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David Susigan : "Une victoire sur un festival EPT, c'est énorme''

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Gregoire Huvelin
5 min à lire
PokerStars.com

Récent vainqueur du High Roller des FPS Monaco pour un gain à six chiffres, David Susigan se confie à Pokernews. De sa victoire à sa passion pour le rugby en passant par ses débuts de joueur de poker, découverte d'un Toulousain qui a déjà accumulé plus de 250 000 dollars de gains sur le circuit live. Entretien.

Ce succès sur le High Roller des France Poker Series Monte-Carlo est ta première victoire majeure sur le circuit. Quel effet ça fait ?
C'est énorme. Ça doit faire dix ans que je joue, depuis l'ouverture du casino à Toulouse vu que je suis Toulousain. C'est à cet instant que j'ai pris le jeu un peu plus au sérieux. A la base je suis un joueur de cash game, je n'ai commencé les tournois qu'il y a trois ans. Mais j'ai tout de suite accroché. On espère tous décrocher un titre lorsque l'on participe régulièrement à ce genre d'événement !

Quel parcours as-tu fait dans ce tournoi.
J'ai été très short, entre sept et dix-huit grosses blindes la plupart du temps, à partir du milieu du Jour 1 jusqu'à la moitié du Jour 2. C'était vraiment compliqué, même si j'ai réussi à me stabiliser dans cette zone là. J'ai dû prendre des spots pour survivre. Au début du Jour 2, j'ai doublé mes sept blindes, ce qui m'a fait passer à 50 000 jetons. Puis j'ai double-up une nouvelle fois juste après, avec une KxKx contre 10x10x.

Je suis donc revenu à 100K, la moyenne il me semble. Ce double-up m'a remis en confiance et j'ai grindé jusqu'à 180K avant de remporter un autre coin-flip. J'ai alors eu le sentiment qu'il n'y avait pas grand chose qui pouvait m'arriver. Je n'ai pourtant pas eu énormément de jeu mais j'ai bien choisi mes spots. On a continué sans s'arrêter jusqu'à la victoire.

Finalement, on ne te connaît pas beaucoup. Comment as-tu découvert le poker ?
J'ai commencé à jouer avec mon ami d'enfance à l'âge de 18 ans. Il s'était mis au poker et m'a donc lancé là-dedans, dans l'objectif de se faire deux-trois sous. A 18 ans, tu n'as pas énormément d'argent. Ça m'a tout de suite passionné. Puis je suis un peu ''extrémiste'', c'est à dire que je me donne à fond lorsque j'aime quelque chose.

Quel est ton volume de jeu en ligne ?
Je n'ai jamais été un grinder online. Je peux avoir une période durant laquelle je vais jouer tous les jours, un tournoi quotidien. Après je ne fais pas beaucoup de cash game. En fait, je ne prends pas de plaisir en ligne. Je n'accroche pas du tout car ce n'est pas le même jeu comparé au live.

Tu as consacré une période de ta vie au rugby, en jouant notamment à Chalon-sur-Saône puis au Castanet, en Fédérale 1. Existe-t-il des points communs entre ce sport et le poker ?
Oui, bien sûr. Le fait de se remettre en question en permanence, la préparation, même si le poker est un sport individuel et le rugby un sport collectif. Finalement, on ne se rend jamais tout seul aux tournois, même si on l'est devant ses cartes. Je discute beaucoup lorsque je me déplace avec des amis sur les événements. C'est une dimension qui me plaît. Il y a également un système de compétition où le but est d'aller chercher la victoire. C'est la raison pour laquelle j'ai laissé tomber le cash game, même si j'y joue encore un peu. Le CG est devenu moins prenant.

Tu as employé le terme de ''préparation''. Plutôt physique ou mentale ?
Surtout mental. J'ai d'ailleurs de gros efforts à faire là-dessus. Et encore, j'ai énormément progressé ces six derniers mois. Jusqu'à maintenant, j'avais un énorme problème sur le tilt, que je gérais très mal. Cela m'a permis de mieux me connaître. J'ai encore quelques traces par moment, mais j'y travaille. Ça peut encore me faire défaut en tournoi. Je peux me spew à tout moment alors qu'il me reste des jetons.

"Vraiment été déçu par l'EPT Deauville [...] c'était le bordel"

Quels sont tes acolytes au sein de la communauté ?
Je suis proche de Yannick Bonnet, un régulier des parties cash game, Olivier Decamps, le dernier vainqueur du Winamax Poker Tour et Rémi Castaignon, vainqueur de l'EPT Deauville 2013. J'en apprends tous les jours avec eux. Ils m'ont fait énormément progresser depuis que je les côtoie. Le poker est vraiment un jeu où il ne faut pas se reposer sur ses lauriers puisqu'il évolue constamment. Il faut justement évoluer avec, en discutant, en observant.

Le programme de la douzième saison EPT a été dévoilé à Monaco. Dublin, qui remplace Deauville, est la surprise de ce nouveau planning. Que penses-tu de cette destination ?
Je n'ai pas trop d'avis. Je pense que ça peut être bien. J'ai regardé le programme pour anticiper la saison à venir, je me suis dit ''pourquoi pas''. Après je comprends lorsque l'on voit Deauville. Cette année, j'ai vraiment été déçu, notamment sur ce qui entourait l'étape française. Les inscriptions : c'était le bordel, puisque ce n'était pas géré par PokerStars. Si on avait envie de jouer en cash en marge du tournoi, c'était catastrophique. Même chanson avec leur système de ticket. Selon moi, cet EPT est le moins bien. Il est organisé en janvier où le temps est pluvieux et les températures basses. Il y a des meilleures villes en France. J'ai fait San Remo, Monaco et Prague, où les organisateurs font en sorte de faire évoluer le jeu, de le développer. J'ai l'impression qu'on cherche à le tuer en France, d'où le départ à l'étranger de tous les gros grinders.

Tu as remporté un total de 140 000€ grâce à ta victoire au High Roller FPS. Quel est ton futur programme poker ?
J'ai gagné un peu moins, 126 000€ au total, puisqu'il y a eu un deal. On a laissé 10K à la gagne. Je voulais un peu plus mais le Russe Yury Gulyy a été un petit peu compliqué dans la négociation. Cette gagne ne va pas changer grand chose au niveau de mon planning. Enfin, je ne vais pas jouer plus. Je participerai donc au BPT Toulouse, au WPT National Cannes et puis direction Las Vegas bien évidemment. C'est la troisième année que je m'y rends et j'ai déjà réservé depuis trois mois, donc tout est réglé.

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Gregoire Huvelin

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