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Interview Poker : A la découverte du joueur High Stakes Sander “Berndsen12” Berndsen

Interview Poker : A la découverte du joueur High Stakes Sander “Berndsen12” Berndsen

Spécialiste des sit-and-go heads-up hautes limites, le Néerlandais Sander “Berndsen12” Berndsen, 22 ans, a récemment répondu aux questions de PokerNews. L’occasion de connaître un peu mieux un des nombreux joueurs de la scène High Stakes.

Des freerolls aux Sit-and-go hautes limites

« Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

J’ai 21 ans, j’ai grandi à Lochem, une petite ville située à l’est des Pays-Bas. J’ai deux frères et une sœur. Les membres de ma famille sont vraiment intelligents, moi y compris. J’ai sauté une classe à l’école primaire et j’ai suivi une filière bilingue au lycée. J’avais la moitié de mes cours en Anglais et l’autre en Néerlandais. Je suis allé à l’université mais les soirées, le poker et ma paresse m’ont fait abandonner. Ensuite, j’ai décidé de vivre professionnellement du poker, ce que je fais depuis maintenant deux ans.

Comment avez-vous appris le poker ?

J’ai toujours aimé les jeux de cartes et tous les jeux impliquant de la logique. A quatre ans, je jouais aux échecs puis au bridge à sept ans. J’ai énormément joué aux cartes avec ma famille et j’ai fait quelques tournois d’échecs. Ensuite, je devais être en première lorsque les gens ont commencé à jouer au poker pendant les pauses.

J’ai immédiatement senti que je pouvais être bon. Je me souviens avoir dit à mes amis : « C’est un jeu auquel je suis bon ». Ils m’ont demandé pourquoi et j’ai répondu : « Je le sais, c’est tout ». Après ça, j’ai commencé à jouer ces bons vieux freerolls sur Everest Poker, beaucoup de gens s’en souviendront. J’ai gagné quelques centimes et je les ai perdus. J’ai décidé de déposer 10$ et j’ai immédiatement gagné deux tournois sit-and-go à 5$ pour monter à 50$ et j’ai fait fructifier cette somme.

Quelle a été votre progression au poker ? A quelle limite avez-vous commencé et à quel moment avez-vous décidé de monter ?

Avec ces 50$, j’ai continué à jouer des SNGs à 6 et 10 joueurs sur Everest Poker avec une gestion de bankroll vraiment agressive. A ce moment, je n’avais d’ailleurs jamais entendu parler de ce concept et j’ignorais l’existence des forums ou des livres sur le poker. Je jouais, tout simplement. Quand j’ai atteint les parties à 50$, j’ai migré principalement en Sit-and-go heads-up et plus tard en cash game heads-up car il y avait moins d’action sur les SNGs hautes limites.

Je devais jouer au poker depuis trois mois lorsque j’ai gagné 1.500$ en une nuit. J’ai immédiatement quitté mon job au supermarché et je n’ai plus eu un travail « normal » depuis. J’ai joué exclusivement sur Everest Poker pendant quatre ans et demi simplement pour me faire assez d’argent pour payer les soirées, le loyer, etc.

Ensuite, après avoir échoué sur Full Tilt Poker où j’ai perdu à plusieurs reprises des petits dépôts, j’ai décidé de changer pour PokerStars. J’ai commencé à voir les énormes possibilités qui s’offraient à moi d’autant que mon niveau me permettait de disputer les plus gros SNGs Heads-up. J’ai commencé à être plus impliqué dans le poker et j’ai gravi les échelons plutôt rapidement. Puis j’ai pris la décision de vivre professionnellement du poker et quatre mois après ce choix, je jouais des SNGs heads-up à 5.000$.

« J’ai toujours eu une façon un peu folle de jouer au poker »

Combien, au maximum, avez-vous perdu et gagné en une journée ?

J’ai toujours eu une façon un peu folle de jouer au poker. La plupart du temps, je joue à des limites relativement basses et j’utilise mes gains pour tenter ma chance à des limites supérieures contre n’importe quel joueur. Je vais continuer jusqu’à ce que je retombe, le plus souvent après un retrait. Cela peut durer longtemps et de temps en temps et je vais gagner énormément.

Je me souviens, lorsque je jouais sur Everest, avoir gagné 35.000$ contre un régulier des Sit-and-Go à 5.000$ alors que ma limite habituelle était les SNGs à 200$. J’ai connu plusieurs runs comme ça.

