Black Friday : Grosses conséquences sur les tournois du weekend
Black Friday : Rappel des faits
Il y a à peine Six semaines, Pokerstars a célébré le cinquième anniversaire de son Sunday Million en organisant un tournoi mémorable qui a rassemblé 59.128 joueurs. Un record pour cet Event. Les 215$ déboursés par chacun des participants ont garanti 1M$ et une Lamborghini flambant neuve au vainqueur. Pendant ce temps, les joueurs de Full Tilt Poker bénéficiaient d'une semaine où toutes les garantie étaient doublées et les tournois 'Multi-Entry' enflammaient le dance floor. Après une période d'accalmie, le poker en ligne reprenait enfin du poil de la bête et les plus grosses rooms de poker virtuel affichaient même des ambitions dans le monde réel : Le mois dernier, tant PokerStars que Full Tilt Poker annonçaient la signature de partenariats à long terme avec deux casinos 'en dur'. Et puis le NAPT comme l'Onyx Cup avaient le vent en poupe...
...Mais tout a changé vendredi dernier.
PokerStars, Full Tilt Poker et UB ont été inculpés par le Département de la Justice américain. PokerStars et Full Tilt Poker ont décidé de fermer leurs portes aux joueurs U.S. aussi longtemps que l'affaire serait en cours ; c'est-à-dire jusqu'à un règlement à l'amiable ou jusqu'au procès de leurs fondateurs respectifs. Vendredi matin, le Département de la Justice a saisi les noms de domaine de ces trois sites de poker et mis en examen treize de leurs dirigeants. Pour l'instant, on est là.
Les tournois du weekend font grise mine
PokerStars a presque immédiatement fermé son logiciel aux joueurs américains. Full Tilt a suivi quelques heures plus tard. Depuis, les trois sites internet se sont relocalisés sur des noms de domaine en .eu. Les publicités et les liens d'affiliés ont fondu comme neige au soleil et les casinos en dur ont dénoncé leurs contrats avec PS et FT en les déclarant nuls et non avenus .
En dépit de ces turbulences juridiques, les sites continuent à prétendre que c'est "business as usual" en dehors des U.S.A. Tout de même, enlever quelques dizaines de millions de joueurs du bocal passe difficilement pour une décision routinière liée à la vie économique normale d'un site de poker en ligne. Et les effets des mises en examen de vendredi ont d'ailleurs continué à se faire sentir dimanche, lorsque les tournois majeurs du weekend ont accueilli des fields singulièrement moins fournis que d'habitude et des garanties réduites. Voici les chiffres détaillés du weekend dernier sur les deux plus gros sites, comparés à ceux du weekend précédent :
Tournoi | Buy-in | Garantie (Semaine précédente) | Joueurs (Semaine précédente) | Prize Pool (Semaine précédente) |
---|---|---|---|---|
PokerStars Sunday Million | 200$+15$ | 1M$ (1,5M$) | 6.475 (8.273) | 1.295.000$ (1.654.600$) |
PokerStars Sunday Warm-Up | 200$+15$ | 500.000$ (750.000$) | 3.737 (4.634) | 747.400$ (926.800$) |
PokerStars Sunday 500 | 500$+30$ | 250.000$ (500.000$) | 623 (962) | 311.500$ (500.000$) |
PokerStars Sunday 2nd Chance | 200$+15$ | 125.000$ (250.000$) | 749 (1.395) | 149.800$ (279.000$) |
PokerStars 109+R | 100$+9$ | 200.000$ (300.000$) | 848 (1.152) | 291.700$ (413.500$) |
Full Tilt FTOPS Event 1 | 200$+16$ | 1M$ (1;5M$) | 6.953 (9.612) | 1.390.600$ (1.922.400$) |
Full TIlt Sunday Brawl | 240$+16$ | 250.000$ (500.000$) | 1.703 (2.676) | 408.720$ (535.200$) |
Full Tilt Sunday Mulligan | 200$+16$ | 50.000$ (200.000$) | 340 (1.001) | 68.000$ (200.200$) |
Full Tilt 200.000$ Garantis (Rebuy) | 150$+13$ | 125.000$ (200.000$) | 308 (529) | 154.800$ (256.050$) |
TOTAUX | -- | 3,5M$ (6.7M$) | 21.736 (30.204) | 4.426.920$ (6.687.750$) |
Nul n'est prophète en son pays
On voit tout de suite quel manque à gagner a généré le départ des joueurs U.S.. Full Tilt et PokerStars ont vu la fréquentation de leurs tournois majeurs décroître d'environ 30%. Dimanche, PokerScout a indiqué que le trafic sur PokerStars était en baisse de 18% sur une semaine ; UB et AbsolutePoker subissaient une chute de 20% et Full Tilt se prenait la plus grosse gamelle, avec 40% de trafic en moins juste après l'annonce de la mise en accusation du PDG de Tiltware, Ray Bitar. Ce weekend, il a publié un communiqué sur son site destiné aux joueurs, dans lequel il exprimait sa surprise et sa déception vis-à-vis de la décision du Ministère de la Justice. Il a également indiqué croire fermement à une relaxe. On ne peut repenser sans sourire à cette interview de Ray Bitar datée de 2005, effectuée par l'ancien rédacteur-en-chef de PokerNews John Caldwell. A cette époque, Bitar y apparaissait optimiste sur les progrès de la législation relative à une régulation du secteur et appréciait le "climat politique" de l'époque. "Je crois que d'autres sujets préoccupent plus nos dirigeants que le poker en ligne," disait-il aussi. "Je suis très confiant pour la suite, mais ça prendra du temps."
Les joueurs de poker US orphelins
Désormais privés de boulot, des milliers de jeunes joueurs pros américains commencent à se poser pas mal de questions. Cela fait trois jours que les Twitter s'échangent à un rythme frénétique et que les idées fusent : certains veulent prendre leur retraite sur une île tropicale. d'autres parlent de déménager au Canada et il y en a même qui se rappellent que le chômage leur doit encore de l'argent ! Une chose est sûre : les choses vont prendre un certain temps à se clarifier.
Au milieu du communiqué de Full Tilt Poker, Bitar écrit : "Full Tilt Poker est plus enclin que jamais à militer en faveur de la préservation des droits tous ceux qui aiment le poker en ligne." Bon courage, les obstacles juridiques opposés aux jeux d'argent en ligne aux Etats-Unis apparaissent décourageants à plus d'un titre. Le temps est pourtant venu de les affronter. Et avant de connaître le dénouement de cette histoire, nous observerons de près l'évolution du trafic et des garanties. Va-t-elle ralentir, stopper, accélérer ?
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