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Poker tournoi : Chris Moorman, les niveaux de pensée et tourner sa main en bluff

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Matthew Pitt
3 min à lire

Les différents niveaux de réflexion sont un thème souvent abordés dans la littérature traitant du poker, notamment dans l'ouvrage de référence No-Limit Hold’em: Theory and Practice de David Sklansky et Ed Miller.

Il est plus rare de trouver des exemples de mains analysées pour illustrer la manière dont s'appliquent concrètement ces différents nivaux. Dans son récent ouvrage Moorman’s Book of Poker, le légendaire Chris Moorman’ (le plus gros gagnant en tournois de l'histoire du poker en ligne) donne un exemple de ce concept et de son application sur les tables.

Une ligne standard ... mais mauvaise

C'est un tournoi de no-limit hold’em aux blinds 25/50. Un joueur en milieu de parole ouvre à 150. Notre héros paye à la small blind avec AJ et le flop vient JK4. Héros check-call un continuation bet de 300. La turn est une Q, Héros check à nouveau, Vilain mise 500, Héros fold.

En lisant cet historique, je me suis dis que je l'aurais joué de la même manière. Vous aussi ? Et bien pas Moorman qui pense que cette ligne est mauvaise. Il note que si le call préflop à la small blind est une erreur, la plus grosse erreur est de n'avoir pas check-raise la turn pour ensuite miser gros sur la plupart les rivers.

Dans un premier temps, cela m'a semblé un gaspillage inutile de jetons si tôt dans le tournoi, mais après avoir lu l'analyse de Moorman, il est difficile de ne pas préférer la ligne la plus agressive.

Les niveaux pensées et l'analyse de mains

Moorman explique que le call au flop est obligatoire pour Héros, qui peut très bien avoir la meilleure main ici parce que Vilain mise 85% du pot, un continuation bet élevé et qui n'est pas le signe d'une paire servie intermédiaire qui ne voudrait pas créer d'action.

Puis, sur la turn, il réduit la taille de sa mise à 53% du pot. Cette décision incite Moorman à penser qu'il faut réagir agressivement ici.

Selon lui, bien que la Dame turn ne soit pas la meilleure carte pour la main du Héros, si Vilain est au niveau de pensée 2 – celui qui se demande 'Qu'est-ce que mon adversaire a en main ?' – ou un niveau supérieur, alors la Q peut sérieusement améliorer la main du Héros, KxQx représentant une grande des mains possibles compte tenu de la manière dont l'action s'est déroulée jusque là.

Moorman va jusqu'à dire que si Vilain pense que la Q est une bonne carte pour Héros, alors il aura tendance à miser plutôt gros [s'il a un main forte] car Héros ne va jamais passer.

Dès lors, Moorman déduit que la main la plus probable chez Vilain est AxKx, qu'il craint que Héros ait KxQx ou quelque-chose comme un brelan ou une quinte et ne veut pas (1) donner une carte gratuite, (2) abandonner l'initiative, ou (3) ne pas faire grossir le pot avec une main qui peut aller de bonne à marginale.

C'est pour cela que Moorman explique qu'à la place de Héros, il aurait 'bombardé les briques rivers' [miser toutes les cartes qui auraient peu vraisemblablement aidé l'adversaire], à moins que Vilain ait montré une tendance à être calling station, parce que la ligne adoptée par Héros représente davantage un brelan qu'une main faible qu'il a décidé de transformer en bluff.

Comme le montre cet exemple, situer ses adversaires dans un niveau de pensée en faisant le lien avec les autres informations disponibles à la table (comme la taille des mises) permet de transformer certaines mains en bluff et de gagner davantage de jetons qu'en suivant la ligne que tout le monde considère comme standard.

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Matthew Pitt

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