Mais mon run le plus fou remonte au début de cette année. J’ai gagné entre 400.000$ et 500.000$ en une journée, principalement contre Viktor “Isildur1” Blom. C’était de la folie d’une part car je n’avais joué des pots supérieurs à 10.000$ en pot-limit Omaha avant cette nuit et d’autre part car c’était contre Isildur, un des meilleurs joueurs du monde. J’ai également connu des journées à 350.000$, 300.000$.

Mes plus grosses pertes en une journée sont du même acabit. J’ai perdu plusieurs fois plus de la moitié de ma bankroll en une nuit et parfois plus. Ma plus grosse journée de pertes doit se situer à 300.000$.

Comment gérez-vous les grosses pertes ?

J’ai toujours plutôt bien géré les grosses pertes. Mon style de jeu m’oblige à accepter le fait de perdre une bonne partie de ma bankroll en une session. Je m’y suis un peu habitué si tant est qu’on puisse s’habituer à perdre 300.000$ en une journée. Je ne pense pas également avoir le même rapport à l’argent que la plupart des gens ou la plupart des joueurs de poker. Bien sûr, c’est important et je veux être bon dans ce que j’entreprends mais je ne suis pas vraiment matérialiste. L’argent est moyen d’arriver à ses fins mais ce n’est pas une fin en soi.

Je suis également très proche de ma famille et de mes amis qui m’encouragent énormément. Après des jours difficiles, je traine avec des amis, je me vide la tête et je me remets à jouer les jours suivants. Je déteste les joueurs de poker high-stakes qui se plaignent. Nous avons un job de rêve, nous gagnons beaucoup d’argent, nous pouvons faire ce que l’on veut. Comment est-il possible de se plaindre ?

Sander “Berndsen12” Berndsen veut faire ses preuves sur le circuit live

Quel est votre format de jeu préféré en ligne ? Jouez-vous en live ?

Les tables sur lesquelles je joue le plus en ligne sont les SNGs heads-up hyper-turbo à 1.000$. Principalement car il y a pas mal de fish comparé aux autres jeux et je peux avoir un bon taux de gains horaire sans prendre beaucoup de risques. Je joue également beaucoup de heads-up turbo CAP et short/deep PLO. En général, je suis l’action et les fish et je regarde où les plus gros profits peuvent être faits.

Je n’ai pas joué en live autant que je le voulais. J’ai juste fait quelques tournois et du cash game pour m’amuser mais je compte jouer beaucoup plus en live l’année prochaine. C’est une étape logique à franchir si je veux progresser dans ma carrière au poker.

Y a-t-il des joueurs que vous craignez online ? Ou des joueurs que vous respectez profondément ?

De manière générale, je respecte tous les joueurs high stakes qui arrivent à être gagnants. La plupart d’entre eux sont vraiment bons dans ce qu’ils font. Concernant la crainte, c’est difficile de répondre. Je sais que personne ne joue parfaitement et que tout le monde a une ou plusieurs lacune(s). Ils peuvent être battus mais des joueurs comme Phil Galfond, Ben “Sauce123” Sulsky, Alex “Kanu7” Millar, et Viktor “Isildur1” Blom sont incroyablement bons.

Prévoyez-vous de vivre du poker pour longtemps ou aspirez-vous à d’autres projets dans l’avenir ?

Je n’ai jamais considéré le poker comme une fin en soi mais j’adore les possibilités que ça m’offre à cet âge. Concernant mon futur, je ne me vois pas jouer au poker toute ma vie. Chaque année en été, je décide ce que je vais faire la prochaine année scolaire. En 2013, ce sera encore le poker mais je ne sais pas ce que je déciderai l’été prochain. Beaucoup de choses peuvent changer en une année et j’ai encore quelques aspirations. Je voudrais notamment retourner à l’université pour obtenir mon diplôme.

A quels tournois allez-vous prendre part dans les prochaines semaines sur le circuit live ?

Je ne sais pas quels tournois je vais disputer. Je me décide en général au dernier moment une semaine à l’avance. Je prévois de jouer plus en live cette année. Il y a de bonnes chances que je participe aux WSOP Europe. »

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Cercle Cadet : France Poker Series Paris (13-19 novembre)

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