Jeux d'argent : les mauvais chiffres des paris sportifs (ARJEL)
L'ARJEL a rendu public jeudi 03 novembre son état des lieux du marché des jeux d'argent en ligne au 3ème trimestre 2011. Le marché ayant été réglementé il y a plus d'un an, c'est la premiière fois que l'Autorité peut comparer ses chiffres à ceux du même trimestre de l'année précédente. Les conclusions d'une telle étude sont donc particulièrement intéressantes. Elles montrent - entre autres - que les paris sportifs reculent, au contraire des paris hippiques (qui progressent) et du poker (qui reste globalement stable, avec une légère progression des tournois).
Les paris sportifs
Dans les commentaires accompagnant son état des lieux, l'autorité note que "(...) la question d'un modèle économique solide et durable continue de se poser pour des opérateurs qui devront redoubler d'efforts afin d'atteindre un point d'équilibre extrêmement fragile". Et, en effet, la situation est particulièrement préoccupante dans le domaine des paris sportifs, dont le Produit Brut des Jeux accuse un net recul d'une année sur l'autre : il a atteint 29M€ au 3ème trimestre 2011, soit un recul de 24% par rapport au même trimestre de l'année précédente. Entre avril et juin, les chiffres étaient plus mauvais encore (25M€) mais les opérateurs se sont rattrapés en diminuant le Taux de Retour aux Joueurs, qui passe d'un trimestre sur l'autre de 83% à 80% (bonus compris).
A noter tout de même qu'une partie de la chute observée sur ce marché s'explique par la fin de l'effet de curiosité ayant accompagné son ouverture en juillet 2010. Laquelle avait en plus coïncidé avec la coupe de Monde de football, une aubaine énorme pour les opérateurs de paris sportifs, sans commune mesure avec la récente coupe du monde de rugby ou l'euro de basket qui vient de s'achever.
Les paris hippiques
Sur le marché des paris hippiques, la situation apparaît au contraire florissante, avec une progression constante des mises et du PBJ trimestre après trimestre. Au troisième trimestre 2011, les parieurs hippiques ont dépensé 270M€ en ligne (à comparer aux 186M€ du 3ème trimestre 2010), ce qui correspond pour les opérateurs à un chiffre d'affaire de 69M€ (contre 39M€ il y a un an). Si une partie de la hausse du PBJ s'explique là encore par une baisse tendantielle du Taux de Retour aux Joueurs, les parieurs hippiques y semblent moins sensibles que les parieurs sportifs. L'ARJEL l'explique par un effort marketing centré autour des cagnottes, de plus en plus importantes, qui vient contrebalancer l'effet de la baisse du TRJ.
Le poker
En ce qui concerne le poker, l'activité a semble-t-il atteint un rythme de croisière avec un PBJ quasiment-stable depuis le quatrième trimestre 2010. Si les cash-game ne progressent plus, les tournois continuent d'attirer de nouveaux joueurs au fil des trimestres. Actuellement, les joueurs actifs sont deux fois plus nombreux à pratiquer le jeu de tournoi que les cash-games.
Depuis le début de l'année 2011, le Produit Brut des Jeux des opérateurs de poker a très légèrement diminué (79M€ contre 81M€ au premier trimestre) et le TRJ est resté stable, à 97%. Dans le même intervalle de temps, les joueurs de poker en ligne ont misé plus de 5,7 milliards d'euros en cash-game et 835 millions d'euros en tournoi.
Combien sommes-nous ?
Au troisième trimestre 2011, 740.000 joueurs ont effectué au moins une action de jeu en tournoi de poker ou en cash-game. Autres chiffres intéressants et qui viennent confirmer ceux que nous possédions déjà : 1% de la population des joueurs de poker représente 60% des mises de cash-game (963M€ au troisième trimestre) et 36% des mises de tournoi (95M€). Si on élargit les chiffres aux 10% des plus gros joueurs, ils représentent 90% des mises en cash-game (1.456M€) et 78% des mises en tournoi (205M€).
Qui sommes-nous ?
Deux-tiers des joueurs ont 34 ans ou moins et un quart moins de 25 ans. 89% sont des hommes. Ils se connnectent tout au long de la journée et de la nuit, avec un pic entre 18h et minuit, c'est-à-dire aux heures où les rooms proposent leurs plus gros tournois. 90% des joueurs de poker se connectent via leurs ordinateurs, contre 8% depuis leurs smartphones et 2% via des tablettes tactiles. Les communautés les plus importantes habitent en Ile de France, dans le Nord, le Rhône et les Bouches du Rhône. Enfin, on notera avec intérêt qu’un peu moins de 15.000 comptes joueurs ont été ouverts depuis l’étranger.
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