un cadre hors-du commun.
- PN : Tu étais logé au Palazzo ?
- NV : Absolument. Ils ont un slogan qui résume tout : "Eat, Sleep, Shop & Play". J'ai participé pratiquement tous les jours à des SNG dans la poker room du Venetian, qui jouxte le Palazzo. Le décor était absolument somptueux. Mais, pokéristiquement parlant, c'est surtout de la poker room du Mirage que je garde d'excellents souvenirs, avec plusieurs sessions très profitables en cash et une première place à un 150$ shippée quelques heures seulement avant de prendre l'avion du retour !
- PN : Comment s'est passé ton Main Event ?
- NV : Le tournoi a démarré 24h seulement après mon arrivée à Vegas. Je n'ai pas eu le temps de m’habituer au climat ni celui de me remettre du décalage horaire. Mais, plus que tout, je n'ai pas abordé le tournoi dans de bonnes conditions d'esprit et me suis malheureusement envoyé en l'air quelques heures avant la fin du Day 1, alors que la structure très 'deep' de ce marathon aurait pu me permettre d'attendre un peu plus longtemps pour doubler. J'avais explique lors d'une autre interview sur PokerNews que je saurais me montrer patient. Après mon élimination, je me suis rendu compte en discutant avec des pros comme Fabrice Soulier et Isabelle Mercier que je ne l'ai sans doute pas été assez. La plupart des Français encore en course à ce moment-là disposaient de stacks amputés de la moitié de leurs jetons. Au final, ça n'a pas empêché les meilleurs d'entre eux d'aller très loin dans le tournoi. De mon côté, j'ai commencé à paniquer en descendant à 7.000 après quelques mauvaises rencontres (30.000 de tapis de départ), et j'ai tout envoyé dans un spot qui n'était peut-être pas optimal. Un apprentissage à la dure, quoi.
- PN : Depuis ton retour des Etats-Unis, t'es-tu remis au poker online ?
- NV : Oui, il y a quelques jours seulement. j'ai ouvert un compte sur Party Poker ou je dispute des head's-up NL200 et NL400. Mais c'est pour l'instant en MTT que je fais mes meilleurs résultats : je suis tombé amoureux du '10K Nocturne', le tournoi quotidien à 55$ qui démarre à 21H. J'en ai atteint la table finale dès ma première participation (3ème/129, pour 1.050€). Deux jours plus tard, je le remportais, face à 188 adversaires cette fois.
- PN : As tu définitivement abandonné l'esport pour le poker en ligne ?
- NV : Non, il m'arrive de jouer de temps en temps, comme tout le monde je pense. J'ouvre un jeux, Pro Evolution Soccer ou Counter Strike, et je joue en ligne avec des connaissances d'avant. L'esport reste pour moi une bonne chose, ce sont des compétitions dans les jeux vidéos, ces compétitions sont gratuites et accessibles à tous. C'est aussi un esprit d'équipe. Et en ce sens, l'esport poker reste à construire.