WSOP Millionnaire Maker : Interview du vainqueur Jonathan Dimmig (1,3$ million)
Le joueur de poker professionnel Jonathan Dimmig va faire un retour très attendu au casino de Niagara Falls, New York, cette semaine.
Le mois dernier, Dimming a remporté le $1,500 Millionaire Maker des World Series of Poker, s'imposant dans un field de 7.977 joueurs, pour un gain dépassant les 1,3$ million. Natif de Buffalo, New York, il réalise son premier score à sept chiffres devant un groupe de joueurs de poker venus de la région de Niagara Falls qui l'ont soutenu lors de la table finale.
Dimmig a emménagé à Las Vegas en 2012 pour jouer au poker à plein temps. Il est de retour chez lui pour joueur les Summer Slam, un festival de sept tournois du 25 juillet au 03 août, qui va réunir les meilleurs joueurs de la région de Niagara Falls.
Dimmig répond à nos questions, depuis ses débuts au poker jusqu'à sa décision de devenir joueur professionnel.
Avant tout, pouvez-vous nous parler de la manière dont vous êtes devenu joueur de poker professionnel ? Quand et comment avez-vous décidé de partir à Las Vegas pour jouer à plein temps ?
J'ai commencé à jouer quand j'étais à l'université, vers 2004. J'ai vu l'un de mes colocataires jouer en ligne sur Partypoker. Je lui ai posé des questions et il m'a présenté les choses et j'ai commencé à plonger dedans.
J'ai commencé ainsi et ensuite j'ai joué en live. Même si c'était vraiment la bonne époque sur internet alors, j'étais trop occupé par l'école et d'autres choses, alors je jouais assez peu en ligne et parfois le weekend, j'allais à Buffalo jouer en live. Ensuite j'ai joué en temps partiel au Seneca Niagara après mon diplôme, j'ai travaillé à temps plein pendant huit ans à Buffalo.
Et il y a presque deux ans, j'ai pris la décision de quitter mon travail et de me consacrer au poker à plein temps à Las Vegas. J'y ai beaucoup réfléchi, ce n'était pas un caprice. Je faisais pas mal d'argent en jouant à temps partiel, alors j'ai décidé d'essayer.
Et votre femme vous a accompagné dans cette aventure ?
Oui, elle était présente. Nous étions déjà ensemble à l'époque où je jouais en ligne à l'université et nous en avons parlé longuement, parce que c'est une décision si importante de quitter un travail avec un salaire sûr et convenable, de quitter nos amis et la famille de Buffalo. C'était une grosse décision sachant que nous ne connaissions personne là-bas et que nous savions pas comment cela se passerait financièrement au poker.
Mais nous n'avions pas d'enfants, alors nous nous sommes dits que c'est une période de notre où l'on pouvait faire une chose comme cela. Elle a trouvé un emploi de diététicienne à Vegas et nous avons déménagé.
Quel était votre programme pour jouer au poker à Las Vegas ? Grinder en cash games ou jouer des tournois ?
J'ai joué pas mal de tournois mais je n'étais pas un grinder de tournois. J'étais plus cash games. Ma philosophie était de consacrer une part de mes gains mensuels de cash games aux tournois intéressants à Vegas. Par exemple les Venetian DeepStacks, les séries spéciales au Wynn et quelques tournois des WSOP, comme le Millionaire Maker et le Monster Stack.
En tournoi, je n'ai jamais eu d'énorme gain auparavant. Je crois que mon plus gros score date d'il y a deux ou trois ans à Turning Stone quand j'ai fait une troisième place pour un peu moins de 50.000$. J'ai eu quelques résultats à Turning Stone et à Vegas dans les 15.000$ ou 20.000$, mais rien d'énorme. Je grindais surtout en cash games pour pouvoir tenter des tournois.
Et cette année, vous gagnez le Millionaire Maker. Parlez nous de cette expérience et de ce que cela représente pour vous.
Oh, c'était dingue. Heureusement, j'avais eu une bonne semaine en cash games et cela m'a aidé à avoir confiance pour jouer le tournoi.
En m'inscrivant, je ne m'attendais pas faire la table finale ou à gagner ce tournoi. J'espérais juste faire rentrer un peu de cash. Auparavant, je n'avais pas eu de place payées décentes aux WSOP, alors mon objectif était de d'abord passer le Jour 1 puis le Jour 2 et juste essayer d'être payé. Mais lors du Jour 2, c'était comme dans un rêve. J'ai terminé co-chipleader je crois et cela me donnait une bonne chance d'aller loin dans les places payées.
J'ai réussi à aller en table finale au Jour 3 en revenant avec un tapis un peu inférieur à la moyenne, mais je savais que je ferai déjà un score à six chiffres – mieux que tout ce que j'ai déjà gagné. Mon point de vue était que je ferai un gros profit quoi qu'il arrive, alors autant essayer de gagner. De ma vie, je n'aurais peut-être qu'une opportunité dans un si gros tournoi, alors j'ai foncé.
Lors de la table finale, un groupe de joueurs de Niagara Falls vous supportait. Etes-vous proche d'eux ?
Oui, je suis proches avec certains d'entre eux. Je les connais depuis l'époque de Buffalo. J'ai joué beaucoup de tournois avec eux et à chaque fois qu'ils viennent à Vegas, on se voit, on échange des stratégies, je prends de leurs nouvelles. Aussi, quand ils ont su que je faisais un deep run dans le tournoi, ils voulaient tous être là et supporter leur collègue de Seneca.
C'était génial de les avoir tous là car ils me soutenaient et me donnaient des conseils tout au long de la table finale. J'avais sûrement le plus gros groupe de supporters et aussi le plus bruyant ! Je pense qu'il m'ont donné plus de motivation pour aller au bout.
Je sais que Travell Thomas avait une part dans ce tournoi car il a eu un grand sourire pendant des semaines.
Oui, il avait une part. C'était 5%, donc il est content.
Vous avez bien sûr une grosse part sur votre buy-in. Comment cela change-t-il votre vie ? Plus de voyages, de plus gros tournois ?
Cela changé assurément mon avenir. Cela me donne beaucoup plus de possibilités et plus de choix pour les tournois ou les cash games que je veux jouer. Je n'ai pas sauté immédiatement dans les parties high stakes, j'ai pris quelques semaines de repos après un été de grind intensif. Je pense que je vais voyager davantage et combiner vacances et tournois de poker à travers les Etats-Unis, voire le reste du monde.
Vous revenez à la maison cette semaine, au Seneca Niagara. Vous y venez souvent ?
En fait, je n'y suis pas revenu depuis que j'ai déménagé à Vegas. Je suis retourné à Buffalo une fois, mais c'était pour rendre visite à des amis et de la famille pendant un weekend. J'ai vraiment hâte de rejouer là-bas parce que je n'ai pas revu ce casino depuis des années. J'ai hâte d'y jouer quelques tournois car j'y ai joué pendant des années et je connais la plupart des joueurs et ils me connaissent aussi.
Combien de tournois pensez-vous jouer ?
Je resterais seulement quatre ou cinq jours, alors je n'aurais le temps que de jouer le Main Event. Il est aussi possible que je joue en cash games parce que j'aime évoquer les souvenirs avec les gens avec qui j'ai joué.
Quel est le joueur le plus coriace que vous ayez affronté à Seneca?
Honnêtement, Travell est un très bon joueur de tournoi. Certains ont eu quelques succès, comme D.J. MacKinnon. Ce sont tous les deux mes amis et sont vraiment des joueurs de tournois talentueux. Nous essayons toujours de faire de notre mieux car on veut que les gens de Buffalo réussissent à l'extérieur.
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