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Florence Allera : "Me faire plaisir et grinder"

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Julien Tissot
6 min à lire
Florence Allera :

Florence Allera a réalisé une très belle année 2014. Actuellement à Deauville, elle s’apprête à recevoir le France Poker Award de la meilleure joueuse française de l’année, selon le classement GPI. Cette joueuse régulière de l’ACF est une vraie passionnée. Rencontre.

Florence Allera
Florence Allera lors du DSO Paris en janvier 2014

Que ressentez-vous à l'idée de recevoir le trophée GPI de joueuse de l'année 2014 ? D'autant plus que vous aviez déjà réalisé une très belle année 2013.

N’étant ni joueuse professionnelle, ni sponsorisée et jouant régulièrement sur le circuit depuis 2013, j'avoue que je suis un peu sonnée. Tout à la fois honorée et fière mais aussi légèrement embarrassée et intimidée, à la limite du syndrome de l'imposteur.
Il est vrai que j'avais fait une très belle année 2013 et sans aucune fausse modestie, je l'ai analysé comme relevant de la chance, du hasard et du nombre élevé de mes participations aux tournois. Alors, continuer sur cette lancée et perfer aussi en 2014, ce n’est vraiment que du bonheur.

Comment expliquez-vous une telle régularité ?

Dans mon cas, il s'agit autant de progression que de régularité. J’ai commencé à jouer au poker en 2010, avec un peu de cash game et quelques tournois. J’ai fait une grosse pause en 2011. Ce fut une année très éprouvante à titre personnel et qui ne m'a laissé que peu de temps pour les plaisirs et les loisirs. Fin 2012, je gagne un 1 000 euros à l'ACF et décide avec cet argent de m'offrir le PCA, je perfe au PCA aux Bahamas et décide de m'offrir le tournoi suivant et la machine est lancée...
Ce qui me fait vraiment plaisir, c'est de savoir que j'ai encore une très belle marge de progression. Je compte continuer à grinder et à me faire plaisir. Je suis tout à fait consciente de mes lacunes et de mes limites. J'en ai déjà identifié certaines et je travaille à les combler. Y a du boulot ! Mes points forts restent l’intuition et la patience.

Quel est votre meilleur souvenir de poker cette année ?

Sans hésiter Prague. Une véritable poker story ! D'abord, je ne comptais pas y aller. Mais bon, je fais une TF en novembre à Bruxelles et je prends un peu d’argent. Il y a toute une bande de grinders sympathiques qui m'encouragent à me joindre à eux et je ne me fais pas prier trop longtemps. Je me laisse tenter et décide d'aller dépenser avec les amis cet argent en République Tchèque. Donc j'y vais plutôt pour faire du tourisme et rigoler avec les potes, sans savoir vraiment quels tournois jouer...
Bref, je ne suis pas trop dans l’état d’esprit tournoi, pas emballée à l'idée de jouer le Main à 5 300 euros pour me bagarrer contre plus de 1.000 joueurs, avec de longues journées de jeu pour un gain très relatif si tu n’as pas la chance d'être ITM en jour 3.
Après réflexion, ou plutôt avec une inconscience totale mais une bonne intuition, je décide que pour un gain sympathique, c'est mieux de faire le satellite du HR à la condition qu'il y ait une place en cash. Je campe près du bureau d'enregistrement jusque la dernière seconde. Buy in 5.300, 50 joueurs, 4 tickets et 42.500 euros en cash pour le 5ème. Maintenant y a plus qu'à ! Ce satellite est un vrai régal, à quelques exceptions près, les mêmes joueurs qu’au HR, la crème de la crème. Une chance et un bonheur inouï de pouvoir jouer du poker à ce niveau. Tout se déroule comme dans un rêve, je buste le 6e de la TF et termine 5ème avec le cash.

Vous êtes une habituée de l’Aviation Club de France, qu’avez-vous ressenti après la fermeture du cercle ?

