"Le Monde" analyse le déclin du poker en France
Alors que l'on a appris aujourd'hui une nouvelle fermeture de room Online avec l'arrêt de MyJoaPok, le journal Le Monde a mis en ligne un article de fond qui revient sur les raisons du déclin du poker en France. Des analyses parfois incomplètes.
Les médias généralistes en France s’intéressent relativement peu au poker. Lorsque c'est le quotidien de référence qui met en ligne un article. Il est forcement nécessaire de jeter un coup d’œil. Intitulé : "le poker en ligne bientôt au tapis", l'article revient sur les 5 dernières années pour une présentation très complète de l'histoire du poker made in France. Le Monde fait le constat d'un déclin continu du poker depuis 2011, avec de beaux graphiques à l'appui.
La journaliste Leila Marchand s'appuie en grande partie sur les données de l'ARJEL et souligne que "le chiffre d'affaires du poker est désormais inférieur à celui des paris hippiques et à peine plus élevé que celui des paris sportifs." La fermeture des rooms et la concentration des acteurs du marché sont évoqués. "Les 25 professionnels agréés en 2010 sont aujourd'hui 8. Les plus faibles se font faits évincer du secteur et seuls les leaders Winamax et Pokerstars tirent leur épingle du jeu en captant les trois-quarts des mises." Voilà pour le constat sur lequel tout le monde sera d'accord.
Dans un deuxième temps, la journaliste répertorie les causes du déclin et liste cinq éléments de réponse : la fin d'un effet de mode, la crise économique, la concurrence des sites non autorisés, une fiscalité trop lourde et des jeux peu attractifs (manque de variante).
La concurrence des sites non autorisés est évidemment mise en avant mais avec un chiffre datant de 2012 et qui semble largement au dessus de la réalité. La journaliste ne parle pas des mauvais choix stratégiques de certaines rooms qui ont poussé les meilleurs joueurs, ceux qui font le plus gros volume et sont les plus gagnants, à partir en exil. Aucune évocation non plus du manque de passerelles entre le poker online et le poker live, un virage manqué par des géants comme Barrière et Partouche.
Les sharks étrangers assèchent aussi l'écosystème du .Fr en participant aux plus gros tournois et en retirant leur gains, non taxés par la France et non réinvestis sur une room française. Et la crise économique n'empêche pas les Français d'être de plus en plus accrocs aux jeux de hasard et autres loto comme le note Leila Marchand.
Dans un dernier temps, l'article parle des perspectives en parlant du modèle britannique qui fonctionne mieux mais omet de parler de l’éventualité d'une mise en commun des liquidités au niveau européen ou de parler de la possibilité d'attirer plus les femmes vers le poker.