Jonathan Duhamel : "Nous serons plus de 40 au 'Big One'"
D'après l'ex-champion du Monde Jonathan Duhamel, interrogé par Pokerlistings, plus de 40 joueurs participeront au tournoi de charité 'Big One ' à 1M$, qui est organisé le 1er juillet prochain à Las Vegas.
Le record de Jamie Gold ne tient plus qu'à un fil
Pour le moment, 22 joueurs ont déjà confirmé leur participation, dont le Français Bertrand 'ElkY' Grospellier. 11,11% du prize pool sera reversé à l'association 'One Drop' de Guy Laliberté, le fondateur du Cirque du Soleil, afin de lutter contre la pauvreté dans le monde en finançant des projets d'accès à l'eau. Par ailleurs, ce tournoi a été officiellement intégré au calendrier des World Series of Poker (Event #55) et il donnera lieu à la remise d'un bracelet en platine à son vainqueur. Ce qui reste peu de choses comparé aux sommes en jeu. Les World Series of Poker ont publié la structure de gains du tournoi, qui paiera 20% de ses participants, et les chiffres donnent le tournis :
| Field (hypothèse) | Places payées | Première place |
|---|---|---|
| 22 | 4 | 9.777.779$ |
| 29 | 5 | 12.373.334$ |
| 40 | 8 | 15.644.446$ |
| 48 (cap) | 9 | 18.346.668$ |
Il suffira dont que 29 joueurs participent au 'Big one' pour effacer des tablettes le record mondial de gains dans un seul tournoi de poker, qui appartient jusqu'à présent à Jamie Gold pour sa victoire au Main Event des WSOP 2006 (12M$).
Mais, selon Duhamel, les chiffres de participation seront encore plus importants : "Il y aura plus de 40 participants à ce tournoi, c'est sûr", a déclaré l'ancien Champion du Monde à nos confrères, "je dirais entre 40 et 48". 48 participants est d'ailleurs le nombre maximal de participants autorisé par les WSOP, un 'cap' imposé sans explication. Si ce nombre est atteint, le vainqueur du 'Big one' repartira avec un chèque de 18.346.668$ et deviendra instantanément le N°1 sur la 'All Time Money List', devant Erik Seidel et Phil ivey, qui tiennent jusqu'à présent la corde. Selon Hendonmob, Seidel a gagné 16.885.000$ dans des tournois live sur l'ensemble de sa carrière et Phil Ivey a lui aussi dépassé la barre des 16M$. Des records qui risquent à présent d'être effacés par un seul résultat, celui du vainqueur du 'Big one'.
Quelle crédibilité pour la 'All Time Money List" ?
Le problème avec ce genre de tournois à très gros buy-ins, c'est qu'ils 'tuent' la crédibilité des classements officiels. C'est en tout cas l'avis de Vanessa Selbst, fermement opposée à ce que le 'Big one' soit intégré au calendrier officiel des WSOP et soumis à bracelet : "Pour tenter une analogie, ça s'apparente à ce qui se passe en ce moment aux Etats-Unis, où la classe moyenne est en train d'être éliminée. Seuls les gens les plus riches auront les moyens de jouer dans ces tournois à très hauts buy-ins et ce simple état de fait 'boostera' artificiellement leurs stats, si bien qu'on finira par dire que ce sont eux les meilleurs joueurs du monde."
Quoi qu'il en soit, le 'Big one' risque de nous offrir un spectacle d'anthologie, avec un field rempli des meilleurs joueurs du monde, de quelques très riches businessmen et une structure 'deepstack' pensée en conséquence : trois jours de tournoi, à raison de 10 niveaux d'une heure disputés chaque jour, un tapis de départ de 3M de jetons et un premier niveau à 3.000/6.000 avec des antes de 1.000.
Le "Big One" propice au bluff
Ce sera un peu le pendant version-tournoi du fameux cash-game ayant opposé au début des années 2000 le banquier Andy Beal à un pool de joueurs professionnels baptisés 'The Corporation'. Beal s'était mis en tête de prouver que même les meilleurs joueurs du monde avaient une limite psychologique par rapport aux sommes jouées et il avait donc tenté de les battre en les faisant sortir de leur zone de confort, avec des blindes à 100.000$/200.000$. Le banquier avait été tout près de remporter son pari mais c'était sans compter Phil Ivey, qui était venu sauver les Johnny Chan, Jennifer Harman, Doyle Brunson, Gus Hansen et consorts de la noyade en prenant plus de 16M$ à Beal en l'espace de trois jours. Ce dernier avait fini par reconnaître sa défaite.
Aujourd'hui, avec un buy-in d'un million de dollars, Jonathan Duhamel s'attend à une partie psychologiquement aussi intense : "ça va être intéressant de voir, à ce niveau d'enjeu, à quel point le bluff s'avérera redoutable. Quand votre stack représente 1M$, la perspective de le perdre ne peut être anodine pour personne". Andy Beal a sans doute effectué le même calcul. Le célèbre banquier vient en tout cas de confirmer sa participation au 'Big one'.
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