Dans un premier temps, de la sidération. Cela a été un véritable choc. Je n’ai pas compris pourquoi le cercle a fermé. Ou plutôt, j’ai compris pourquoi il avait fermé, mais je n’ai toujours pas compris pourquoi il n’a pas rouvert.
Je ne peux pas m’empêcher de penser aux 213 salariés sur le carreau, c’est surtout à eux que je pense. Pour moi, ce n’est pas un chiffre, ce n’est pas abstrait, ce sont des gens que je connais, un par un : Nico, Maria, Alexandra, Lou, Driss, Patrice, Florian, Tony, Richard, Mathieu, Miroslav…
J’attends toujours la réouverture. J’y crois ! Beaucoup de regs de l’aviation y croient encore. On en parle entre nous. On échafaude des hypothèses… qui mènent toutes à la réouverture.

Quels sont les joueurs et joueuses avec lesquels vous avez des affinités ?

Je ne peux pas tous les citer… mais ils vont se reconnaître. Ce sont les «orphelins», les regs des tournois de l’Aviation. Depuis la fermeture, on s’est beaucoup rapproché. Pour ma part, je ne les connaissais pas ou peu, en dehors du poker, aujourd’hui ce n’est plus le cas. On se voit, on se fréquente, on rigole, on se déplace ensemble dans les tournois en France et à l’étranger et ce n’est pas triste. C’est extrêmement stimulant ! Premier déplacement en groupe à Prague, et des perfs, bon c’est vrai, ce sont plutôt les filles qui ont perfées ! Mais bon, on a juste pris un peu d’avance. Il ne nous manque plus qu’un coach physique et on sera au taquet !
On doit être une petite cinquantaine. Avec un noyau dur d’une grosse vingtaine de personnes. Ce petit groupe existe depuis quelques mois, il évolue, se transforme et j’aime bien la tournure qu’il prend. Aussi bien humainement, qu’au niveau du poker.

Quel est meilleur endroit pour jouer au poker ?

Il y en a surement plusieurs ! Tout dépend de ce que tu recherches, mais moi je dirais sans hésiter, La grand’messe annuelle à Las Vegas durant les six semaines que durent les WSOP. Avec dans tous les coins et recoins de la ville, des tournois du plus petit Buy-in, à quelques dollars, au plus gros, le One Million, rassemblant des milliers de joueurs de tous âges, de tous niveaux, de toutes conditions, liés par le fantasme et l’ambition de décrocher le saint Graal « un bracelet » !

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Florence Allera en janvier 2015 lors du DSO à Forges-les-Eaux / Copyright Tommy Mandel

Que pensez-vous des polémiques autour des tournois Ladies et l'accès possible aux hommes parfois décrié ?

Franchement, je n’ai pas d’opinion très arrêtée sur le sujet, et suis prête à écouter ce que d’autres ont à en dire.
Je ne me suis jamais vraiment posée la question mais j’avoue que cela m’a plutôt fait, maintes fois sourire, de voir un homme à une table entourée de Ladies prêtes à en découdre ! Je sais aussi qu’il est légalement impossible d’interdire ce tournoi aux hommes, cela serait perçu comme « discriminant ». Les intégrer comme aux WSOP avec un Buy-in 10 fois supérieur ? C’est évidemment une réponse mais je pense que la question est essentiellement liée à sa finalité : un homme peut il gagner le « Ladies Event » ? Et la, spontanément, la réponse qui me vient, c’est non !

Quel est votre agenda à venir ?

D’abord l’EPT Deauville pour recevoir mon trophée et participer à quelques tournois, même si je ne sais pas encore lesquels. Comme il y a peu de possibilités de tournois sur Paris, je fais comme tous les parisiens, je voyage, alors ce sera l’EPT Malte en mars et l’EPT Monaco fin avril. Avec peut être le WPTN à Bruxelles en février, ou un DSO au printemps. Et puis, si tout va bien, la folie du poker, le WSOP à Vegas cet été !
Enfin, ça c’est le programme idéal, le programme rêvé, cela dit ça dépendra aussi de mes résultats.

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Julien Tissot

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