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Stratégie MTT : le jeu préflop influe sur les décisions post-flop

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Nate Meyvis
4 min à lire
Stratégie MTT : le jeu préflop influe sur les décisions post-flop

Dans son précédent article, Nate Meyvis se penchait sur une main jouée lors de la table finale de l'European Poker Tour Vienna. Il en analyse une seconde où il montre comment les décisions préflop affecte la prise de décision post-flop.

J'ai montré précédemment comment une agression correcte et les cotes du pot préflop favorables que l'on a en tournoi impliquent de jouer des mains plus mauvaises, souvent à la big blind, et de prendre en compte le fait que vos adversaires aussi vont jouer des mains médiocres.

La main suivante est issue de la même table finale du Main Event de l'EPT10 Vienna, quelques minutes plus tard. Les blinds sont à 40.000/80.000 avec 10.000 d'ante et sept joueurs restant autour de la table. Anthony Ghamrawi ouvre à nouveau à 165.000 under the gun (UTG) avec KQ. Pablo Gordillo, au bouton, suit avec 33, Oleksii Khoroshenin suit en ajoutant 85.000 à la big blind avec A6.

En cash game, il est rarement bon de payer dans les blinds avec Ax6x pour jouer un pot relancé préflop à trois. Mais quand vous avez une cote de 6/1 et que vous êtes dernier à parler, cette main est infoldable. Khoroshenin et Ghamrawi ont plus de 5 millions de jetons, Gordillo un peu moins (entre 4 et 5 millions) et le call de Khoroshenin fait passer le pot 605.000.

Top paire sur un flop monochrome

Sur le flop AJ8, Khoroshenin check. Bien que certains joueurs choisiraient de miser avec sa main, j'imagine que beaucoup de joueurs opteraient pour le check call avec toutes leurs mains dans cette situation. Ghamrawi — avec un tirage quinte par le ventre, le second tirage couleur max et l'initiative — fait un continuation bet de 235.000. Gordillo fold rapidement. C'est un move discipliné qui est correct contre de bons joueurs agressifs. Si votre adversaire ne vous laisse pas voir le showdown assez souvent avec votre couleur au 3 ou votre paire qui ne s'est pas améliorée, il est difficile d'être rentable. Khoroshenin paye les 235.000 avec sa top pair.

C'est une décision à la fois bonne et standard, mais il est intéressant de réfléchir à la manière dont la décision préflop de Khoroshenin affecte sa décision au flop. Il est important de noter que Khoroshenin aurait pu payer préflop avec de nombreuses mains bien plus médiocres, ce qui signifie que son éventail de mains comprend maintenant bien plus de paires. Des mains comme Ax6x, Ax3x, Jx8x et 9x7x sont des mains possibles pour Khoroshenin ici, mais elles seraient improbables dans une situation analogue en cash-game.

Il y a deux conséquences importantes à cette prépondérance de mains faites constituées d'une paire. La première est que Khoroshenin, après son call, représente la main qu'il a effectivement – c'est-à-dire qu'il sera souvent censé avoir floppé une paire. Parfois, il aura aussi un coeur pour un tirage couleur de qualité variable. L'autre conséquence est que le AxXx de Khoroshenin est bien meilleur que la plupart des mains qu'il pourrait avoir, surtout comparé à des poubelles comme JxXx et 7x7x qui auraient floppé une paire.

Garder à l'esprit à quel point votre main est bonne relativement aux autres mains que vous pourriez vraisemblablement avoir est une compétence importante au poker. De ce point de vue, plus votre main est bonne, moins souvent vous devriez fold (toute choses égales par ailleurs). Pour cette raison, toutes les mains supplémentaires (et médiocres) que Khoroshenin auraient eu raison de jouer préflop font une grande différence après le flop.

Check-check à la turn

Le 5 vient turn. Khoroshenin checke et Ghamrawi checke à son tour.

Le check de Ghamwari a plusieurs avantages : cela lui évite d'ajouter de l'argent dans le pot sans avoir une paire alors qu'il est probablement face à une meilleure main et il est assuré de voir la river avec une bonne main à tirage.

Il y a des raisons qui peuvent pousser à miser ici. En tant que relanceur UTG, Ghamrawi pourrait représenter de nombreuses top paires et autres mains fortes. Miser aurait mis Khoroshenin dans une situation difficile avec des mains comme 97 ou J10.

En particulier, parce KQ a de nombreux outs lorsque l'on est payé, j'aurais surement misé turn à la place de Ghamrawi. Avoir une range préflop plus forte est important même si l'on n'a pas réellement une main plus forte : cela donne de bonnes opportunités de bluffer. Et toutes les mauvaises mains que Khoroshenin peut avoir rend l'éventail de mains possible de Ghamrawi encore plus fort.

La seconde paire à la river

Le Q vient compléter le board. Les deux joueurs checkent à nouveau. Les deux checks sont raisonnables. Ghamrawi pouvait espérer avoir la meilleure main avec cette Dame et ne pas faire passer une main meilleure qu'une paire de Dames chez Khoroshenin.

Il n'y a pas eu beaucoup d'action post-flop dans ce pots avec trois joueurs au flop – simplement un continuation bet et un call au flop, ensuite des checks turn et river. Mais même les mains calmes sont riches d'enseignements stratégiques. Ici nous voyons à nouveau comment la position de big blind préflop vient influer sur les décisions postflop.

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Nate Meyvis

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