WSOP 2011 en coulisse : la tension monte à l'approche du Main Event
Après cinq semaines de World Series, le compte à rebours est bien entâmé pour tous ceux qui comptaient sur cet événement pour sauver leur carrière pokéristique. La tension grimpe à mesure que les 'all in' rapprochent de plus en plus d'américains de leur dernière main disputée en tant que joueur professionnel, 'Black Friday' oblige. Un bracelet ou même un simple 'deep run' pourraient les sauver mais voilà : les places sont chères. Raison pour laquelle la pause qui se prépare arrive à point nommé ; elle devrait permettre aux esprits échauffés de faire le point et de regagner un peu en sérénité.
Le Ladies Event et le Players' Championship à 50.000$ marquent en effet un moment de calme pendant la seconde partie des World Series puisque beaucoup de joueurs n'y participent pas. Ils en profitent souvent pour aller tester les différentes fêtes - publiques ou privées - et les innombrables feux d'artifice prévus le 4 juillet (NDLR : le jour de la fête nationale américaine). C'est seulement après cette parenthèse que LE tournoi que tout le monde attend démarrera : Le Main Event des WSOP. La dernière chance, mais une chance en or, de relancer une carrière...
Full Tilt au centre des débats
Full Tilt Poker s'est peut-être senti insulté que l'absence de certains de ses joueurs aux WSOP, au premier rang desquels Phil Ivey, ait aussi rapidement disparu des conversations. Pour faire encore parler d'elle, la room a donc mis les bouchées-double et même sorti l'arme atomique en annonçant qu'elle venait de perdre sa licence d'opérateur. Opération réussie : FTP est à nouveau sur toutes les lèvres. Mais les joueurs croient de moins en moins qu'ils reverront un jour leur argent. A moins que... Par une fuite savamment calculée, Full Tilt a fait savoir hier que la société avait été vendue à un investisseur aux poches bien garnies. Du coup, l'espoir renaît. Et comme on ne sait pas encore comment l'histoire va finir, le public est définitivement accroché à ce 'cliffhanger', digne des meilleurs scénaristes hollywoodiens. .
Le bracelet de Mizrachi échappe au 'Grinder'
Michael "the Grinder" Mizrachi, le Superman des dernières World Series, a mis la main sur un second bracelet dans le tournoi d'Omaha/Stud Split à 2.500$. En tout cas, les papiers l'annonçant étaient déjà prêts dans toutes les rédactions. Dans l'esprit des médias (et à ses yeux aussi peut-être), l'affaire était dans le sac. Mais tout ça, c'était avant qu'il perde environ un tiers de son tapis durant le jeu à dix. D'un coup, le doute a commencé à nous effleurer. Ca n'a pourtant pas empêché Mizrachi de se qualifier pour la table finale, ni même d'aborder le dernier tête-à-tête avec trois fois plus de jetons que son adversaire. Oui mais voilà : personne n'avait cru utile d'informer Owais Ahmed que ce bracelet n'était pas pour lui, qu'il avait déjà été réservé par le 'Grinder'. Du coup, Ahmed s'est montré rétif à accepter l'ordre naturel des choses, évident pour tout le monde sauf pour lui. Et le bougre a gagné ! Non mais franchement, quel toupet. Le respect n'est plus ce qu'il était....
Anthony Lellouche fait des bulles
Il n'est pas évident de plaindre un joueur qui affiche 1,6M$ de gains en tournoi 'live' et qui possède des parts dans plusieurs sociétés florissantes. Mais on va faire une exception pour Anthony Lellouche, qui a fait la bulle de trois tables finales différentes cet été. Il a d'abord terminé 10ème d'un tournoi de no-limit Hold'em, puis 9ème du Championnat du Monde de Stud hi-lo et enfin 9ème également d'un dernier tournoi d'Omaha/Stud hi-lo. Si le français se mettait à donner des coups de pied aux portes après une quatrième déconvenue de ce genre, on ne pourrait pas vraiment lui en vouloir.
Lamb, le nouvau Dieu du PLO ?
Depuis quelques jours, un nouvel animal fabuleux s'offre aux observations des zoologues du poker. Ben Lamb est bon au PLO. Très, très bon. Entre Jason Mercier et lui, on ne sait pas trop lequel des deux est le plus chéri des dieux du poker mais on ne peut nier que Lamb sait manier les cartes. Il a terminé second d'un Event de PLO à 3.000$ avant de décrocher la timbale une semaine plus tard dans le Championnat du Monde à 10.000$. Ajoutez à cela une 12ème place dans le Championnat du Monde de no-limit Hold'em 6-Max et vous obtenez un homme qui se trouve actuellement en tête du classement provisoire du Joueur de l'Année des WSOP. Et c'est surtout quelqu'un que vous ne souhaitez surtout pas croiser aux tables.
Vamooooo!!!!
Au cas, fort improbable, où les WSOP auraient eu besoin d'unn petit coup de boost pour doper les audiences sur ESPN, les programmateurs de l'édition 2011 avaient prévu un truc imparable dans leur boite à malices : une victoire brésilienne ! Le public auriverde est incomparable. Quand il s'agit de supporter leurs champions, les brésiliens pourraient même en remontrer aux britanniques. Andre Akkari souffrait d'un déficit en jetons de 3 : 1 au moment d'entamer le heads-up du dernier 'donkament' à 1.500$ et le tournoi venait d'être arrêté pour la nuit. Lorsqu'il est revenu le lendemain, il a refait son retard et n'a pas laissé la moindre chance à son adversaire. Akari a ainsi décroché le second bracelet de toute l'histoire du poker brésilien. Et le premier depuis 2008. Comme on pouvait s'y attendre, le public est devenu fou. Et le reste de l'Amazon Room souffre depuis de sévères acouphènes.
Triple tentative en triple-draw
Lenny Martin. C'est un nom qui n'est pas très connu, à moins que vous soyez fan des tournois de 2-7 triple-draw. Si c'est le cas, il est fort possible que vous ayez déjà un poster de Martin sur le mur de votre chambre à coucher (Au passage : faites-vous soigner. Il y a des spécialistes pour ça). Titulaire de trois tables finales des WSOP en limit 2-7 triple draw, Martin a finalement réussi cette année à accrocher le bracelet tant convoité. Pour y arriver, ce pro de la vieille école a dû battre un field hyper-relevé, composé des stars de la discipline. L'année dernière, il avait terminé 6ème du même tournoi. Et en 2007, second. Dans le Heads-Up final, Martin a battu Justin Bonomo, un sort qu'il avait déjà fait subir à David Bach, Eli Elezra et Jason Mercier peu de temps auparavant. C'est toujours plus rigolo de toucher sa carte au troisième tirage, vous ne trouvez pas ? En tout cas, c'est plus spectaculaire. Et dans ce domaine, Martin est un véritable 'showman'...
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