Retour sur l'incroyable début d'année d'Erick Seidel
Généralement, une introduction au Poker Hall of Fame rime souvent pour un joueur avec un départ à la retraite, cette distinction étant traditionnellement remise à des joueurs ayant fait leur preuve sur le long terme et souvent en fin de carrière. Erik Seidel est cependant une exception. Depuis son intronisation en novembre 2010, Seidel a prouvé qu’il avait encore à 52 ans de beaux jours devant lui et suffisamment d’énergie pour rivaliser avec les plus jeunes et plus talentueux joueurs de poker au monde. Le new-yorkais a connu un rush exceptionnel lors des 27 premiers jours de l’année 2011, empochant 3,43 millions de dollars de gain et en remportant le tournoi doté du plus gros buy-in de l’histoire du poker.
Seidel est un des joueurs les plus respectés sur le circuit professionnel. Son ami Howard Lederer avec qui il fréquentait au bon vieux temps le MayFair Club avec grande assiduité ne manque d’ailleurs pas d’éloges à son sujet : « Il n’existe tout simplement aucun joueur qui n’ait autant perfé que Seidel au cours de ces 20 dernières années. Même si beaucoup de joueurs peuvent se montrer envieux par rapport aux derniers mois de folie que Seidel vient de traverser, ceci n’est en rien surprenant quant on joue au poker comme il le fait. »
Un rush qui impressionne
Le rush de Seidel a débuté le 10 janvier 2011 aux Bahamas. Ce dernier terminait à la 3eme place de l’event $5,000 6-Max No Limit du PokerStars Caribbean Adventure devant 63 participants pour un gain de 46,560 $ pour sa performance. Malgré un field réduit, on réalise bien la performance de Seidel quand on voit quels sont les joueurs ayant terminé sur les plus hautes marches du podium de ce tournoi remporté par Samuel Chartier ($99,330) devant le runner-up by Shaun Deeb ($62,080).
Deux joueurs plus tard, Seidel effectuait un deep run dans le tournoi $25,000 High Roller du PCA qui réunissait 151 participants pour distribuer un prize pool de $3,995,500. Seidel, short stack pendant une grande partie du tournoi, à magnifiquement géré son petit tapis pour se propulser en table finale dans laquelle il devait cependant abdiquer en 4eme position pour un gain de 295,960$ après avoir tenté de jouer la gagne sur un énorme coin flip disputé contre le Will Molson, le futur vainqueur du tournoi. Seidel ouvrait à 125,000 de la small blind avant de suivre à hauteur de 1,3 millions la sur relance à tapis de Molson. Seidel abattait A♥Q♦ et Molson un 5♣5♥ qui allait tenir le choc sur un board 9♣10♠2♦3♦J♣
Deux semaines plus tard, Seidel participait au tournoi AUD$100,000 High Roller de l’Aussie Millions 2011 et se propulsait à nouveau en table finale. Le new-yorkais ne faisait pourtant que frôler une nouvelle fois l’exploit après avoir été éliminé aux portes du heads-up final pour un gain de 618,139$. Seidel complétait de la small blind et voyait Tony Bloom effectuer une relance de la big blind à 60,000. Seidel payait avec J♥8♥ et chéckait ensuite un flop J♦9♣3♦ lui offrant une top pair. Bloom effectuait un continuation bet de 90,000 et Seidel ripostait par un check raise à tapis pour 450,000. Bloom suivait avec A♦J♠ et remportait le pot sur un 2♥ tombé sur le turn, suivi du 4♠ en river.
Seidel vainc le signe indien
Seidel ne s’est cependant pas laissé décourager par ses trois dernières contreperformances et s’est ainsi qu’il s’est engage dans le 250K$ Super High Roller de l’Aussie Millions comptant bien décrocher une victoire dans un field relevé avec la présence de Phil Ivey, Tom Dwan, Chris Ferguson, John Juanda et Daniel Cates mais réduit à seulement 20 participants. Ce tournoi avait été doté d’une structure ultra rapide afin de permettre à 3 business men chinois de prendre leur avion. Sam Trickett, qui avait d’ailleurs vaincu Seidel dans le 100,000$ Challenge était dans un incroyable rush dans ce tournoi et avait éliminé les joueurs les uns après les autres pour atteindre la table finale avec le plus gros tapis. Les deux hommes se retrouvaient lors du tête à tête final et Trickett allait pouvoir jouer pour une deuxième victoire consécutive dans le tournoi le plus cher de l’histoire du poker.
Seidel allait cependant contre carrer les plans de son adversaire, prenant le chiplead au bout de la 45eme minute du heads-up . Lors de l’estocade finale, Seidel limpait au bouton avant de payer une relance à 175,000 de Trickett. Trickett chéckait le flop 3♠5♥9♥ laissant Seidel le soin d’ouvrir à 150,000. Trickett ripostait par un check raise all-in avec A♠Q♥. Seidel payait avec J♥9♣ et remportait le tournoi et un premier prix de 2,5 millions de dollars alors que le K♠ tombé sur le turn et le 10♦ sur la river ne permettaient pas à Trickett d’améliorer.
Seidel bat son propre record
Avec 3,433,213$ de gain glanés en moins de 1 mois, Seidel a dépassé son record de gain annuel de 2,200,333$ établi en 2008. Il signe d’ailleurs ironiquement sa meilleure performance après son intronisation au poker Hall of Fame. Bien que vaincu par Johnny Chan dans le film Rounders, Seidel consolide un peu plus l’héritage qu’il laissera derrière lui en tant que véritable légende du poker.
Les gains d'Erik Seidel en tournois
| année | gains |
| 2011 | $3,433,213 |
| 2010 | $536,615 |
| 2009 | $469,682 |
| 2008 | $2,200,333 |
| 2007 | $1,126,371 |
| 2006 | $125,356 |
| 2005 | $887,879 |
| 2004 | $762,872 |
| 2003 | $815,679 |
| 2002 | $556,024 |
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