Partypoker : Pour ou contre les tables anonymes ?
Après Cake poker et certaines rooms du réseau Microgaming à l'international, Partypoker.com a décidé au début du mois de novembre d'introduire à son tour des tables de cash-game anonymes sur son logiciel. Pour le moment, l'option n'est disponible que sur certaines tables de head's-up mais suscite déjà le débat.
Les avantages des tables anonymes
L'intention est louable et participe de la même logique que le système 'Essence' (un algorithme de prélèvements qui taxe moins les joueurs perdants sur le réseau ongame) : favoriser les 'fishs' afin de les conserver plus longtemps sur la room et ainsi soigner l'écosystème des rooms en améliorant leur liquidité joueurs.
En deux mots, une table anonyme est une table sur laquelle vous jouez sans avatar personnalisé, où votre pseudo est remplacé par un simple numéro et où votre lieu d'habitation est caché. Ainsi, vous enlevez aux 'sharks' la possibilité de vous reconnaître et de savoir comment vous jouez. Beaucoup de réguliers utilisent en effet des trackers qui gardent en mémoire leurs historiques de mains et leur donnent ainsi des informations précieuses sur le style de jeu des adversaires qu'ils ont déjà rencontrés aux tables par le passé. Rien de tout cela avec les tables anonymes : tout le monde part à égalité et seules les mains de la session en cours sont à même de renseigner les joueurs. Et ce sont ceux capables d'adapter le plus rapidement leur jeu qui s'en sortiront le mieux, pas ceux qui ont le plus gros historique en mémoire. De plus, les mauvais joueurs qui avaient tendance à être systématiquement visés par les 'sharks' pourront désormais souffler, à l'abri derrière leur nouvel anonymat.
Le revers de la médaille
A contrario, cet anonymat peut également profiter aux 'requins' qui deviennent à leur tour anonymes. Les joueurs réguliers le savent bien : une partie de votre avantage au poker réside dans la sélection de table et notamment la capacité à éviter les meilleurs joueurs d'une limite donnée. Aux tables anonymes de Partypoker, on ne sait plus qui est qui. Et les meilleurs joueurs qui avaient tendance à voir leurs adversaires se lever en catastrophe à leur arrivée à une table trouveront donc beaucoup plus facilement de l'action. Encore faut-il qu'ils choisissent les tables anonymes, ce qui les forcerait à renoncer à leur tracker. Au final, tout dépendra de ce qui leur semblera le plus important entre l'avantage de jouer masqué et le désavantage de voir leurs adversaires faire de même.
Mais la vraie question que soulèvent ces nouvelles tables anonymes est ailleurs : Peut-on faire confiance aux rooms pour nous protéger efficacement de la collusion, des comptes super users et des bots ? On sait que, par le passé, beaucoup de scandales ont éclaté grâce à la vigilance des internautes, qui avaient remarqué des statistiques de jeu inhabituelles quand les organes de contrôle des rooms étaient passé totalement à travers. Devant la nouvelle incapacité des joueurs à surveiller leurs adversaires sur de longues séries, les voilà subitement dépourvus de moyen de contrôle et réduits à s'en remettre aux opérateurs pour les protéger de ces menaces. Pouvons-nous leur faire confiance ?
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